Chapitre XI

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Abigail sirotait son Coca-Cola cherry, laissant le goût sucré se fondre sur sa langue, avant de poser le verre sur le comptoir et de relever les yeux « J'ai quelque chose à vous demander », lança-t-elle d'une voix douce, son regard perçant se fixant sur Kim. Sans attendre de réponse, elle termina son verre d'une traite et ajouta : « Venez avec moi. »

À ses côtés, Marck, le serveur, se pencha discrètement vers Kim et murmura : « Bonne chance. » Puis, sans un mot de plus, il s'éloigna pour servir les autres clients. Kim, quant à elle, ne quittait pas des yeux sa patronne qui commençait à s'éloigner vers la porte gardée par des gardes qui mène à son bureau. Silencieuse, elle lui emboîta le pas, leurs pas résonnaient faiblement dans le couloir menant au bureau d'Abigail

Une fois à l'intérieur, Abigail se positionna contre le bord de son bureau, les bras croisés, tandis que Kim s'asseyait en face d'elle, la tension palpable. Le PDG plongea son regard dans celui de la jeune femme avant de reprendre la parole, d'une voix plus basse, presque conspiratrice. « J'ai besoin de quelqu'un pour faire une livraison, quelqu'un qui ne se fait pas remarquer... »

Kim fronça les sourcils, sondant les intentions de sa patronne. « Une livraison de quoi ? » demanda-t-elle, méfiante.

Abigail prit une seconde pour réfléchir, ses yeux scrutant le vide avant de se poser sur deux sacs à fermeture éclair qu'elle saisit pour les poser sur le bureau avec une certaine solennité. « D'argent », déclara-t-elle finalement, le mot pesant lourd dans l'air.

Le visage de Kim se durcit à la vue des sacs. Elle répondit sèchement, « Je vous ai dit que je ne voulais pas tremper dans vos affaires ! Pourquoi ne pas demander à l'un de vos hommes ? »

Avec un soupir agacé, Abigail s'approcha de Kim, se postant devant elle, la dominant de toute sa hauteur. « Je ne vous demande pas d'être plus impliquée que ça. C'est juste un petit service, et j'ai besoin de quelqu'un qui n'est pas en lien avec la mafia. Ça ne devrait pas être trop dur pour vous, n'est-ce pas ? »

Kim soutint le regard de sa patronne, ses yeux étincelant de défi. « Et j'y gagne quoi ? »

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres d'Abigail. « Ma confiance », répondit-elle, sa voix douce mais ferme.

Kim haussa les sourcils, incrédule. « Je n'ai pas envie de faire ça juste pour gagner votre confiance », répliqua-t-elle en levant les yeux au ciel, exaspérée par la proposition dérisoire.

Abigail posa une main ferme sur le dossier de la chaise de Kim et se pencha vers elle, rapprochant leurs visages. « Très bien, que voulez-vous de plus ? Bien entendu, autre que de l'argent. »

Kim murmura « Radine », trop bas pour être clairement entendu, puis reprit à voix haute : « J'en ai marre de ramasser la merde des autres, et de cette Veronica qui pue la clope à 10 km. Je veux aussi rentrer chez moi. »

Abigail recula, s'adossant de nouveau à son bureau, ignorant le sarcasme de Kim. Son ton se fit plus doux, un sourire conciliant sur les lèvres. « Pour changer de poste, je peux faire quelque chose pour vous. J'imagine que vous voulez aller au bar. Quant à rentrer chez vous, je suis désolée, mais ce n'est toujours pas possible. En revanche, Franck pourra vous accompagner pour prendre des affaires. »

Kim prit un instant pour peser le pour et le contre avant d'accepter l'offre, satisfaite de ce compromis. « Je dois livrer où ? » demanda-t-elle enfin.

La jeune mafieuse lui donna toutes les informations nécessaires, précises et détaillées. Kim s'empara des sacs d'argent et se dirigea vers la porte. Avant qu'elle ne sorte, Abigail ajouta sur un ton de menace: « Et ne tentez rien de stupide. »

Sans un mot de plus, Kim quitta le bureau, prête à accomplir sa mission.

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