Chapitre XVIII

143 6 0
                                    

Le matin, Abigail se réveilla avec un mal de tête lancinant, conséquence inévitable de l'alcool consommé la veille. En ouvrant les yeux, une sensation de confusion s'empara d'elle lorsqu'elle se rendit compte qu'elle n'était pas seule dans son lit. Elle se retourna lentement et aperçut Kim, profondément endormie à côté d'elle. Un léger clignement des paupières et la réalité s'imposa, douloureuse et floue. Elle se frotta le front en murmurant un juron. Les souvenirs de la veille affluaient par bribes : des verres en trop, des éclats de rire, des mouvements incertains... La gueule de bois ne lui laissait aucun répit.

Ses yeux glissèrent sur la silhouette paisible de Kim, hésitant un instant entre la réveiller ou la laisser dormir. Finalement, Abigail opta pour la seconde option. Elle se glissa hors du lit avec précaution, enfile un peignoir et se dirigea à pas feutrés vers la cuisine. Un café bien serré, c'était tout ce dont elle avait besoin pour affronter cette matinée brumeuse. Une fois sa tasse vide, elle se rendit dans la salle de bain pour se préparer et attrapa une boîte d'aspirine.

En revenant dans le salon, elle jeta un coup d'œil vers la chambre. Kim dormait toujours. Abigail posa alors les clés de l'appartement et la boîte d'aspirine en évidence sur la table, au cas où la jeune femme se réveillerait. Sans un bruit de plus, elle quitta l'appartement, une certaine angoisse pesant sur ses épaules. Elle n'était pas prête à faire face à Kim.

Arrivée à son bureau, Abigail s'installa dans son fauteuil en cuir noir et tenta de se plonger dans son travail. Mais ses pensées, revenaient sans cesse aux images floues de la veille. Ses souvenirs se mêlaient et se confondaient, l'empêchant de se concentrer.

C'est à ce moment que Franck fit irruption dans le bureau sans même frapper, tirant Abigail de sa rêverie confuse. Elle soupira, agacée, et lui lança un regard sévère.

- Franck, tu as encore oublié de frapper ? Ce ne sont pas des manières pour un homme de ton âge, s'exclama-t-elle.

Franck éclata de rire.

- Allons, tu me connais. Qui prend la peine de frapper quand ils savent qu'ils seront bien accueillis ?

Un sourire se dessina malgré elle sur les lèvres d'Abigail.

- Tu es incorrigible...

Franck ria de plus belle avant de reprendre d'un ton plus sérieux :

- Je venais voir comment tu allais.

- Je suis en vie, évidemment. Mais j'ai l'impression que ma tête va exploser. J'ai trop bu hier soir... avoua-t-elle en se frottant les tempes, espérant soulager la douleur qui pulsait sous son crâne.

Franck secoua la tête, amusé.

- Ah, les lendemains difficiles... Boire comme un trou, ça ne pardonne jamais.

- Tu m'en diras tant... soupira-t-elle, se calant au fond de son fauteuil, ses pensées toujours en désordre.

Franck, avec un regard empreint de sollicitude, proposa son aide pour s'occuper de la paperasse. Abigail lui adressa un petit sourire reconnaissant.

- Ah, merci, mon cher.

Franck prit une chaise et s'installa à côté d'elle, prêt à l'aider. Malgré ses taquineries incessantes, il restait un soutien précieux, surtout dans ces moments où elle avait besoin de clarté et de concentration. Ensemble, ils commencèrent à travailler, le silence du bureau entrecoupé de bruits de papiers froissés et de soupirs légers.

Le MoncelinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant