L'empire des ruines 2

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Les agents du régime quittèrent la maison en laissant derrière eux un silence lourd et pesant. Le jardin, autrefois paisible, était désormais empreint de l'odeur métallique du sang et des échos de la violence qui venait de s'y dérouler. Mathieu, affaibli et tremblant, gisait au sol, laissé pour mort, sa main mutilée serrée contre lui dans un dernier réflexe de survie.

Les agents du régime, sans perdre de temps, montèrent dans leurs véhicules et prirent la direction du quartier général, où leur nouveau chef, plus impitoyable que son père l'avait été, les attendait impatiemment. Le silence régna tout au long du trajet, chaque homme perdu dans ses pensées, préparant mentalement le rapport qu'ils allaient devoir présenter.

À leur arrivée, ils furent immédiatement conduits dans le bureau du jeune Duval. Le fils du redoutable leader du régime n'avait peut-être pas hérité du charisme de son père, mais il compensait par une brutalité et une détermination sans faille. Il était le digne héritier du trône de fer que son père avait forgé.

- Alors ? demanda-t-il d'une voix tranchante en voyant les agents entrer dans la pièce. Vous avez trouvé quelque chose ?

Le chef des agents s'avança, se tenant droit comme un soldat devant son supérieur.

- Oui, monsieur, répondit-il. Nous avons trouvé un homme. Il était seul, mais nous avons réussi à obtenir des informations avant de le laisser sur place.

- Je vous écoute, qu'avez-vous appris ?

- Il nous a confirmé que Bardella est toujours vivant. Il semblerait qu'il se dirige vers Paris. Nous avons découvert qu'il devait retrouver quelqu'un à Montmartre.

Duval se pencha légèrement en avant, ses yeux brillant d'une lueur d'intérêt.

- Montmartre... Intéressant. Ça pourrait être un point de rencontre avec d'anciens contacts, ou un piège tendu pour lui. Peu importe. Si Bardella est là-bas, on doit le trouver.

- C'est possible, monsieur.

- Préparez une équipe. Je veux qu'il soit retrouvé et ramené ici, vivant. Mais pas de bavure, je veux qu'il souffre entre mes mains.

L'assistant acquiesça rapidement et sortit de la pièce pour exécuter les ordres. Duval se tourna de nouveau vers le chef des agents, un sourire glacial étirant ses lèvres.

- Et l'homme ? Qu'avez-vous fait de lui ?

- Nous l'avons laissé en vie, monsieur. Mais il ne tiendra pas longtemps dans cet état.

- Parfait. Qu'il pourrisse là-bas. 

Le chef des agents hocha la tête et s'inclina avant de quitter la pièce, laissant Duval savourer l'idée de la capture imminente de Jordan. Pour Duval, cette nouvelle chasse à l'homme était bien plus qu'une simple mission ; c'était l'occasion de prouver qu'il était digne de son nom, de montrer à tous que, sous son règne, le régime ne fléchirait jamais face à ses ennemis, même les plus redoutables.

Alors qu'il se préparait mentalement à son imminente victoire, un sentiment de satisfaction se mêlait à l'excitation. Jordan Bardella, l'homme qui avait échappé au régime à maintes reprises, allait enfin être capturé. Et cette fois, il n'y aurait aucun échappatoire.

Gabriel quitta la petite pièce où il se trouvait avec Tom, son esprit encore engourdi par le choc de ce qu'il venait d'apprendre. Mais il savait qu'il n'avait pas le luxe de se laisser submerger par ses émotions. Chaque seconde comptait, et il devait revenir auprès de Jordan pour comprendre ce qui s'était passé durant ces trois derniers mois.