Chapitre XXXIV

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Pendant ce temps, dans le somptueux penthouse d’Abigail. Le silence feutré de l'appartement enveloppait chaque recoin, tandis que Kim commença à s'éveiller doucement. Elle prit un instant pour savourer la quiétude avant de frotter ses yeux, tentant de chasser les derniers vestiges du sommeil. En se redressant dans le canapé moelleux, elle jetta un coup d'œil autour d'elle. Remarquant que l'appartement était plongé dans le noir et qu'Abigail semblait s'être volatilisée, un soupir d’exaspération s’échappa de ses lèvres alors qu’elle s’enroulait un peu plus dans le plaid doux et chaud qui la recouvrait. Kim finit par se lever et avança à pas feutrés dans la pénombre, tâtonnant les murs à la recherche d'un interrupteur.

Après quelques minutes, elle finit par le trouver et inonda le penthouse d'une lumière douce et tamisée.
Dans l'espoir de pouvoir sortir, elle se dirigea vers la porte d'entrée. Mais la porte ne s'ouvrit pas, elle tenta à nouveau d'appuyer sur la poignée, en vain. La porte était verrouillée. La barmaid chercha autour d'elle s'il n'y avait pas de trace d'un trousseau de clés, mais rien à l'horizon. Fronçant les sourcils, elle réalisa qu'elle était bel et bien enfermée. Puis étant offusquée, elle lâcha à voix haute :

« Je n'en reviens pas ! Elle disparaît encore et, en plus, elle me séquestre ! »
Dans un geste théâtral, elle resserra le plaid autour d'elle comme une diva en pleine scène de drame, avant de décréter :

« Eh bien, puisqu’elle me garde enfermée, je vais faire comme chez moi !»

Sans plus attendre, elle se dirigea vers la cuisine et ouvrit le frigo à la recherche d'un jus de fruit. Mais son regard se heurta à des étagères presque vides.
« C'est incroyable... Un penthouse de luxe, et même pas un frigo bien rempli ou un jus de fruits ! » marmonna-t-elle, en refermant la porte avec une moue de désapprobation, avant de grelotter à cause de l'air frais de l'appartement.

« Et elle utilise même pas de chauffage… Radine ! »

Elle se débarrassa du plaid encombrant en le déposant sur le canapé avant de se diriger vers les grandes baies vitrées, pour ouvrir les volets. Après quelques minutes à chercher comment les ouvrir, elle finit par trouver le bouton caché qui fit doucement remonter les stores. En s'ouvrant, ils étalaient devant elle une vue spectaculaire sur la ville. Laissant Kim bouche-bée et hypnotisée, mais le froid mordant la ramena et elle savait qu’elle avait besoin de quelque chose de plus chaud. C'est alors que  sans plus attendre, elle se dirigea vers la chambre d’Abigail, connaissant déjà le chemin. En entrant, elle ouvrit une porte coulissante qui donnait sur le dressing. Ce qu'elle découvre l'émerveilla : des rangées et des rangées de vêtements de créateurs, des chaussures parfaitement alignées, des sacs de luxe… Ce dressing était un véritable trésor de mode et de luxe.

« Elle a dû dévaliser tous les magasins de luxe, ce n’est pas possible… »murmura-t-elle, songeant à la fortune que cela représentait.

Après un instant d’hésitation, elle commença à fouiller dans les vêtements et en sortit un sweat à capuche bleu marine qui était bien trop grand pour elle. En l’enfilant, elle ne put s’empêcher de sourire : le vêtement, ample, recouvrait presque entièrement ses cuisses et elle se sentit comme une enfant portant les affaires d’un adulte.
Sa razzia dans le dressing étant accomplie, Kim se rendit dans la salle de bain pour se rafraîchir. En s'aspergeant le visage d'eau, elle remarqua le flacon de parfum d'Abigail posé sur le lavabo. Un sourire malicieux s'étira sur ses lèvres alors qu’elle commençait à s'en vaporiser un peu sur elle et le sweat.

« Elle ne s’en apercevra même pas, » pensa-t-elle en se regardant dans le miroir, satisfaite de son appropriation discrète.

Après s’être rafraîchie et parfumée, Kim se mit en tête de découvrir chaque recoin de l’appartement. En ouvrant une porte, elle  découvrit une chambre d'amis avec une salle de bain privatisée. Puis, en ouvrant une autre porte, elle se retrouva dans le bureau d’Abigail. Le bureau était parfaitement ordonné, contrairement au bureau du casino où le chaos régnait habituellement. En s'approchant du bureau, la jeune femme remarqua un petit cadre posé sur celui-ci. Elle le saisit avec précaution et observa la photo. C'était une photo d'Abigail, plus jeune et souriante, entourée de deux personnes souriantes eux aussi. L'homme, grand et imposant, devait être Monsieur Moncelino, tandis que la femme à ses côtés était sans aucun doute Madame Moncelino.

Kim reposa doucement le cadre, mais sa curiosité était piquée. Décidée d'en voir plus, elle entreprit de fouiller les tiroirs du bureau à la recherche d’autres souvenirs de famille. En ouvrant les tiroirs, elle tomba d'abord sur des stylos, des cahiers,et sans grande surprise une arme, puis dans le dernier tiroir, elle trouva un album photo. Elle le prit délicatement et s’installa confortablement dans le fauteuil en cuir du bureau, puis commença à feuilleter l'album. À chaque page tournée, elle se plongeait un peu plus dans la vie d'Abigail. Elle découvrait, au fil des pages, l'évolution d'Abigail, de l'enfance à l'adolescence, jusqu'à la jeune femme qu'elle était devenue. Les images montraient son enfance, des moments partagés avec sa famille, des souvenirs d’une époque plus simple. Arrivée, à la fin de l'album, Kim s'arrêta sur la dernière photo. C'était un cliché datant de l’année précédente, montrant Abigail fêter ses 23 ans, entourée de sa mère, de Franck et de Marck avec sa femme. En voyant cela, Kim murmura pensive :
« Elle n'a qu'un an de plus que moi… »

Elle referma doucement l’album et le remit à sa place avant de quitter le bureau. Puis elle continua son tour du propriétaire, en prenant les escaliers intérieurs qui menaient au toit du penthouse. En atteignant le sommet, elle fut frappée par le panorama, encore plus saisissant depuis cette hauteur. C'est alors que son regard fut attiré par un spa fumant, situé au centre de la terrasse luxueuse. Curieuse, elle s'en approcha et plongea une main dans l’eau chaude. Un sourire illumina son visage, puis elle s'exclama :
« Trop bien, j'irai après manger ! »

Après avoir fouillé dans la cuisine pour trouver de quoi manger. Kim revint sur la terrasse, une serviette à la main . Le temps hivernal n'arrêta pas la femme. Elle retira le sweat, puis se débarrassa du reste de ses vêtements, ne gardant que ses sous-vêtements. Elle s'immergea ensuite dans l'eau chaude et enveloppante du spa. La chaleur de l'eau contrastait agréablement avec la fraîcheur de l'air. Savourant cet instant de pur bien-être, Kim ferma les yeux, se laissant emporter dans un autre monde.

Le MoncelinoOù les histoires vivent. Découvrez maintenant