Chapitre 20

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Lorsque McGee arriva enfin chez lui, le trajet nocturne l'avait épuisé, mais il trouvait encore la force de prendre soin d'Abby. Il la porta délicatement jusque dans son lit, veillant à ne pas la réveiller. Après l'avoir doucement déposé sur le matelas, il prit soin de la recouvrir d'une couverture moelleuse. Il se pencha ensuite pour déposer un baiser tendre sur son front, murmurant des paroles apaisantes, même si elle ne pouvait pas les entendre.

McGee, en murmurant : "Repose-toi, Abby. Demain sera un autre jour..."

Il s'éloigna à pas feutrés, posa ses affaires à l'entrée et retourna dans la chambre. Le silence de la nuit pesait sur ses épaules comme un fardeau invisible. Il s'allongea enfin à côté d'elle, espérant que le sommeil viendrait rapidement, mais ses pensées tourbillonnaient sans relâche. Les images de Tony, blessé et inconscient, ne cessaient de hanter son esprit. Il se tourna et se retourna dans le lit, incapable de trouver le repos.

Pendant ce temps, Gibbs était, comme souvent, réfugié dans sa cave, travaillant sur son bateau. C'était son échappatoire, le seul endroit où il pouvait tenter de maîtriser le tumulte de ses pensées. Mais ce soir-là, chaque coup de marteau résonnait dans le vide, incapable de combler le sentiment d'impuissance qui le rongeait. Il savait qu'il était en train de perdre son meilleur agent, celui qu'il considérait presque comme un fils, et pourtant, il se sentait totalement démuni.

Gibbs, en murmurant pour lui-même : "Qu'est-ce que je pourrais faire, DiNozzo... ?"

Il se servit un verre de bourbon, espérant que l'alcool atténuerait la douleur sourde dans sa poitrine. Il s'assit sur un tabouret, fixant le verre comme s'il détenait les réponses qu'il cherchait désespérément. Mais les réponses ne vinrent pas. Frustré, il monta au salon, traînant les pieds. Là, il trouva un vieux western à la télévision et s'allongea devant, espérant que l'action et les balles perdues des cow-boys réussiraient à lui changer les idées. Pourtant, ses pensées ne cessaient de revenir à Ziva et Tony, à cette situation désespérée.

Le matin finit par se lever sur Washington, une lumière pâle et timide traversant les rideaux des fenêtres. McGee n'avait dormi que par intermittence, hanté par les événements de la veille. Il se réveilla lentement, les yeux encore lourds de fatigue, pour découvrir Abby en larmes à côté de lui. Voir sa douleur si palpable brisa son cœur. Il sentait la colère monter en lui, non seulement contre celui qui avait fait du mal à Tony, mais aussi contre lui-même, pour ne pas avoir su protéger son équipe.

McGee, avec une tendresse désespérée : "Abby... Arrête de pleurer, je t'en prie. Tony est un dur-à-cuire, il s'en sortira. Je te le promets."

Il prit délicatement son visage entre ses mains, effleurant ses joues inondées de larmes du bout des doigts. Il approcha ses lèvres des siennes et l'embrassa doucement, cherchant à lui transmettre un peu de réconfort, même si lui-même en manquait cruellement. Les larmes d'Abby mouillèrent leurs lèvres, rendant ce baiser encore plus empreint de tristesse et de solidarité.

Abby, entre deux sanglots : "Je... je veux aller... le voir, Tim."

McGee soupira, compréhensif, puis acquiesça doucement. Il savait que rien d'autre ne pourrait apaiser son angoisse.

McGee : "D'accord. Prépare-toi, je vais nous faire un petit déjeuner."

Abby se leva lentement, traînant les pieds jusqu'à la salle de bain. L'eau de la douche résonna dans la maison, couvrant brièvement le silence oppressant. Pendant ce temps, McGee se dirigea vers la cuisine, mais son esprit était ailleurs. Il prépara le petit déjeuner de façon mécanique, ses gestes guidés par l'habitude plus que par la réflexion. Le temps s'étira pendant que les toasts grillaient et que le café percolait, chaque seconde semblant durer une éternité.

