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Je me sentais vide, encore un peu perdue, mais bizarrement... je savais que ça allait mieux. C'était comme si une partie de ce poids qui m'écrasait depuis des mois s'était enfin allégée. J'avais toujours cette sensation étrange au fond de moi, ce vide qui refusait de disparaître, mais je me disais que ça finirait par partir. Il fallait juste que je prenne les choses en main. Aujourd'hui, c'était le premier pas.

Mayar m'attendait dans la cuisine, son téléphone à la main.

Mayar : Prête pour la chasse aux apparts ?

Moi : Ouais, je pense qu’il est temps que je trouve mon propre espace. J’ai besoin de ça.

Mayar : Carrément ! On va te trouver un truc sympa. J’ai déjà sélectionné trois endroits. Bon... c’est pas tout parfait, mais on peut toujours visiter.

Je lui souris. Elle avait raison. Peu importe ce qu'on allait trouver, l'important, c'était que je commence à chercher un endroit rien qu’à moi. On passa la matinée à parcourir les annonces et on partit pour notre première visite.

Quand on est arrivées devant l’immeuble, l'extérieur était pas mal. Moderne, un peu trop bétonné à mon goût, mais ça allait. Une fois à l'intérieur, c'était une autre histoire.

Moi : C'est minuscule...

Mayar : Et les toilettes... Regarde, je sais même pas si tu peux t'asseoir là-dedans sans cogner les genoux contre le mur !

On a éclaté de rire, un peu nerveusement. On savait déjà qu'on allait passer notre tour pour celui-là.

La deuxième visite était tout aussi décevante. L'appartement avait du potentiel, mais...

Moi : Regarde ces traces sur les murs, on dirait qu'il y a eu une inondation.

Mayar : Ouais, laisse tomber. On veut pas d’un appart hanté par les taches d'humidité.

Finalement, on a trouvé un dernier appartement dans notre liste. Dès qu’on est entrées, on a su que c’était celui-là.

Moi : C’est parfait. Regarde, c’est lumineux, l’espace est bien pensé et... les toilettes sont utilisables !

Mayar : On doit revenir pour une autre visite avec l’agent, mais franchement, je sens que c’est le bon.

Après ça, on a décidé de se poser chez moi pour une petite session Netflix and chill. Le calme était bienvenu après la journée qu’on avait eue. Mais alors qu'on était confortablement installées, un bruit de sonnette nous fit sursauter.

Mayar : Tu attends quelqu’un ?

Moi : Non, personne...

Je me lève et vais ouvrir la porte. Devant, il y avait un bouquet de fleurs rouges, magnifique et étrange à la fois. Un "i" en lettres dorées trônait au milieu du bouquet. Sur les côtés, c'était encore plus surprenant : mon nom, "Ibtissam", était écrit en lettres délicates.

Mayar : C’est qui qui t’envoie des fleurs ?

Moi : Je sais pas...

Je remarque une lettre glissée parmi les fleurs. Je l’ouvre, les mains légèrement tremblantes. À l’intérieur, il n’y avait qu’un seul mot, ou plutôt un nom.

Imran.

Mon cœur se serra.

Je pris une profonde inspiration, le bouquet toujours dans mes mains. Mayar me fixait, ses bras croisés, visiblement plus inquiète qu’agacée.

Mayar : Attends, attends… Imran ? Ce Imran ?

Je hochai la tête sans un mot. Bien sûr qu’elle savait qui c’était. Elle avait été là pendant toute cette période de ma vie, celle où tout tournait autour de lui.

Mayar : Mais qu’est-ce qu’il fout ? Ça fait des mois que t’as plus de nouvelles, et là, il se pointe avec des fleurs comme si de rien n’était ?

Moi : Je sais pas, Mayar. Je pensais qu’il avait compris que c’était fini. J’avais fait le nécessaire pour qu’il sorte de ma vie, mais...

Mayar : Mais quoi ? Tu vas vraiment le laisser revenir comme ça ? Tu te souviens de ce que t’as traversé ?

Son ton était protecteur, presque sur la défensive, et je la comprenais. Elle avait été là quand j’avais sombré après lui, quand j’essayais de recoller les morceaux de ce qu'il avait brisé en moi. Mais ce geste, ce bouquet, c'était tellement inattendu que je ne savais même plus quoi penser.

Moi : Je sais ce que j’ai traversé, crois-moi… Mais c’est pour ça que je dois comprendre. Pourquoi maintenant ? Pourquoi revenir après tout ce temps ?

Mayar soupira, visiblement partagée entre l’envie de me protéger et celle de me laisser affronter ça à ma manière.

Mayar : Ok, mais je te préviens, Ibtissam. Si tu réponds à ce mec, fais-le en gardant en tête tout ce qu’il t’a fait. T’es bien plus forte aujourd’hui, t’as tourné la page. C’est pas lui qui va revenir pour tout chambouler. Promets-moi que tu te laisseras pas embarquer dans ses histoires.

Moi : Promis. Je vais juste... essayer de comprendre.

Mayar : Et s'il te balade encore, je te jure, je vais personnellement lui coller ce bouquet dans la figure.

Je souris à cette idée, même si j'étais encore troublée. Elle avait raison. Je ne pouvais pas le laisser tout remettre en question. Mais je devais au moins écouter ce qu'il avait à dire.

Avec une certaine appréhension, je sortis mon téléphone de ma poche. Je cherchais son numéro dans mes contacts, mes mains légèrement tremblantes. Son nom était encore là, comme une cicatrice mal refermée. Je me mordis la lèvre, hésitante.

Moi : Je l’appelle, Mayar. Juste pour voir ce qu’il veut.

Mayar : D’accord... Mais je reste là. Pas question que tu traverses ça toute seule.

Je respirai profondément et appuyai sur « appeler ». Mon cœur battait à tout rompre alors que le téléphone sonnait. Une, deux, trois fois. Puis, il décrocha.

Imran : Ibtissam…

Sa voix, calme, comme si rien n’avait changé. Comme si tout ce qu’on avait vécu n'était qu'une parenthèse facile à rouvrir.

Moi : Imran... Pourquoi tu fais ça ?

Un long silence suivit. Puis enfin, il répondit.

Imran : Parce que j’ai fait une erreur. Et je veux réparer ce que j’ai détruit. La personne que j'ai détruite c'est pas une simple chose c'est toi ibtissam...

...

Ibtissam : Mon amour Tragique Où les histoires vivent. Découvrez maintenant