Chapitre 19

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Le médecin, visiblement épuisé par les longues heures passées au bloc opératoire, prit une profonde inspiration avant de parler, choisissant ses mots avec soin.

Docteur Nicolas : "Je suis sincèrement désolé, mademoiselle David, mais nous avons rencontré des complications durant l'opération."

Ziva, le cœur battant la chamade, sentait une vague de panique monter en elle. Chaque seconde de silence pesait lourdement sur ses épaules. Sa voix était tendue lorsqu'elle parvint à répondre.

Ziva : "Quelles sortes de complications ?"

Le docteur baissa brièvement les yeux, comme pour trouver la force d'annoncer la nouvelle.

Docteur Nicolas : "Monsieur DiNozzo a fait plusieurs arrêts cardiaques pendant l'opération. Il est gravement blessé. J'ai une bonne et une mauvaise nouvelle. Par laquelle voulez-vous que je commence ?"

Ziva prit une profonde inspiration, essayant de se préparer à ce qu'elle allait entendre. Elle opta pour un peu d'espoir, même s'il était mince.

Ziva : "La bonne, s'il vous plaît."

Docteur Nicolas : "Il est en vie."

Ziva sentit une bouffée de soulagement la traverser, un instant de répit dans ce tourbillon d'émotions. Mais elle savait que la mauvaise nouvelle pourrait tout changer.

Ziva : "Et... la mauvaise ?"

Le docteur la regarda avec une profonde compassion, sachant que ses prochains mots allaient briser son cœur.

Docteur Nicolas : "Il est dans le coma. Nous avons été contraints de le plonger dans cet état pour stabiliser son état critique. Sans cela, il n'aurait pas survécu. Il a subi des blessures graves : une balle dans la jambe, de nombreuses coupures, et il a été gravement brûlé. Son corps était extrêmement affaibli."

Ziva mit ses mains devant ses yeux, tentant de contenir le flot d'émotions qui la submergeait. Le monde autour d'elle sembla s'effondrer, se rétrécir jusqu'à ce qu'il ne reste plus que le vide et la douleur. Elle laissa échapper quelques larmes silencieuses, sentant le poids écrasant de la culpabilité et de l'impuissance.

Docteur Nicolas, d'une voix douce : "Vous voulez aller le voir ?"

Ziva, malgré le chagrin, trouva la force de répondre.

Ziva : "Oui, s'il vous plaît."

Ils montèrent ensemble en silence jusqu'à la chambre de Tony. Ziva suivait le médecin d'un pas mécanique, chaque pas résonnant comme un écho vide dans le couloir interminable. Lorsqu'ils atteignirent la porte, le médecin s'arrêta, hésitant un instant. Il se tourna vers elle, le visage marqué par l'inquiétude.

Docteur Nicolas : "Monsieur DiNozzo est dans un très mauvais état. Vous êtes prête à le voir ?"

Ziva ferma les yeux un instant, cherchant à rassembler son courage. Puis, elle acquiesça lentement. Le médecin poussa la porte et s'effaça pour la laisser entrer.

La pièce était remplie du bourdonnement des machines, des bips réguliers qui marquaient les battements de cœur faibles mais persistants de Tony. Ziva s'approcha lentement du lit, et ce qu'elle vit lui coupa le souffle. Tony, si fort et charismatique, était méconnaissable. Sa peau était pâle, presque translucide, et son corps semblait avoir été vidé de toute vitalité. Il avait perdu beaucoup de poids, son visage habituellement animé était désormais figé, sans expression, comme une coquille vide.

Elle entra doucement dans la chambre, les yeux fixés sur lui, tentant de contenir les larmes qui menaçaient de déborder. Le médecin lui adressa un sourire compatissant avant de fermer silencieusement la porte derrière elle, la laissant seule avec Tony.

Ziva, après avoir pris une profonde inspiration, envoya un message rapide à Gibbs. Elle avait besoin de partager cette lourde nouvelle, mais aussi de le libérer de l'angoisse de l'attente.

Conversation téléphonique:

Ziva : "Je suis dans la chambre avec Tony. Vous pouvez rentrer chez vous, je vous appellerai dès que j'aurai des nouvelles. Pour l'instant, il est dans le coma."

Gibbs, d'une voix douce mais pleine de détermination : "Je suis désolé, Ziva. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, je suis là. N'hésite pas, même si c'est pour parler à quatre heures du matin."

Ziva, reconnaissante pour ce soutien inconditionnel : "D'accord. Merci Gibbs."

Elle glissa son téléphone dans sa poche et se dirigea vers le lit de Tony. Elle prit une chaise et s'assit à côté de lui, son regard fixé sur son visage endormi. Sa main, qu'elle saisit doucement, était glacée, comme si toute la chaleur de son corps l'avait quitté. Elle caressa doucement sa main, espérant qu'il puisse sentir sa présence, qu'il sache qu'elle était là pour lui.

Les souvenirs affluèrent, chaque moment passé avec Tony défilant dans son esprit comme un film. Leur première rencontre, leurs disputes, leurs rires, tous ces moments où il l'avait protégée, soutenue, aimée sans jamais le dire ouvertement. La douleur de le voir ainsi, si vulnérable, lui serra le cœur. Les larmes qu'elle avait retenues jusqu'à présent se mirent à couler librement, silencieuses, mais profondes.

Ziva murmura, sa voix brisée par l'émotion : "Je t'en prie, Tony... Reviens-moi. Ne me laisse pas."

Elle resta là, à ses côtés, sa main toujours dans la sienne. Le poids de l'épuisement finit par la rattraper. Incapable de lutter contre la fatigue qui l'envahissait, elle se laissa aller, reposant sa tête près de celle de Tony, cherchant à se rapprocher de lui, comme si cela pouvait le ramener. Le murmure des machines devint un bruit de fond apaisant, et peu à peu, elle s'endormit, le cœur lourd mais déterminée à rester à ses côtés.

Pendant ce temps, Gibbs, qui veillait sur son équipe comme un père sur ses enfants, se dirigea vers McGee, toujours assis dans la salle d'attente. Il le secoua doucement pour le réveiller, prenant soin de ne pas troubler Abby qui dormait encore.

Gibbs, calmement : "McGee, Ziva est avec Tony. Il est dans le coma."

McGee, à moitié endormi, hocha la tête en signe de compréhension, l'inquiétude se lisait dans ses yeux. Gibbs posa une main rassurante sur son épaule.

Gibbs : "Il est tard, McGee. Rentrez chez vous. Vous avez votre journée demain."

McGee regarda Abby, profondément endormie contre lui. Il acquiesça, comprenant qu'ils avaient besoin de repos pour affronter ce qui allait suivre. Gibbs quitta ensuite l'hôpital, se dirigeant vers sa voiture. Avant de démarrer, il envoya un message à Ducky, Palmer et Vance pour les informer de la situation. Palmer avait insisté pour ramener Ducky chez lui, et Vance était déjà rentré.

Gibbs, s'installant dans sa voiture, sentit le poids de la journée sur ses épaules. Le moteur rugit doucement alors qu'il prenait la route vers sa maison silencieuse, son esprit encore préoccupé par l'état de Tony et le chagrin de Ziva.

De son côté, McGee, ne voulant pas réveiller Abby, la souleva délicatement comme une princesse, veillant à ne pas troubler son sommeil. Il la porta jusqu'à sa voiture et la déposa doucement sur la banquette arrière. Il prit sa veste et la posa délicatement sur elle pour la garder au chaud, puis ferma la porte avec précaution. Après avoir jeté un dernier coup d'œil vers l'hôpital, il monta à son tour dans la voiture et démarra en direction de chez lui, son esprit encore assombri par les événements de la journée.

Le trajet fut silencieux, marqué par le faible ronronnement du moteur et la respiration tranquille d'Abby. McGee, les mains crispées sur le volant, se jurait de tout faire pour aider Ziva et soutenir Tony. Dans l'obscurité de la nuit, seule la route éclairée par les phares semblait indiquer le chemin à suivre, vers un avenir incertain mais plein d'espoir.

Captive In Somalia (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant