Chapitre 2

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L'homme de main de Saleem et son complice qui les avait rejoints s'écroulèrent simultanément, leurs corps s'effondrant lourdement sur le sol poussiéreux de la cellule. Le premier, abattu d'une balle en plein cœur, n'eut même pas le temps de comprendre ce qui l'avait frappé. Son regard se vida instantanément de toute vie, fixant un point invisible au-delà du plafond. Le deuxième, gravement blessé à l'abdomen, tenta désespérément de stopper l'hémorragie avec ses mains tremblantes, mais la blessure était trop profonde. Ses gémissements de douleur se transformèrent en râles étouffés, et il finit par succomber à sa blessure quelques minutes plus tard, son corps secoué d'un dernier spasme avant de s'immobiliser à jamais. Le silence retomba sur la cellule, seulement troublé par les respirations haletantes des trois agents, encore sous le choc de ce qu'ils venaient de vivre.

Deux mois plus tard, à Washington DC, l'atmosphère était bien différente. Le bruit familier des claviers qui cliquetaient et des téléphones qui sonnaient emplissait l'open space du NCIS, créant une routine rassurante. Gibbs, McGee et Tony étaient à leurs bureaux respectifs, concentrés sur leurs tâches. Chacun semblait plongé dans ses pensées, mais une absence se faisait particulièrement sentir : celle de Ziva. Depuis leur retour de Somalie, elle n'était pas revenue au NCIS, et bien que cela ait été noté, personne n'avait encore osé en parler à haute voix, par respect pour son besoin de temps et de distance.

En fin d'après-midi, Gibbs se redressa de son bureau et, d'un geste sec, leur fit signe qu'ils pouvaient rentrer chez eux. McGee et Tony n'attendirent pas une seconde de plus et quittèrent rapidement les lieux, chacun prenant la direction de son domicile. Sur le chemin de son appartement, Tony ne pouvait s'empêcher de penser à Ziva. Cela faisait maintenant deux mois qu'ils étaient revenus, et il n'avait eu aucune nouvelle de sa collègue israélienne. Cette absence de contact l'inquiétait plus qu'il ne voulait l'admettre. Ziva était du genre à se replier sur elle-même, mais cette distance le rongeait. Une impulsion soudaine le poussa à changer de direction, et il se retrouva devant l'immeuble de Ziva. Le cœur battant légèrement plus vite, il gara sa voiture et monta les escaliers deux par deux jusqu'à son appartement.

Il frappa à la porte, une légère appréhension se logeant dans son estomac. Après quelques secondes qui lui parurent interminables, Ziva ouvrit la porte. Elle le regarda avec étonnement, ses yeux exprimant une surprise teintée de fatigue. Il pouvait voir qu'elle avait perdu du poids et que ses traits étaient tirés, mais elle conservait cette force intérieure qui la caractérisait tant.

"Tony! Qu'est-ce que tu fais là?" demanda-t-elle, la voix légèrement rauque, peut-être à cause du sommeil ou des larmes retenues.

"Je passais dans le coin et je me suis dit, pourquoi pas venir te voir, vu que je n'ai pas eu de nouvelles," répondit Tony, essayant d'afficher un sourire léger, mais son ton trahissait une réelle inquiétude.

Ziva hésita un instant, ses yeux cherchant quelque chose dans le regard de Tony, peut-être une réponse à une question qu'elle n'osait pas poser. "Tony... je..."

Sentant qu'elle avait besoin de plus de temps pour parler, il lui coupa doucement la parole, "Ça te dit un film, comme au bon vieux temps?"

Ziva le fixa un instant, ses lèvres esquissant un sourire fugace, et elle se décala pour le laisser entrer. "Entre," dit-elle simplement.

Tony pénétra dans l'appartement, remarquant l'ordre presque trop parfait des lieux, comme si Ziva avait passé des heures à ranger chaque objet pour ne pas penser à autre chose. Ils commandèrent des pizzas, et Tony choisit un film léger, espérant détendre l'atmosphère. Mais au fil du visionnage, il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil à Ziva. Elle semblait absente, ses pensées errant bien loin de la comédie qui défilait à l'écran.

À un moment donné, épuisée, Ziva s'endormit, la tête posée sur l'épaule de Tony. Il resta immobile, la laissant se reposer, mais bientôt il sentit son corps s'agiter, ses mains se crispant involontairement sur son bras. Ses sourcils se froncèrent, et une expression de douleur traversa son visage. Craignant qu'elle ne soit en proie à un cauchemar, il décida de la réveiller doucement.

"Hey... Ziva... Réveille-toi... Ziva..." murmura-t-il, sa voix douce mais insistante.

Ziva se réveilla en sursaut, ses yeux grands ouverts et remplis de terreur. Avant qu'il ne puisse dire quoi que ce soit, elle éclata en sanglots, ses épaules secouées par une douleur qu'elle ne parvenait plus à contenir. Instinctivement, Tony l'enlaça, cherchant à lui offrir le réconfort dont elle avait désespérément besoin.

"Chut... ça va... chut..." répétait-il doucement, caressant ses cheveux, son cœur se serrant à chaque sanglot qu'il entendait.

Il fallut plusieurs minutes à Ziva pour se calmer, ses larmes se tarissant progressivement. Elle s'excusa, la voix brisée, "Désolée..."

Tony la regarda avec une tendresse infinie, "C'est pas grave. Qu'est-ce qui se passe, Ziva?"

Elle détourna les yeux, cherchant à éviter son regard, "C'est rien..."

"Ziva!" insista Tony, son ton plus ferme. Il savait qu'elle ne s'ouvrirait pas facilement, mais il ne pouvait la laisser affronter ses démons seule.

Ziva serra les poings, ses mains tremblant légèrement. "J'étais avec Saleem et... Je ne veux pas en parler!" Sa voix se brisa à la fin de sa phrase, trahissant le combat intérieur qu'elle menait.

"Qu'est-ce qui s'est passé là-bas, Ziva?" reprit Tony, cette fois avec plus de douceur, tentant de l'encourager à se confier.

Mais elle resta silencieuse, les mots mourant sur ses lèvres. Tony voyait la lutte sur son visage, les souvenirs douloureux qu'elle cherchait à enfouir.

"Parles moi, Ziva," murmura-t-il, presque suppliant.

"Je... je peux pas..." souffla-t-elle, les larmes recommençant à couler. Elle se leva précipitamment et se réfugia dans sa chambre, laissant Tony désemparé sur le canapé.

Après un moment d'hésitation, il décida de la suivre. Lorsqu'il entra dans la chambre, il la trouva en larmes, recroquevillée sur son lit, son corps secoué de sanglots silencieux. Sans un mot, il s'approcha d'elle et la prit doucement dans ses bras, la berçant lentement.

"Chut... parles moi... Chut..." murmura-t-il à son oreille, espérant percer la carapace qu'elle s'était construite.

Elle se serra contre lui, cherchant un réconfort qu'elle avait tant besoin d'obtenir mais qu'elle craignait d'accepter. Tony resta là, patient, prêt à l'écouter quand elle serait prête à parler.

Captive In Somalia (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant