Chapitre 33

16 5 16
                                    

Une mélodie me tire de mes rêveries. Une mélodie que je hais du plus profond de mes entrailles. Mon cœur se brise un peu plus à chaque fois que j'entends ce son satanique parvenir à mes oreilles. J'ai l'impression que si cette mélodie était une personne, elle serait le diable incarné. Elle prend un malin plaisir à me torturer, faisant un boucan des plus insupportables près de mes oreilles. 

Mon réveil. 

Je me retiens de jeter mon téléphone sur le mur, je n'aurais pas assez d'argent pour m'en acheter un nouveau. Ni pour le réparer.

 Mes doigts encore bien chauds sous la couette se posent sur l'écran froid et vibrant de mon téléphone, et je n'arrive pas à faire taire le satané instrument de torture. Je suis donc obligée de me redresser du lit, de secouer mes jambes sous la couette, et d'ouvrir les yeux. 

C'est un sacrilège. 

Mes yeux peinent à s'ouvrir, ma vision devient floue avant de s'éclaircir au fur et à mesure que mon cerveau se réveille de son sommeil profond et réparateur. C'est là que la réalisation me frappe.

J'ai mis un réveil, moi? Pour quoi?

Je cherche rapidement mon téléphone sous mes oreillers et je le retrouve bien à l'abri, toujours vibrant.

J'en étais sûre.

Ce n'était pas mon réveil, c'est un appel.

En d'autres termes, Zara m'appelle. La colonie lui est sûrement monté par la tête, sinon pourquoi elle m'appellerait alors qu'il est....

10h du matin.

Je ne me suis pas rendue compte que j'ai autant dormi. Peu importe, je reçois un appel en ce moment, je devrais y répondre au lieu de ruminer sur mes heures de sommeil.

Je me saisis donc du téléphone et plaque l'écran glacé sur ma joue bien chaude.

Punaise.

- Allô ? Oui, je t'écoute, dis-je en me raclant la gorge.

Ma voix du réveil n'est vraiment pas une belle mélodie à entendre. Personne ne voudrait se réveiller en entendant ça.

Celle de Zara sonne fraîche, pimpante et joyeuse.

- Eléa ! Tu m'as manqué, j'ai cru que tu n'allais pas décrocher parce que tu étais occupée à dormir ou autre.

Je ris légèrement.

- C'est un peu vrai. J'ai failli ne pas décrocher, j'étais encore en train de dormir. J'ai cru que c'était mon réveil, bref. Tu m'as manqué aussi, Zara. J'ai énormément de choses à te raconter, lui dis-je avec une voix cette fois excitée.

Elle répond à mon excitation et j'entends un "iiiiii" derrière l'écran, puis le bruit d'une porte qui se ferme. Enfin, le boucan se calme et elle s'adresse de nouveau à moi.

- Je savais que tu avais du nouveau. Je l'ai senti, tu sais. Appelle ça "le flair de la meilleure amie"

- Peut-être que tu l'as senti, mais ce n'est pas une raison pour me tirer de mon sommeil adoré le matin.

- Tu te rends compte de quelle heure il est ? Il est 10h30, et toi tu dors toujours. Ce n'est pas moi la fautive, si je t'appelle à une heure raisonnable et que ça finit par te réveiller, dit-elle en riant.

- Oui bon je ne me suis pas rendue compte que j'ai dormi aussi longtemps. Bref, je disais....

- Que tu avais énormément de choses à me raconter. Je t'écoute. J'ai déjà viré Kyle dehors et j'ai fermé la porte. Ma tasse de chocolat chaud et moi sommes prêtes à t'écouter.

A twist of fateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant