Le jour venait à peine de se lever lorsque Gabriel ouvrit les yeux. La lumière douce du matin perçait à travers les rideaux de la petite chambre, et pendant un court instant, tout semblait paisible. Il avait oublié l'urgence de leur situation, oublié Duval, Jade, et la traque. Mais la réalité revint rapidement, comme une vague froide. Ils n'étaient pas en sécurité ici, et chaque minute perdue éloignait un peu plus leur chance de retrouver Jade saine et sauve.
Jordan, allongé à côté de lui, respirait doucement, encore plongé dans un sommeil agité. Ses traits étaient tirés, marqués par la douleur et l'épuisement. Gabriel se leva silencieusement, ses muscles endoloris lui rappelant les épreuves de la veille.
Il souleva discrètement son tee-shirt pour inspecter la blessure par balle sur sa poitrine. La plaie s'était rouverte lors de l'explosion. Il s'était soigné rapidement dans la salle de bain, ne voulant pas alarmer Jordan avec ce nouveau souci. La peau autour de la blessure était encore rouge et douloureuse, mais le bandage qu'il avait appliqué semblait tenir. Gabriel grimaça en appuyant légèrement sur le pansement, sentant la douleur lancinante le traverser, mais il savait qu'il ne pouvait pas s'attarder dessus.
Il inspira profondément, rabattant son tee-shirt, et jeta un regard vers Jordan qui se redressait lentement, grimaçant légèrement sous l'effort. Son visage, bien que moins pâle que la veille, portait toujours les marques de leurs combats récents.
- Tu as bien dormi ? murmura Gabriel, en s'approchant de lui.
- Aussi bien qu'on peut dans une situation pareille, répondit-il d'une voix fatiguée.
Gabriel observa Jordan de plus près. Quelque chose clochait. Ses gestes étaient lents, maladroits, et son sourire n'atteignait pas ses yeux. Il semblait plus affaibli qu'avant, mais avant que Gabriel ne puisse dire quoi que ce soit, Madame Lefevre entra dans la pièce avec un plateau.
- Ah, vous êtes réveillés ! J'ai préparé un petit déjeuner, dit-elle d'une voix joyeuse.
Sur le plateau, elle avait disposé du pain frais, du beurre, de la confiture maison et deux tasses de thé chaud. Gabriel fut submergé par un sentiment de gratitude. Ce geste simple, ce moment d'humanité, lui réchauffa le cœur.
- Merci, c'est vraiment gentil, répondit Gabriel en s'asseyant sur la chaise restée à côté du lui.
Il se servit une tranche de pain, étalant généreusement de la confiture. Il mordit dedans avec un plaisir visible, appréciant chaque bouchée comme un réconfort précieux. Pendant qu'il mangeait, Jordan restait assis sur le lit, silencieux, l'observant avec un léger sourire.
- Tu ne manges pas ? demanda Gabriel, la bouche à moitié pleine.
- Non, pas tout de suite. Je n'ai pas très faim, répondit-il en secouant la tête.
- Tu es sûr ? Ça te ferait du bien. Tu as besoin de forces.
- Tout va bien, ne t'inquiète pas, dit-il doucement.
Gabriel avala sa bouchée, mais il ne put s'empêcher de jeter un coup d'œil insistant à Jordan. Il le connaissait trop bien pour ne pas deviner que quelque chose n'allait pas. Les cernes sous ses yeux, la pâleur de sa peau, tout indiquait qu'il n'était pas en forme, mais Jordan refusait d'en parler.
- Tu devrais quand même manger un peu, murmura-t-il quand même. Je ne veux pas que tu t'effondres en pleine route.
Jordan hocha la tête sans vraiment répondre. Il n'avait pas le courage d'avouer à Gabriel à quel point il se sentait mal. Une faiblesse lancinante courait dans tout son corps, alourdissant ses mouvements et brouillant ses pensées, il avait la nausée et rien que regarder la nourriture lui donner envie de vomir. Il n'avait pas seulement besoin de repos ; il avait l'impression que son corps était en train de céder, mais il ne voulait pas inquiéter Gabriel, pas maintenant. Pas avec Jade toujours en danger.
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L'empire des ruines 2
FanfictionLa France a réussi à se libérer du joug du régime totalitaire, mais la menace n'est pas éteinte. Les membres restants de l'ancien régime, bien que peu nombreux, préparent un plan pour reprendre le contrôle et asservir à nouveau la nation. Gabriel, p...