Lorsque Abby le rejoignit un quart d'heure plus tard, la cuisine était plongée dans un silence pesant. Ils s'assirent face à face, mais aucun d'eux ne trouvait les mots pour briser cette tension. Le repas se déroula dans un silence presque solennel, chacun d'eux perdu dans ses pensées. Une fois le petit déjeuner terminé, McGee alla s'habiller, tandis qu'Abby restait à table, fixant son assiette vide, l'esprit ailleurs.

Quelques minutes plus tard, ils étaient en route vers l'hôpital. Le trajet se fit sans un mot, la tension entre eux palpable. Chacun craignait ce qu'ils allaient trouver en arrivant, mais aucun n'osait l'exprimer à haute voix.

À l'hôpital, le soleil matinal projetait des ombres longues dans les couloirs, comme si le jour hésitait encore à prendre pleinement possession des lieux. Ziva se réveilla en sursaut, ses pensées revenant immédiatement à Tony. Elle le regarda avec espoir, cherchant le moindre signe de changement. Mais il n'avait pas bougé d'un pouce. Les machines continuaient leur bourdonnement monotone, ininterrompues. Elle se leva avec précaution, son corps douloureux d'avoir passé la nuit dans une position inconfortable, et se dirigea vers la petite salle de bain attenante pour se laver le visage. Le contact de l'eau froide contre sa peau la ramena un peu à la réalité, mais ne parvint pas à dissiper l'angoisse qui lui serrait le cœur.

De retour près de Tony, elle reprit sa place à ses côtés, attrapant doucement sa main glacée. Elle tentait désespérément de le réchauffer, de lui transmettre un peu de la chaleur qu'elle ressentait encore, mais rien ne semblait suffisant. Soudain, elle entendit la porte de la chambre s'ouvrir. Instinctivement, elle se leva brusquement, ses réflexes de soldat reprenant le dessus, et pointa son arme vers la silhouette qui entrait.

Abby, levant les mains en signe de paix, avec une pointe d'humour : "Hey... Doucement Ziva, tu vas nous blesser avec ça !"

Ziva, réalisant son erreur, baissa immédiatement son arme, la honte et la fatigue se disputant la première place sur son visage.

Ziva : "Désolée Abby, je..."

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase. Soudain, le monde tourna autour d'elle, et elle s'effondra au sol, épuisée par l'accumulation de stress et de fatigue. McGee réagit instantanément, courant vers elle pour la rattraper juste à temps avant qu'elle ne touche le sol.

Abby, paniquée : "Je vais appeler un médecin !"

Ziva, reprenant péniblement ses esprits : "Non, Abby, ça va aller. Tout va bien."

McGee, inquiet, mais essayant de rester calme : "Tu es sûre ? Si jamais Gibbs te voit comme ça, c'est moi qui prendrai la place de Tony !"

Il la souleva avec précaution et la posa doucement sur la chaise à côté du lit de Tony. Ziva, bien que faible, tenta de reprendre contenance.

Abby, avec une inquiétude sincère : "Ziva, est-ce que tu as dormi ?"

Ziva, tentant de dissimuler son épuisement : "Oui Abby, je te dis que tout va bien."

McGee se redressa, sentant que l'atmosphère devenait trop lourde. Il chercha une échappatoire, quelque chose de simple à faire, quelque chose qui pourrait ramener un peu de normalité à cette situation.

McGee : "Je vais à la cafétéria, je reviens. Vous voulez quelque chose ?"

Ziva, avec un faible sourire : "Un café, ça ira."

Abby, toujours soucieuse : "Un thé, s'il te plaît."

McGee acquiesça et se dirigea vers la porte. Mais avant de sortir, il jeta un dernier regard à Ziva, inquiet. Elle était si forte, si résiliente, mais il savait que même les plus forts ont leurs limites. Il se promit de ne jamais cesser de veiller sur elle, sur eux tous. Puis, avec un soupir, il quitta la chambre, se dirigeant vers la cafétéria avec le poids du monde sur ses épaules.

Captive In Somalia (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant