Chapitre 46 (partie 2)

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Le soleil pénétrait doucement à travers les rideaux de la cuisine alors que je mettais la touche finale à notre petit déjeuner.

J'avais déjà pris une douche ce matin, juste après Lili qui est allée à l'université pour suivre ses cours temporairement.

Zara allait arriver d’une minute à l’autre, et même si nous nous étions déjà vues après la mort de mon père, c’était la première fois que nous allions pouvoir passer une journée ensemble, loin de l’agitation des funérailles et du chagrin immédiat.

Je venais de terminer de disposer des biscuits faits maison, du jus d’orange et des tasses de thé sur la table du salon lorsque la sonnette retentit.

Un sourire involontaire s’étira sur mon visage. Zara était là. Je me précipitai vers la porte et l’ouvris pour l’accueillir.

Nous nous regardons quelques temps dans les yeux, comme si on analysait le visage de l'autre. Comme si on ne savait pas comment agir avec l'autre.

Puis, un large sourire se dessina sur le visage de Zara.

- Salut ! s’exclama-t-elle avec son sourire radieux habituel. Elle avait l’air reposée et joyeuse, et comme toujours, son énergie était contagieuse.

- Salut ! répondis-je en la serrant dans mes bras.

Sentir son étreinte, sa chaleur me réchauffe le cœur. Je me sens soudain un peu moins anxieuse, et j'ai l'impression que tout ce qui s'est passé est oublié.

Ma meilleure amie m'avait manqué, terriblement manqué.

Après un câlin bref mais chaleureux, elle se défit de ses chaussures et s’installa directement sur le canapé, comme si elle était chez elle – ce qu’elle avait toujours fait.

C’est l’une des choses que j’aime chez Zara. Elle sait comment me mettre à l’aise, peu importe les circonstances.

- Tu as l’air d’aller un peu mieux, non ? demanda-t-elle, remarquant probablement l’air plus léger que j’arborais depuis ces derniers jours.

- Oui, un peu, répondis-je en hochant la tête. Je prends les choses un jour à la fois.

- C’est ce qu’il faut, confirma-t-elle avant de porter son attention sur la nourriture. Oh là là, tu as tout préparé ça toi-même ? Depuis quand tu t'es mise à la pâtisserie?

- Oh, un peu de cuisine pour me changer les idées, tu sais. Je ne garantis pas que ces gâteaux soient délicieux, mais je peux juste t'assurer que je n'ai pas confondu le sel et le sucre.

Zara attrapa un biscuit avec un sourire approbateur, puis croque dedans. Je m'attends à voir son expression changer de la curiosité au dégout, mais étonnamment elle reste la même. Elle semble apprécier mon expérience culinaire.

- Ce n'est pas mauvais, ça manque juste un peu de beurre je pense. Mais c'est mangeable, donc c'est ce qui compte pour moi. Par contre, ne te mets surtout pas à la cuisine gastronomique, ce sera infecte. Une vraie catastrophe. Je dis ça, mais moi, je serais incapable de faire ça, même si je m'y mettais corps et âme.

Je ris et prends un biscuit aussi, faisant confiance à ses goûts.

- Tu as raison, ils sont un peu durs. J'ai peut-être trop pétri la pâte. Bon, assez parlé de moi, raconte-moi comment était la colonie cette année.

Elle soupira en levant les yeux au ciel, un sourire ironique étirant ses lèvres.

- Franchement, je commence à ne plus pouvoir m'y rendre, à cette colonie. Je fais les mêmes choses chaque année, et ça devient sérieusement barbant.

A twist of fateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant