Echos des Brumes [ BARDATTAL ]

XIV - Sous surveillance

Vocabulaire qui peut être utile pour comprendre le chapitre :

Compte offshore : Il s'agit d'un compte bancaire ouvert dans un pays étranger, généralement dans un paradis fiscal puisque les règles sont plus souples et les réglementations bancaires sont moins strictes. Cela permet de cacher l'origine des fonds ou d'échapper à la fiscalité du pays d'origine.

Société écran : c'est une entreprise fictive ou une société intermédiaire qui n'a pas d'activité réelle. Elle est souvent créée pour dissimuler les véritables propriétaires et les transactions financières. Ces sociétés sont utilisées pour brouiller les pistes et cacher l'identité des personnes impliquées dans des opérations financières ou des affaires illégales.

Bonne lecture !
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Une semaine s'était écoulée depuis les funérailles de sa grand-mère, et Gabriel reprenait enfin le chemin du bureau. Malgré son visage serein, une lourdeur persistait au fond de son être. Perdre une figure aussi centrale dans sa vie avait laissé un vide, un sentiment d'irréalité qui ne s'effaçait pas aussi facilement que les sourires professionnels qu'il arborait à son arrivée.

La grande porte du tribunal s'ouvrit devant lui, et Gabriel inspira profondément, tentant de refouler les émotions qui le submergeaient. C'était étrange d'être de retour, comme si le monde avait continué à tourner sans lui. Mais ici, tout restait figé dans la routine implacable de la justice. Les mêmes couloirs, les mêmes dossiers empilés sur son bureau, comme s'ils l'avaient attendus patiemment.

« Bonjour, monsieur le procureur. Ravi de vous revoir parmi nous. » La voix de la secrétaire, Ambre, était douce mais prudente, comme si elle devinait le poids que Gabriel portait encore.

« Merci, Ambre. » répondit-il, lui offrant un sourire qui n'atteignait pas vraiment ses yeux.

Gabriel s'installa dans son fauteuil en cuir, laissant échapper un long soupir. C'était reparti, l'affaire allait reprendre. Il sortit lentement ses affaires, son esprit essayant de se recentrer sur la pile de dossiers qui l'attendait. Cependant, ses pensées revenaient inévitablement aux funérailles, à la semaine écoulée, et à Jordan. Le souvenir de ce baiser échangé dans le parc lui traversa l'esprit, éveillant un mélange de trouble et de réconfort. Il ne s'était pas vu après cet échange, Jordan était pris par le travail. Il attrapa son téléphone pour vérifier ses notifications avant de commencer à travailler. Un sourire léger s'étira sur ses lèvres lorsqu'il vit le message reçu.

Jordan, 8 h 31.
Salut, monsieur le procureur. J'espère que la reprise n'est pas trop difficile. Passe une bonne journée et fais attention à toi. Si tu as besoin de quoi que ce soit appelle-moi.

Gabriel relut le message plusieurs fois, savourant la bienveillance et la chaleur qu'il en dégageait. Il n'était pas habitué à recevoir ce genre d'attention, et cela créait en lui une douce sensation d'apaisement. Jordan avait cette manière simple mais efficace de lui rappeler qu'il n'était pas seul, que quelqu'un se souciait de lui, et Gabriel ne pouvait nier à quel point cela lui faisait du bien. Il sentit son cœur se réchauffer à cette pensée. Les derniers jours avaient été chargés d'émotions, et cette attention était comme une bouffée d'air frais. Il esquissa un sourire, un vrai cette fois, sentant une légère chaleur monter dans sa poitrine.

Il se mit à tapoter une réponse.

Gabriel, 9h15
Salut, c'est gentil merci ! La journée s'annonce chargée, mais ton message la rend déjà meilleure. Prends soin de toi aussi.

Gabriel resta un moment à fixer l'écran de son téléphone avant de le reposer sur son bureau, le sourire toujours sur les lèvres. L'espace de quelques secondes, il oublia les dossiers et la pression qui l'attendaient. Puis, doucement, il tourna son attention vers le travail. Mais cette fois, quelque chose en lui était différent. Il se sentait un peu plus léger, un peu plus prêt à affronter cette journée qui s'annonçait longue.