VI - Interrogatoire

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Gabriel se réveilla au son strident de son réveil. La lumière tamisée de l'aube filtrait à travers les rideaux, remplissant sa chambre d'une lueur douce. Son corps était encore engourdi par la douleur mais il savait qu'il ne pouvait pas resté enfermé chez lui. Aujourd'hui, il devait retourner au travail.

Après une douche rapide, il se prépara à affronter la journée. Il n'allait pas se laisser abattre par un accident. Il consulta son téléphone en se dirigeant vers sa cuisine pour prendre son café noir. Une notification de Tobias apparut, il cliqua pour lire le message. Il s'agissait d'une photo de Volta, qui regardait directement l'objectif. Tobias l'avait donc sortit pour lui. Gabriel était heureux de l'avoir dans sa vie, ils n'étaient peut être pas liés biologiquement, mais Tobias était sa famille. Il a été toujours là pour lui, le soutenant et le remettant debout après chaque épreuve difficile à laquelle il avait face. S'il était toujours là, c'était grâce à lui.

Gabriel but son café. Il était prêt à partir maintenant.

L'air frais du matin lui fit du bien, chassant le reste de sa somnolence. Il monta dans sa voiture personnelle, puisqu'il n'avait plus de voiture de fonction. Il démarra et comme d'habitude, il lança sa playlist préférée, du « Cigarettes After Sex » brisait le calme de la route, remplissant l'habitacle d'une ambiance douce. Gabriel sentit immédiatement une vague de calme le traverser. Il avait découvert leur musique par hasard, lors d'une soirée d'insomnie, et depuis, il adorait écouter ce groupe. Il attendait avec impatience que le groupe annonce un concert pour s'y rendre. Tandis qu'il conduisait, les paroles de la chanson « Apocalypse » résonnèrent en lui. Il la fredonna doucement, ses doigts tapotant le volant au rythme des percussions légères. Il se perdit dans cette bulle musicale. 

Arrivé à son lieu de travail, il se dirigea vers son bureau. Il fut accueilli par des sourires sympathiques de ses collègues. Certains vinrent le saluer, heureux de le voir debout, parmi eux. Il entra dans son bureau, qui était exactement comme il l'avait laissé, avec le dossier de l'enquête en cours, une tasse de café vide. Puis, son regard se posa sur le carnet qu'il reconnut rapidement. Il s'agissait du carnet qu'il avait trouvé hier dans la voiture de la victime. Le procureur s'assit dans son fauteuil, il sortit son ordinateur de son sac qu'il avait posé sur la table et l'alluma. Il prit le carnet et le feuilleta, tombant sur la photo. Il avait pris cette photo avec lui avant son accident. Les collègues lui ont donc tout restitué. Il s'agissait bien d'un simple accident puisque la photo était toujours là. Il repensa aux mots de son meilleur ami, il devait arrêter d'être paranoïaque.

Il sortit son téléphone pour consulter ses messages professionnels. Tobias lui avait envoyé l'adresse d'Eliza Marèz, la jeune femme qui était au côté (sur les genoux) de Daniel Moreau. Bien, aujourd'hui, il se rendrait à cette adresse.

Ses pensées dérivèrent un instant vers Jordan, il n'avait toujours rien reçu. Il se demanda s'il avait vu la notification. Il secoua la tête pour chasser ces pensées. Le travail passait avant tout. Il n'avait pas de temps à perdre avec des distractions. Il rangea son téléphone dans sa poche, prit quelques affaires avec lui et quitta son bureau pour se rendre chez Eliza Marèz.

*

Gabriel se gara devant un immeuble, situé dans un quartier tranquille de la ville. Avant de sortir, il s'assura que son carnet de note et les documents relatifs à l'affaire étaient bien rangés dans son sac.

Il vérifia les boites aux lettres à la recherche du nom Marèz, et le trouva. Elle habitait au deuxième étage. Il monta les marches de l'immeuble. Arrivé devant la porte de l'appartement d'Eliza Marèz, il frappa trois fois. Quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur une jeune femme, brune. Ses yeux semblaient fatigués, marqués par des cernes qui trahissaient un manque de sommeil. J'ai trouvé pire que moi, pensa Gabriel. Elle avait l'air presque tendu, en voyant le procureur sur le pas de sa porte.

Echos des Brumes [ BARDATTAL ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant