XIII - Entre ombre et lumière

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Dans la pénombre du bureau, l'air était lourd de tension. Les murs, tapissés de dossiers soigneusement rangés, semblaient murmurer des secrets bien gardés. Un homme d'une cinquantaine d'années, au regard aiguisé scrutait son téléphone d'un air préoccupé. Son associé avait pris la peine de le prévenir, et la nouvelle qu'il venait de recevoir l'inquiétait profondément.

Il se leva, ajustant sa cravate avant de quitter son bureau. Chaque pas résonnait dans le couloir, répercutant son anxiété. Il se dirigea vers un espace plus isolé, là où les murs étaient plus épais et les oreilles indiscrètes, plus rares. Il savait qu'il devait rencontrer son associé pour discuter de cette situation délicate.

Peu après, il entra dans une pièce faiblement éclairée, où Hector Marèz l'attendait, l'air tout aussi sérieux. « Il faut qu'on parle, » commença Marèz, sa voix à peine plus qu'un murmure, comme s'il craignait d'être entendu.

« C'est quoi ce merdier ? » rétorqua l'homme, sa voix empreinte de tension. « Qui est-ce ? »

Hector balaya la pièce du regard avant de répondre. « Il s'appelle Gabriel Attal. C'est un jeune procureur, mais ne vous laissez pas berner par son âge. Il semble bien s'y connaître dans son domaine, et il est très provocateur. Je ne pense pas qu'il reculera tant qu'il n'aura pas trouvé quelque chose. »

Le nom frappa l'homme comme une cloche de mise en garde. Gabriel Attal...un frisson parcourut son échine à l'évocation du prénom. « Que sait-il ? » demanda-t-il, le froncement de ses sourcils trahissant son inquiétude croissante.

« Il est venu à mon bureau pour me poser des questions sur les deux millions que tu m'as envoyés après la mort de Moreau.  Il est sur l'affaire. » expliqua l'homme, l'air grave. « Il pourrait bien découvrir qui tu es. »

Le cinquantenaire se leva brusquement, l'angoisse se mêlant à la colère. « Nous ne pouvons pas le laisser faire. S'il commence à se rapprocher de nous, il risque de tout détruire. »

« Qu'est-ce qu'on fait alors ? » interrogea Marèz, les yeux fixés sur lui, attendant des instructions.

Il prit une profonde inspiration, réfléchissant rapidement. « Il faut agir avant qu'il ne se rende compte de quoi que ce soit. On doit le surveiller, voir avec qui il parle. Peut-être même le détourner de notre chemin. »

Hector hocha la tête, conscient de l'urgence de la situation. « Je vais le faire suivre. Je vous tiendrai informé de ses mouvements. »

L'homme observa son associé s'éloigner, son esprit déjà en train de préparer des plans d'urgence. Le jeune procureur n'était qu'un obstacle sur le chemin de leurs ambitions. Mais il savait qu'il devait faire preuve de prudence ; un faux pas pourrait les mener à leur perte. Alors qu'Hector quitta la pièce, un sourire sardonique se dessina sur ses lèvres. La salle, à présent, était emplie d'un rire amer, résonnant contre les murs. Le jeu venait de commencer, et il était déterminé à ne pas perdre.

Les fils de leur destin s'entrecroisaient de manière imprévisible, et il savait qu'il devait agir rapidement.

*

Dans le parc, la lumière douce du matin s'infiltrait à travers les arbres, créant un doux tapis de lumière sur le sol et illuminant les feuilles d'une teinte dorée. Gabriel tenait en laisse Volta, sa chow-chow au pelage épais, impatiente d'explorer chaque coin d'herbe et d'arbre, comme si le monde entier lui appartenait en cet instant. Ses yeux pétillants reflétaient l'excitation simple de l'instant présent, une légèreté qu'elle transmettait à son maître malgré lui.

Echos des Brumes [ BARDATTAL ] Où les histoires vivent. Découvrez maintenant