Chapitre 3

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Ziva prit une profonde inspiration, cherchant les mots pour décrire l'indescriptible. "Il a commencé par me laisser sans manger pendant plusieurs jours," murmura-t-elle, sa voix presque éteinte par le poids des souvenirs. "Puis il s'interrogeait, me posait des questions, et quand je ne répondais pas... il... il me frappait." Sa voix tremblait, chaque mot lui coûtant un effort immense. "Et puis, quand il a vu que je ne parlais toujours pas, il a commencé à... à..."

Les mots se bloquèrent dans sa gorge, son corps se raidissant sous l'effet des souvenirs qui la submergeaient. Elle n'arrivait plus à continuer, les images de ce qu'elle avait enduré trop terrifiantes pour être mises en mots. Les larmes commencèrent à couler sans qu'elle puisse les retenir, et elle éclata en sanglots, trouvant refuge dans les bras de Tony. Il la serra contre lui, sentant son corps trembler sous l'intensité de sa douleur, murmurant des mots apaisants dans son oreille, même s'il savait que cela ne suffirait pas à effacer ses souffrances.

Après de longues minutes où ses sanglots s'apaisèrent progressivement, Ziva parvint à reprendre la parole, sa voix cassée et chargée de chagrin. "Il a commencé à... à me violer... à... à plusieurs reprises... et après... il y avait les autres..."

À ces mots, elle se remit à pleurer, ses larmes coulant sans retenue, inondant son visage de toute la peine et l'humiliation qu'elle avait gardées enfouies en elle depuis si longtemps. La douleur était palpable dans chaque tremblement de son corps, chaque souffle difficile qu'elle prenait. Tony l'étreignit encore plus fort, comme s'il pouvait, par la seule force de son étreinte, prendre un peu de cette souffrance pour lui.

"Chut... je suis là... je suis là," murmura Tony, sa voix emplie de tendresse et de compassion. Il savait que rien de ce qu'il pouvait dire ou faire ne pourrait effacer ce qu'elle avait vécu, mais il était déterminé à être là pour elle, à ne pas la laisser affronter cela seule.

Ils restèrent ainsi longtemps, Ziva blottie contre lui, jusqu'à ce que l'épuisement prenne le dessus et qu'ils finissent par s'endormir, chacun dans les bras de l'autre, trouvant un semblant de paix dans la présence réconfortante de l'autre.

Le lendemain matin, Ziva se réveilla la première, surprise de voir Tony toujours à côté d'elle, ses traits détendus par le sommeil. Elle l'observa en silence pendant plusieurs minutes, son esprit encore embrouillé par les événements de la veille. Il était resté, malgré tout ce qu'elle lui avait révélé, malgré la douleur qu'elle lui avait montrée. Ce simple fait réchauffa légèrement son cœur, brisant la glace qui semblait l'envelopper depuis leur retour.

Doucement, elle se leva pour préparer le petit déjeuner, prenant soin de ne pas le réveiller. Alors qu'elle s'affairait dans la cuisine, Tony la rejoignit, encore un peu endormi, mais souriant légèrement en la voyant. Un silence pesant s'installa entre eux, chacun perdu dans ses pensées, jusqu'à ce que Ziva le brise enfin, d'une voix timide mais sincère.

"Merci..." murmura-t-elle, sans lever les yeux de la tasse qu'elle tenait entre ses mains.

Tony fronça les sourcils, ne comprenant pas immédiatement. "De quoi?"

"D'être resté cette nuit," répondit-elle, sa voix légèrement plus assurée.

Un sourire doux étira les lèvres de Tony. "De rien. Et même si tu m'avais demandé de partir, je serais resté."

Cette remarque fit sourire Ziva, un vrai sourire, le premier depuis longtemps, même si c'était un sourire triste. "Pourquoi?" demanda-t-elle, curieuse de comprendre ce qui le poussait à tant de dévouement.

Tony la regarda avec une sincérité désarmante, ses yeux plongés dans les siens. "Ce que je t'ai dit est vrai, Ziva. Je ne peux pas vivre sans toi, et te savoir mal me rend triste."

Ces mots, empreints d'une simplicité et d'une honnêteté profonde, la touchèrent plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Elle voulut répondre, dire quelque chose, mais les émotions la submergèrent de nouveau, et elle n'eut pas le temps de finir sa phrase qu'elle éclata de nouveau en sanglots. Cette fois, c'étaient des larmes de reconnaissance, de soulagement, de tout ce qu'elle avait gardé en elle pendant si longtemps.

"Chut... ça va aller... chut..." murmura Tony en la prenant dans ses bras, la berçant doucement comme il l'avait fait la veille. Il ne savait pas combien de temps il lui faudrait pour guérir de ces blessures profondes, mais il savait une chose : il serait là, à chaque étape du chemin.

Ziva, dont les larmes se calmèrent progressivement, se blottit contre lui, trouvant dans ses bras une sécurité qu'elle n'avait plus ressentie depuis des mois. "J'ai besoin de temps," souffla-t-elle finalement, sa voix à peine audible.

Tony hocha la tête, compréhensif. "Prends ton temps," répondit-il simplement, sans la moindre hésitation.

Quand elle fut enfin calmée, ils s'installèrent sur le canapé, l'un à côté de l'autre, et mirent un film. Le silence entre eux n'était plus pesant, mais chargé de compréhension et d'une nouvelle forme de complicité. Ziva savait qu'elle avait encore un long chemin à parcourir, mais avec Tony à ses côtés, ce chemin semblait un peu moins sombre.

Captive In Somalia (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant