Chapitre XXVI

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Le soleil de l'après-midi inondait le bureau d’Abigail de ses rayons dorés, éclairant les piles de dossiers éparpillées sur son grand bureau. Assise derrière celui-ci, plongée dans ses paperasses, elle semblait perdue dans le travail. La porte s'ouvrit doucement, laissant apparaître la silhouette de sa mère. La jeune femme leva les yeux à peine sortie de ses pensées, et la salua d'un signe de tête.
« Bonjour, maman. Tu as besoin de quelque chose ? » demanda-t-elle calmement.

Sa mère lui offrit un doux sourire avant de s'installer sur la chaise en face d'elle. « Non, pas vraiment. Je venais juste discuter avec toi, » répondit-elle sur un ton détendu. Sa fille déposa son stylo et regarda sa mère avec attention  « Je voulais savoir comment tu allais. Hier, on n’a pas eu beaucoup de temps pour discuter et comme je vais bientôt partir... » expliqua la vieille dame.

D’un geste, La patronne s’adossa à son siège, tentant d'être rassurante. « Je vais bien, maman. Ne t’inquiète pas..» Madame Moncelino était peu convaincue de la réponse de sa fille, ses traits étaient marqués  par une inquiétude sincère.                    
« Je sais, ma chérie... mais je ne peux pas m’empêcher de m’inquiéter. Tu travailles sans arrêt depuis la mort de ton père. Tu ne prends jamais de pause... et tu es seule ici. » La femme resta silencieuse, écoutant les reproches bienveillants de sa mère. Elle savait qu’au fond qu'elle avait raison, mais elle ne voulait pas l’admettre. « Vraiment maman, ne t’inquiète pas. Je vais bien, et je ne suis pas seule. J’ai Franck et Marck avec moi, » tenta-t-elle de la rassurer mais sans grande conviction.

Sa mère la fixa, son regard emplis de tendresse et de préoccupation. « Je sais que c’est ton travail, mais ça ne m’empêche pas de m’inquiéter pour toi... » Elle sourit avant d’ajouter avec malice : « Alors, pour me faire plaisir, comme c’est bientôt Noël... Je veux que tu viennes passer les vacances de Noël et les fêtes avec moi. Et si tu veux, tu peux même inviter un de tes amis. » Abigail resta un instant silencieuse, prise au dépourvu. Depuis la disparition de son père, elle avait pris l’habitude de passer Noël au casino noyée dans ses dossiers.
« Maman... » commença-t-elle, hésitante. Sa mère attendait sa réponse, le regard plein d'espoir. Elle soupira puis finit par céder en voyant son regard.
« D'accord, d'accord, je viendrai la semaine prochaine. J'amènerai Franck, puisque Marck sera sûrement avec sa femme et son fils... »

Le visage de sa mère s'illumina aussitôt. « Oh, je suis si contente que tu acceptes ! Et je suis sûre que Franck sera ravi de venir ! » Dans un élan d’enthousiasme, elle ajouta : « Et cette barman, comment s'appelle-t-elle déjà ? Kim ! Elle pourrait venir aussi, non ? Je la trouve si sympathique. »
Abigail écarquilla les yeux, surprise par cette proposition inattendue. « Mon dieu, maman... Tu veux inviter tout le monde ? Je suis certaine qu'elle a mieux à faire que de passer Noël avec nous...» Madame Moncelino éclata de rire en voyant la réaction de sa fille.
« Allons, je n’ai pas dit que j’allais inviter tout ton casino...»  Elle se leva, prête à partir  « Je vais aller l'inviter moi-même, après tout, c’est moi qui reçois. Bonne journée, ma chérie !»

À peine avait-elle ouvert la porte qu’elle se retrouva face à Franck, qui s’apprêtait à frapper. Surpris, il la salua poliment, tandis qu’elle sortait du bureau en souriant. Abigail se frotta le visage avec ces deux mains, visiblement exaspérée par cette conversation. Voyant son air exaspéré, Franck ferma la porte, puis il lui demanda avec un sourire en coin : «Quel malheur ta mère a-t-elle encore causé ? »
Abigail croisa les bras et lui répondit d'un ton las  « Eh bien... Elle m’a invitée à passer les vacances de Noël chez elle... et tu es aussi invité..» Face à cette invitation un large sourire apparut sur le visage de celui-ci. « Super ! Je ne vois pas pourquoi tu fais cette tête. »

Tout en levant les yeux, Abigail ajouta : « Elle s'est mise en tête d'inviter Kim...»

Un silence s’installa dans la pièce. L'homme finit par le briser. « Ça va, ce n’est pas la fin du monde... Ce ne sont que dix jours. » dit-il, d'un ton serein.
Abigail le regarda et répondit sèchement « Tu sais très bien que Kim et moi, c’est comme chien et chat... Et avec ma mère qui adore poser des questions embarrassantes et se mêler de la vie privée des gens... Ce ne seront pas des vacances reposantes. »
Franck éclata de rire, amusé par la situation. Il connaissait bien la dynamique entre Abigail et Kim, et surtout, le caractère envahissant de Madame Moncelino. « Eh bien, prions pour que Kim refuse l'invitation. » dit-il d'un ton taquin

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