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Je marchais sans savoir où aller. Mon cœur était lourd, mes pensées confuses, et chaque pas semblait me rapprocher de l’inconnu. La première chose qui m'est venue à l’esprit a été d’appeler Mayar. En temps normal, j’aurais déjà entamé mon déménagement, en prévoyant de rester temporairement chez ma famille. Mais leurs choix récents, influencés par Yahya et Eliana cette folle qui se fait passer pour la femme d’Ilyes m’ont poussée dehors. La porte de ma famille s’est refermée, et je me retrouvais seule, mes bagages et mes espoirs posés dans la rue.
Son téléphone bipait, mais Mayar ne répondait pas. La seule pensée de devoir me trimbaler en transports en commun avec toutes ces valises me décourageait. La voiture que j’utilisais m’avait été offerte par Ilyes, alors je l’ai laissée derrière moi avec tout ce qui me liait encore à eux. La seule chose qui me restait, c’était ce que ma mère, Sara, et Amin avaient pu m’offrir au fil des années.
Le temps pressait, et le vent froid du matin me glaçait. Mon dernier espoir était Imran. J’ai composé son numéro, et dès la première sonnerie, il a décroché, sa voix emplie de panique.
Appel :
Imran : Allô, Ibtissam ? Ça va ?
Moi : On peut dire ça…
Imran : Comment ça, "on peut dire ça" ?
Moi : La seule famille que j’avais vient de m’abandonner.
Imran : Explique-moi ça… tu peux m’attendre quelque part ? Je viens te chercher et tu me racontes tout.
Moi : Je suis à P**** des *****
Imran : Bouge pas, j’arrive.
J’ai attendu, grelottant dans le froid du matin, et bientôt une voiture s’est arrêtée devant moi. Imran est sorti et m’a aidée à ranger mes bagages dans le coffre. Il m’a tendu une couverture pour me réchauffer, que j’ai acceptée avec un sourire reconnaissant. J’ai hésité à lui faire un câlin, mais il s’est retourné rapidement pour entrer dans la voiture, alors j’ai fait comme si de rien n’était.
Le trajet a été étrangement calme, même silencieux. Les souvenirs revenaient, intenses, alors qu’on passait par des quartiers chargés d’histoire pour moi, y compris la cité de Zyad, là où tant de choses s’étaient déroulées.
On est finalement arrivés chez lui, dans un appartement spacieux, soigneusement aménagé. Alors qu’on passait devant sa chambre, il a fermé la porte brusquement et a lancé :
Imran : Ça, ça fait pas partie de la visite.
Moi : Pourquoi ?
Imran : Évitons le sujet, s’il te plaît, Ibtissam… c’est déjà assez compliqué comme ça.
Je n’ai rien dit et je suis allée m’asseoir dans la chambre d’amis. Il m’a dit que je pouvais ranger mes affaires dans l’armoire au lieu de les laisser dans les valises, mais il n’a sûrement pas compris que je ne comptais pas m’attarder ici plus longtemps que nécessaire. En mettant mes affaires de côté, quelque chose a attiré mon regard sous le lit : du maquillage plus précisément du fond de teint ce n'était pas ma teinte et j'achète très rarement du maquillage donc bon. Un frisson de malaise m’a traversée. Ce n’était certainement pas celui d’Imran, mais alors… à qui pouvait-il bien appartenir ?
Les questions se bousculaient dans ma tête. Est-ce que c’était celui de Safaa ? Ou peut-être même de sa sœur ? Avait-il déjà tourné la page ? J’ai décidé d’aller le confronter.
Moi : Imran ?
Imran : Oui ?
Moi : Pourquoi y a-t-il des bouteilles de fond de teint sous le lit ?
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Ibtissam : Mon amour Tragique
Action.. souffrance et rien que souffrance quand est ce que j'aurai droit au bonheur ?