SAUVE PAR UN VIKING

22.

PDV ; RONAN.

C'était dans un silence absolu qu'on avait repris la route en direction du village.

Après notre baiser, elle s'était simplement éloignée de moi et avait feint que rien ne s'était passé.

Et c'est mieux ainsi.

Je ne sais vraiment pas ce qui m'a pris.

Je l'avais perdue de vue un seul instant et je l'avais retrouvée terrifiée, entourée de tous ces charognards.

Une colère sourde s'est emparée de moi et j'ai bien cru que j'allais les tuer un par un.

Mais elle m'en a empêché.

Pour une raison que j'ignore toujours, sa voix m'avait fait retrouver la raison et je l'avais écoutée.

Et j'ai commis la chose que je m'étais interdite depuis des semaines.

J'avais franchi une barrière qui m'emmenait dans l'inconnu et ne promettait rien de bon.

Néanmoins, ce baiser...

Bon sang, je ne le regrettais pas, du moins pas pour l'instant.

Le temps s'était comme figé et ma rédemption, c'était ça : la douce caresse de ses lèvres sur les miennes.

Une paix qui semblait irréelle, car l'être de mes maux marchait librement et moi, je supportais toujours le fardeau de mes chaînes.

C'était une sensation étrange qui m'envahissait depuis des heures, mais elle fut interrompue par les mouvements incessants de Keira.

— Cesse de bouger, tu perturbes le cheval.

Elle ne répondit rien et continua ses mouvements.

— Cesse de bouger, dis-je, agacé.

Elle sortit de sa torpeur et tourna légèrement la tête de sorte à capter mon visage.

— Que dites-vous ?

Sa voix était si douce, presque inaudible, et ce constat me serra douloureusement le cœur. Elle s'était à nouveau renfermée à cause du baiser.

Et peut-être que c'était mieux ainsi, peut-être fallait-il que je prenne mes distances.

Et c'est sous la contrainte que je déclarai d'une voix sèche :

— Arrête de bouger. Et une fois rentrée, à l'heure du dîner, tu iras préparer le repas aux côtés des autres femmes.

Elle entreprit de répondre avant de fermer sa bouche. Et sans un mot, elle hocha la tête.

— Réponds-moi quand je te parle.

— Oui, maître.

Le ton de sa voix était neutre et dénué de tout sentiment.

Et c'était ainsi que Keira était redevenue une Saxonne, une ennemie.

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PDV : Keira.

Quelques heures plus tard.

J'avais retrouvé Anya en cuisine. Elle m'avait sincèrement manqué et j'étais ravie de pouvoir lui reparler. Sa bonne humeur et son sourire ne l'avaient toujours pas quittée et c'était rafraîchissant dans cet environnement sans joie. Nous étions en train de finir le repas pour le dîner de ce soir. Nous avions cuisiné les sangliers que les guerriers avaient chassés plus tôt.

Je m'étais occupée des pommes de terre et je finissais à présent de couper les fruits pour le dessert, perdue dans mes pensées.

— Keira ?

Je levai la tête.

— Oui ?

— Je te demandais si tu vas bien ?

— Oh, oui, ça va, juste un peu fatiguée, mais c'est rien.

— T'es sûre ? Tu as pourtant l'air distraite depuis ton retour. Il s'est passé quelque chose avec... le jarl ?

Je secoua la tête machinalement.

- Non il ne sait rien passer je t'assure, dis-je d'une voix aussi convaincante que je pouvais.

Mais je ne pouvais pas empecher les frissons me parcoururent le corps à sa mention.

Les images d'aujourd'hui défilèrent dans ma tête.

Mon esprit était chamboulé par notre baiser.

La sensation était si étrange... si bonne.

C'était la  première fois qu'un homme m'embrassait et j'avais étais envahie par un millier de questions.

Je l'avais laissé mener la danse sans aucune tentative pour l'arrêter.

J'avais honte à l'avouer, mais ça m'avait plu.

Ses lèvres...

Son regard...

Tout.

Je l'avais vu comme un homme qui me désirait, et non comme un roi qui m'avait réduite à l'esclavage.

Et pendant une seconde, j'ai cru que c'était réel.

Avant que la réalité me frappe directement au visage.

Que son regard de glace me ramène à la réalité.

J'avais éprouvé de la tristesse l'espace d'un instant, puis de la colère.

J'étais en colère.

Comment osait-il m'embrasser pour m'ignorer par la suite ?

Depuis le début, je n'avais rien demandé et maintenant il s'amusait à jouer avec mes sentiments.

C'en était trop, je ne pouvais plus continuer comme ça.

J'allais prendre pour de bon mes distances avec Ronan.

Il le fallait.

Dans tous les cas, bientôt j'allais quitter ces terres et retrouver ma sœur, enfin je l'espérais.

az_wtp

Pardon pour cette longue pause 🙏
3 mois même moi je comprends pas ce que je faisais mais je reviens tres vite 🎀