On se lève en silence, chacune plongée dans ses pensées. Mon cœur bat à tout rompre, chaque bruit semble amplifié par l’angoisse qui monte en moi. Mayar reste calme, comme toujours, mais je peux voir dans ses yeux qu’elle est aussi tendue que moi.
On rassemble nos affaires en vitesse, sans un mot de trop. Je n’ose même pas regarder par la fenêtre, de peur d’y voir Zayd rôder. Mayar termine de fermer sa valise et se tourne vers moi, une lueur de détermination dans son regard.
Mayar : Prête ?
Moi : Oui…
Je hoche la tête, même si je me sens loin d'être prête pour ce qui pourrait arriver. On descend les escaliers aussi discrètement que possible, chaque marche craquant sous nos pieds semble être un avertissement. Le silence de la maison est oppressant, et chaque ombre qui danse sur les murs me fait sursauter.
On arrive enfin à la porte d'entrée. Mayar ouvre doucement, jetant un coup d'œil rapide à l'extérieur pour s’assurer que la voie est libre. Elle me fait signe de la suivre, et on se glisse dehors, la nuit enveloppant nos silhouettes.
Alors qu’on s’installe dans la voiture, une lueur d’espoir naît en moi. Peut-être qu’on va vraiment réussir à s’éloigner de tout ça. Peut-être qu’on va enfin pouvoir souffler.
Moi : On y va, vite.
Mayar démarre la voiture et s'engage sur la route, ses mains crispées sur le volant. Le silence est lourd, et je sens mon cœur battre dans ma poitrine. Je ferme les yeux un instant, essayant de calmer la tempête à l'intérieur de moi.
Mais soudain, un bruit sourd retentit derrière nous. Je tourne la tête et mon sang se glace. Zayd est là, sortant de nulle part, ses phares éclairant l'arrière de notre voiture. Mon souffle se coupe.
Moi : Mayar, il nous suit !
Mayar : Pas de panique, Ibti. Je vais nous sortir de là.
Elle accélère, prenant un virage serré, et je m'accroche au siège, le cœur battant à tout rompre. La voiture de Zayd nous talonne de près, ses phares aveuglants dans le rétroviseur. On est encore sur la voie privée du logement d'Imran, et Mayar ne ralentit pas.
Elle enchaîne les virages dangereux, esquive les obstacles avec une maîtrise que je n'aurais jamais imaginée. Chaque manœuvre est une tentative désespérée de le semer, mais Zayd s'accroche, toujours derrière nous.
Moi : Il ne va pas nous lâcher !
Mayar : Fais-moi confiance.
Elle appuie encore plus sur l’accélérateur, le moteur rugissant sous la pression. Je ferme les yeux, priant pour qu’on s’en sorte. Après ce qui me semble être une éternité, les phares de Zayd commencent à s’éloigner. Mayar a réussi à prendre suffisamment d'avance.
Mayar : C'est bon, je crois qu’on l’a semé.
Moi : Merci… merci, Mayar.
Je sens les larmes me monter aux yeux, un mélange de soulagement et de peur qui ne veut pas me lâcher. Mais on ne s’arrête pas. Mayar conduit jusqu’à ce qu’on atteigne sa maison. Là, enfin, on peut souffler.
Mayar : Allez, on rentre. Tu es en sécurité ici.
On entre rapidement dans la maison, verrouillant la porte derrière nous. Cette fois, je me sens un peu plus en sécurité. Mais je sais que ce n’est pas fini. Zayd ne renoncera pas aussi facilement.
Moi : Il faut qu’on soit prudentes… on ne sait pas ce qu’il peut faire.
Mayar : Ne t’inquiète pas, Ibti. On va s’en sortir. Je suis là pour toi.
Je veux la croire, vraiment. Mais l’inquiétude ne me quitte pas. J’ai l’impression que chaque pas, chaque mouvement pourrait déclencher une nouvelle catastrophe. Pourtant, pour la première fois depuis longtemps, je me sens un peu moins seule.
Le reste de la soirée passe dans une tension palpable. Mayar m'aide à préparer quelques affaires, juste de quoi tenir quelques jours. On s’installe ensuite dans le salon, essayant de se détendre un peu, mais mon esprit reste en alerte. Je ne peux m’empêcher de jeter des coups d'œil à la fenêtre, craignant que Zayd ne surgisse à tout moment.
Moi : Et maintenant ? Que fait-on ?
Mayar : On attend. Demain, on ira voir quelqu’un pour t’aider à te protéger. Mais ce soir, repose-toi. Tu en as besoin.
Moi : Merci, Mayar… je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Elle me sourit, un sourire qui se veut rassurant, mais je peux voir l’inquiétude dans ses yeux. Je m’allonge sur le canapé, essayant de trouver un peu de paix. Mais même ici, en sécurité chez Mayar, je sais que je ne pourrai pas vraiment dormir. Pas tant que Zayd est dehors, quelque part. Pas tant que cette histoire n’est pas terminée.
Alors que je m’installe sur le canapé, essayant tant bien que mal de me détendre, je sens mon téléphone vibrer à nouveau. Mon cœur rate un battement. Je jette un coup d’œil à l’écran, espérant qu’il ne s’agisse pas de ce que je redoute.Un message. Numéro inconnu.
Message inconnu : Tu viens pas à moi, y a pas de soucis. Je vais faire de ta vie un enfer sur terre.
Mon sang se glace. La panique refait surface, plus forte que jamais.
Moi : Starfoullah…
Je sens mes mains trembler alors que je tends le téléphone à Mayar. Elle lit le message, et je vois son visage se durcir. Elle sait aussi bien que moi qu’on ne peut pas prendre ça à la légère.
Mayar : Ibti… on va devoir être encore plus prudentes. Il est clairement en train de te traquer.
Je hoche la tête, incapable de prononcer un mot. C’est comme si tout l’air avait quitté mes poumons. Zayd n’allait pas abandonner. Il était prêt à tout pour me retrouver et me faire du mal.
Moi : Qu’est-ce qu’on fait maintenant ?
Mayar : On va être obligé de parler à Yahya où Amin un homme qui puisse s'occuper de la situation. Ou on devra aller faire une dépositions mais on peu avoir des sérieuse répercussions
Elle se lève immédiatement, son visage marqué par une détermination que je n’avais encore jamais vue. Je sais qu’elle va tout faire pour m’aider, mais ça n’empêche pas la peur de me ronger de l’intérieur.
Je sens les larmes monter à mes yeux, mais je les ravale. Je ne peux pas me permettre de craquer maintenant. Pas alors que tout est si fragile. Mais à l’intérieur, je prie. Je prie pour que cette nuit passe sans encombre, pour que Zayd ne mette pas ses menaces à exécution. Et surtout, je prie pour qu’on trouve une solution, avant qu’il ne soit trop tard.
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Ibtissam : Mon amour Tragique
Action.. souffrance et rien que souffrance quand est ce que j'aurai droit au bonheur ?