Echos des Brumes [ BARDATTAL ]

VII - Le brouhaha de la pluie et des verres

Gabriel était plongé dans son dossier en cours lorsqu'il entendit frapper à la porte de son bureau. Il leva les yeux pour voir Tobias entrer, un sourire amical sur le visage.

« Salut Gab. Tu vas mieux aujourd'hui ? » demanda Tobias en s'asseyant sur le fauteuil. « J'ai eu ton message vocal, d'ailleurs, je suis du même avis que toi. »

Gabriel soupira et se massa les tempes avant de répondre. « Je suis sur pied, écoute. Elle a nié toute implication, mais je pouvais le sentir qu'elle cachait quelque chose. Je dirai que son père à avoir quelque chose dans cette histoire. »

Tobias hocha la tête, l'air pensif. « Et Pelezzi dans tout ça ? On a quand même retrouvé ses empreintes sur l'arme du crime. »

Le procureur soupira une nouvelle fois. Il aimait traiter des dossiers difficiles afin de se défier et de se pousser plus loin. Toutefois, certaines affaires étaient vraiment très étranges, il heurtait souvent le mur. Il refusait absolument de classer les dossiers sans suite, quitte à sacrifier son propre bien-être.

« Sort moi tout ce que tu peux trouver sur Pelezzi, il avait un casier judiciaire, » répondit le procureur. « Je veux être sûr que rien ne m'échappe ».

Tobias prit note mentalement. « Je vais me pencher sur Pelezzi et rassembler toutes les informations possibles sur lui. Je vérifierai ses précédentes affaires et voir s'il y a des liens qui pourraient expliquer sa présence sur la scène de crime. »

« Merci », répondit Gabriel. « On pourrait également vérifier les antécédents du père d'Eliza Marèz et voir s'il y a eu des incidents de violence dans le passé. » Il réfléchit un instant avant de continuer « Eliza Marèz m'a dit que Daniel avait été instable avant sa mort. On pourrait la faire suivre pour tenter de trouver d'autres témoins, ou peut-être obtenir plus d'informations sur la nature de leur relation. »

Tobias hocha la tête. « Bonne idée, je m'occupe de tout », puis avec une voix plus douce, il ajouta : « Il faut que tu te reposes Gab. Rentre chez toi maintenant. Tu as assez travaillé aujourd'hui. »

Gabriel acquiesça, conscient que Tobias avait raison. Tobias haussa un sourcil, n'attendant pas que son ami accepte si facilement, puisqu'il était un bourreau de travail. Le procureur rangea ses affaires et éteignit son ordinateur.

« D'accord, je vais rentrer » dit-il en se levant de son bureau. « Mais tu me tiens au courant, ok ? »

Tobias sourit avant de se lever à son tour. « Ne t'inquiète pas, je te tiendrai au jus. Juste, prend soin de toi, je ne te demande rien d'autre. »

Gabriel hocha la tête et se dirigea vers la porte. « Je sais que je peux compter sur toi. »

« Toujours », répondit le policier avec un clin d'oeil. « Bon allez, sort de là, je ne veux plus te voir de la journée. » dit-il poussant légèrement son ami vers la sortie.

Gabriel rit et quitta son bureau. Il entendit son ami refermer la porte derrière lui. La pluie commençait à tomber doucement lorsqu'il monta dans sa voiture. Le trajet vers chez lui se déroula dans un silence réfléchi, seulement interrompu par le bruit de la pluie frappant le pare-brise.

En rentrant chez lui, Gabriel se rendit directement dans sa chambre après avoir posé ses affaires sur la table basse au salon. S'il y avait quelque chose qu'il détestait dans cette vie, après son père bien évidemment, c'était le fait de rester chez lui avec des vêtements inconfortables. Il se changea pour porter un bas de survêtement gris et un t-shirt simple, blanc. Il se rendit ensuite dans son salon, s'affaissant sur le canapé. Il prit un moment pour respirer profondément et se détendre. Ses pensées vagabondaient entre l'affaire en cours et Jordan Bardella.