Le bureau de Duval, une forteresse de marbre et d'acier, était un sanctuaire de pouvoir et de crainte. Les murs étaient tapissés de portraits de son père, l'ancien chef du régime, un homme dont l'ombre pesait encore lourdement sur les épaules de son fils. Pour le jeune Duval, ces portraits n'étaient pas des reliques à vénérer, mais des rappels constants de la faiblesse et du manque de vision de son père. Chaque jour, en entrant dans cette pièce, Théo voyait ces visages froids et distants, et chaque jour, sa détermination à surpasser son père grandissait.
Alors qu'il observait la carte de Paris étalée sur la table devant lui, ses doigts glissant nerveusement sur le bois du bureau, la porte s'ouvrit brusquement, laissant entrer un groupe d'hommes en uniformes sombres. L'atmosphère était tendue, leurs visages marqués par l'échec.
Le premier d'entre eux, un homme d'une trentaine d'années au visage durci par les années de service, s'avança vers Duval, tentant de masquer son malaise.
- Monsieur, nous avons fouillé Montmartre de fond en comble, comme vous l'avez ordonné, commença-t-il d'une voix ferme. Mais... aucun signe de Bardella.
Duval leva les yeux, son regard glacé fixant l'homme avec une intensité qui le fit presque reculer d'un pas.
- Aucun signe ? répéta Duval, sa voix basse et dangereuse. Vous m'avez fait perdre du temps et des ressources pour me dire que vous n'avez rien trouvé ?
L'homme déglutit difficilement avant de poursuivre.
- Non, monsieur. Nous n'avons trouvé aucune trace de Bardella à Montmartre. Mais... nous avons retrouvé deux de nos gardes... morts. Ils étaient partis en observation près du quartier de l'ancienne résistance.
- Comment sont-ils morts ?
L'homme hésita un instant, conscient que la réponse qu'il allait donner ne plairait pas à Duval.
- Ils ont été abattus, monsieur.
Un silence glacial s'installa dans la pièce, Duval restant immobile, sa fureur montant graduellement. Il se redressa lentement de son fauteuil, ses poings serrés, avant de frapper violemment du poing sur la table, faisant sursauter les hommes présents.
- Incompétents ! rugit-il, sa voix résonnant dans la pièce comme un coup de tonnerre. Vous étiez censés me ramener Bardella vivant, et au lieu de ça, vous perdez deux hommes et vous revenez les mains vides !
Les hommes se tenaient droits, évitant le regard brûlant de leur supérieur, sachant qu'aucune excuse ne suffirait à apaiser sa colère.
- Je veux Bardella vivant, et je le veux plus vite que ça ! reprit Duval, chaque mot prononcé avec une menace à peine voilée. Si vous devez retourner Paris de fond en comble, faites-le. Mais la prochaine fois que vous revenez sans lui, vous ne remettrez plus les pieds ici, c'est bien compris ?
Les hommes acquiescèrent en silence, la tension dans la pièce étant presque palpable. Duval les fixa un instant, puis fit un signe brusque de la main, leur ordonnant de quitter la pièce.
- Dégagez, avant que je perde définitivement patience. Et faites venir Renaud !
Ils ne se le firent pas dire deux fois et quittèrent le bureau rapidement, laissant Duval seul avec sa rage. Il se tourna alors vers la fenêtre, observant les rues de Paris en contrebas, la ville étendue devant lui comme un labyrinthe qu'il devait dompter. Il savait que chaque jour qui passait rendait Bardella plus insaisissable, et l'idée même qu'il puisse échapper à sa poigne le rendait fou de rage.
Depuis la mort de son père, il avait hérité non seulement du titre, mais aussi des responsabilités, des secrets et des échecs de celui qui l'avait précédé. Mais il n'était pas comme son père. Son père avait été un petit penseur, un homme incapable de voir au-delà des frontières de la France. Théo, lui, avait des ambitions bien plus grandes. Il voulait régner sur le monde entier.
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L'empire des ruines 2
FanfictionLa France a réussi à se libérer du joug du régime totalitaire, mais la menace n'est pas éteinte. Les membres restants de l'ancien régime, bien que peu nombreux, préparent un plan pour reprendre le contrôle et asservir à nouveau la nation. Gabriel, p...