Chapitre VI

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Franck accompagna Kim jusqu’au bureau de la patronne. Une fois devant la porte, il frappa doucement avant de l’ouvrir. À l’intérieur, Abigail, lui adressa un sourire poli.

« Merci, Franck », dit-elle.

Franck inclina légèrement la tête en guise de politesse avant de quitter la pièce, laissant Kim seule avec Abigail. Kim s’assit sur la chaise face au bureau, mal à l’aise. Abigail la fixa un moment avant de prendre la parole.

« J'espère que vous avez passé une bonne nuit. Je présume que vous avez dessaoulé maintenant ? » lança-t-elle avec une pointe de sarcasme.

Kim soupira, évitant le regard d’Abigail. « Je suppose... », murmura-t-elle.

« Bien, maintenant que vous êtes sobre, parlons de cette dette », enchaîna Abigail d’un ton plus sérieux. « Et ne vous emportez pas cette fois-ci, mademoiselle... » Elle prit une fiche devant elle et la consulta brièvement avant de la reposer. « Johnson », ajouta-t-elle, comme pour bien marquer les esprits. Elle posa ensuite ses coudes sur le bureau, soutenant son menton dans ses mains.

Kim, bras croisés, baissa les yeux vers le sol. « Je vous ai déjà dit que je ne peux pas vous payer », dit-elle d’une voix résignée.

« C’est non négociable », répliqua Abigail avec fermeté mais sans élever la voix. « Vous nous devez de l’argent, et nous nous assurerons que la dette soit remboursée. »

Kim releva la tête, son expression défiant soudainement l’autorité d’Abigail. « Et si je ne rembourse pas, vous allez faire quoi ? » demanda-t-elle, le regard plein de défi.

Abigail la fixa, son visage impénétrable. Sans un mot, elle ouvrit un tiroir de son bureau, en sortit un pistolet de type Glock et le posa devant Kim. Cette dernière déglutit, les yeux rivés sur l’arme, avant de lever un regard incertain vers Abigail, qui ne la quittait pas des yeux, son expression  était un avertissement silencieux.

Kim se redressa légèrement sur sa chaise, la bravade s’évanouissant peu à peu. « Je... je n’ai pas 20 000 €... Je ne pourrai jamais vous les payer, c’est trop... », balbutia-t-elle, sa voix tremblante trahissant son inquiétude.

Abigail, les bras croisés, sembla réfléchir un instant, son regard se faisant plus distant. Puis, après un moment de silence, elle se redressa sur sa chaise, comme frappée par une idée soudaine.

« Vous ne travaillez pas ? » demanda-t-elle d’un ton qui se voulait presque curieux.

« Non, je ne travaille plus en ce moment. Mais c’est hors de question que je trempe dans vos affaires ! » rétorqua Kim, retrouvant un semblant d’assurance.

Un sourire se dessina sur les lèvres d’Abigail. « Qui vous a dit que vous tremperiez dans mes affaires ? » répondit-elle calmement. « J’allais plutôt vous proposer de travailler pour le casino. La moitié de votre salaire servirait à rembourser votre dette... »

Kim sembla peser le pour et le contre avant de demander : « Et ça consisterait à faire quoi ? »

«Faire le ménage des chambres et du casino », précisa Abigail, son ton plus posé.

Kim fronça les sourcils, visiblement dégoûtée. « Je vais certainement pas ramasser la merde de vos riches capricieux ! » protesta-t-elle, une lueur de dégoût dans les yeux.

Le sourire d’Abigail disparut instantanément, laissant place à une expression froide. « Je ne pense pas que vous soyez en position de choisir », répliqua-t-elle sèchement. «Vous commencez aujourd'hui, Franck vous présentera votre collègue et les lieux. »

Sans un mot de plus, Kim se leva brusquement et quitta le bureau, la tête haute malgré tout. Derrière elle, Abigail soupira, exaspérée, avant de se replonger dans ses paperasses, ses pensées déjà ailleurs.

Le MoncelinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant