Chapitre 24

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Le cœur battant, le souffle coupé, je me retrouve à me tenir debout devant Alexis, telle une bougie ne voulant pas s'allumer.

Il est toujours aussi beau que dans mes souvenirs. Sa peau est légèrement plus bronzée, son teint est plus éclatant, plus vivant. Le coucher du soleil me permet de voir le brun de ses yeux. Je distingue sa mâchoire bien dessinée, ses cils plus longs, ses cheveux ont l'air d'autant plus soyeux. Ils doivent sûrement être encore plus doux qu'un tapis mohaire. Ses boucles se sont calmées, ce qui rend ses cheveux d'autant plus lisses et longs.

On dirait Boucle d'or mais sans les boucles. D'or seulement, dans ce cas.

- Je suis content que tu sois là, Eléa. Je voulais te voir.

Sa voix est un peu plus grave, ou alors c'est moi qui devient folle? Ce n'est pas comme s'il venait de commencer sa puberté quand il était parti aux États-Unis.

Je voulais te voir. Ce sont à peu près les mots que je voulais entendre, mais venant de quelqu'un d'autre.

Au moment où il finit de prononcer ces mots, je ressens un vague de soulagement envahir tout mon être. Tous mes nerfs semblent subir une electrocution, et je ressens tout mon corps se relâcher d'un coup.

Alexis est là. Je ne suis plus seule.

À mon grand étonnement, je me jette dans ses bras, l'enlaçant fort comme si je voulais intégrer son corps au mien.

Il ne bouge pas pendant quelques minutes, avant de me rendre mon étreinte. Là, je fonds totalement. Notre dernière étreinte me paraît désormais lointaine, et insignifiante face à l'etreinte d'en ce moment.

J'ignore pourquoi, mais je finis par pleurer dans ses bras. Je ne comprends vraiment pas pourquoi. Pleurer sans raison apparente ne me ressemble pas, et pourtant me voici, pleurant comme une madeleine dans les bras d'Alexis. Pleurant sans reprendre ma respiration après chaque sanglot. Je verse tout mon désespoir sur mon Alexis. Je lui verse aussi tout mon soulagement.

Si je pouvais traduire ce que je voulais dire par ces larmes versées, je dirais qu'elles signifiaient :

Tu es enfin là.

                                  ~~~

Secouée par les sanglots, je n'arrive pas à prononcer un mot. Je n'arrive même pas à dire à Alexis d'entrer. Nous restons sous le porche, à nous enlacer pendant que je pleure comme une idiote.

Au bout d'un moment, Alexis me porte dans ses bras et m'emmène à l'intérieur. Je me retrouve recroquevillée sur son torse, comme dans un cocon. La chaleur d'Alexis m'enveloppe et je souris à travers mes larmes.

Ça fait tellement longtemps que je n'ai pas senti sa chaleur.

Il nous assoit sur le canapé, me tenant toujours aussi près de lui.

Aussi près de son cœur.

Il me faut un long moment avant de reprendre mon souffle et de me calmer. Pendant ce temps, Alexis me tapote gentiment le dos, ne prononçant mot. Il dépose de doux baisers sur mon front, mes cheveux.

Une fois mes larmes séchées, je cesse de suffoquer et me détache enfin de son étreinte.

Il me regarde alors que j'essuie mes larmes d'un revers de main, et la gène commence à envahir mon visage. Je vire au rouge écarlate, et me sens complètement stupide d'avoir pleuré devant lui encore une fois.

Surtout que là, il ne sait pas que je pleure pour lui.

- Je suis désolée d'avoir pleuré, je ne sais pas ce qui m'a pris.

A twist of fateOù les histoires vivent. Découvrez maintenant