La France a réussi à se libérer du joug du régime totalitaire, mais la menace n'est pas éteinte. Les membres restants de l'ancien régime, bien que peu nombreux, préparent un plan pour reprendre le contrôle et asservir à nouveau la nation.
Gabriel, p...
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La lumière du matin pénétrait doucement par les rideaux de la petite maison située à la périphérie de Paris, inondant la pièce d'une douce lueur dorée. Gabriel était assis à la table de la cuisine, une tasse de café fumante entre les mains, fixant d'un regard absent les papiers étalés devant lui. Les trois derniers mois avaient été un tourbillon d'émotions, un mélange de chagrin et de colère. Il avait essayé de trouver un sens à tout ça, de trouver un moyen de continuer à avancer, mais chaque matin, le vide qu'il ressentait à l'intérieur se faisait un peu plus palpable.
Jade entra dans la cuisine en traînant ses pieds, frottant ses yeux encore endormis. Ses cheveux bruns étaient en bataille, et elle portait encore son pyjama, un vieux tee-shirt de Jordan qu'elle refusait de quitter. Gabriel leva les yeux et lui sourit faiblement.
- Bonjour, ma puce, dit-il doucement, essayant de dissimuler sa propre fatigue.
Jade lui répondit par un faible sourire, s'approchant de la table pour s'asseoir en face de lui. Il la regarda un instant, notant la maturité inattendue dans ses yeux. Il savait qu'elle avait dû grandir vite, trop vite, et ça brisait son cœur chaque jour un peu plus.
- Tu veux des céréales ce matin, ou autre chose ? demanda Gabriel, cherchant à ramener un peu de normalité dans leur routine.
- Juste des céréales, merci.
Gabriel se leva pour lui préparer son petit-déjeuner, gardant un œil sur elle pendant qu'elle jouait distraitement avec la peluche qu'elle avait apportée avec elle. Une fois qu'il eut posé le bol devant elle, il retourna s'asseoir, l'observant en silence pendant qu'elle mangeait.
- Tu as bien dormi ?
Jade haussa les épaules, jouant avec sa cuillère.
- Ça va... j'ai fait un drôle de rêve.
- Quel genre de rêve ?
Elle fit une pause, cherchant ses mots.
- C'était comme... comme si papa était là. Mais il n'était pas vraiment là, c'était juste un sentiment. Il essayait de me parler, mais il n'y arrivait pas... enfin je crois. C'était vraiment bizarre.
Le cœur de Gabriel se serra en entendant ces mots. Depuis la perte de Jordan, il avait souvent rêvé de lui aussi, mais ces rêves étaient toujours teintés d'une tristesse profonde. Il se demanda si Jade vivait la même chose, si elle aussi essayait de garder vivante l'image de son père dans son esprit.
- Tu sais, les rêves sont parfois notre façon de garder près de nous les gens qu'on aime, même quand ils ne sont plus là. Et peut-être que c'est une manière pour ton papa de te dire qu'il veille toujours sur toi.
- Oui, peut-être... mais j'ai vraiment l'impression qu'il essaye de me dire quelque chose...
Gabriel resta silencieux, incapable de trouver les mots justes. La vérité, c'est qu'il ressentait aussi cette impression persistante que Jordan était encore là. Chaque jour, chaque minute, son absence lui pesait terriblement, mais il savait qu'il devait accepter la réalité : Jordan n'était plus là. Aussi difficile que cela soit, il devait l'accepter. Pour Jade, il s'efforçait de rester fort, de ne pas laisser transparaître à quel point il était brisé.
