Malkia

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C'était un jour comme les autres, mais la meute était déjà en ébullition, comme à son habitude à cette heure-là. Chacun vaquait à ses occupations, et les rues étaient bondées, car la meute de Malachite était l'une des plus grandes du Nord et même du monde, occupant fièrement la troisième place, juste derrière la meute du Suprême et celle d'Argent.

Au cœur de cette effervescence, la petite Malkia s'épanouissait, courant avec insouciance dans la forêt aux côtés de ses camarades. Pleine d'énergie, elle débordait d'une vitalité telle qu'elle pouvait, à elle seule, fatiguer Jaren, leur professeur. Les rires et les cris des enfants résonnaient dans les arbres, créant une mélodie joyeuse qui contrastait avec la rigueur des responsabilités des adultes.

Malkia, la petite du couple Alpha, avait déjà quatre cycles. Les années passaient si vite que Luna attendait déjà une nouvelle portée.

- Pas dans la rivière, les enfants ! cria Jaren, exaspéré.

À peine adulte selon les normes de la meute, Jaren se plaignait chaque jour auprès du couple Alpha, affirmant que leur fille poussait toujours les autres à l'écouter plutôt que lui. Jayden, l'Alpha et frère de Jaren, se réjouissait d'entendre cela. Avec un sourire, il ne manquait jamais de dire que Malkia était bel et bien son héritière, qu'elle avait déjà l'étoffe d'une cheffe.

Le soir venu, la famille Alpha de la meute Malachite se retrouva autour de la table. L'ambiance était chaleureuse, mais dans l'esprit de Jayden, des pensées sombres tourbillonnaient. Il se posait souvent la question de ce que serait sa meute lorsqu'il ne serait plus là. L'avenir de sa fille l'inquiétait profondément.

Bien qu'il aimât Malkia de tout son cœur, il aurait souhaité avoir un fils. Non pas par manque d'amour pour sa fille, mais parce qu'il savait que diriger en tant que femme était une responsabilité double. Être une femme, c'est merveilleux, mais être une femme qui dirige, c'est un défi que peu de gens comprennent.

Comme tout parent, il avait peur pour sa fille. Il se promit intérieurement de tout faire pour qu'elle soit à la hauteur, capable de se débrouiller sans l'aide de quiconque. Il voulait faire d'elle la femme la plus courageuse qui soit, prête à affronter le monde avec détermination et force.

Jayden savait que la route serait semée d'embûches, mais il était résolu à préparer Malkia à son futur, quel qu'il soit.

Pour Odessa, la Luna, la peur pour l'avenir de sa fille était tout aussi forte. Elle levait parfois les yeux vers le ciel, suppliant leur Dieu de lui expliquer pourquoi il lui avait infligé ce destin. Elle avait espéré un garçon, le plus fort qu'il soit, mais la réalité en avait décidé autrement. Elle ne voulait pas de ce chemin déjà tracé pour sa petite Malkia, pour son précieux bébé.

Cependant, elle savait qu'elle ne pouvait rien changer. Au fond d'elle, Odessa se promit de donner tout ce qu'elle avait pour faire de sa fille la plus brillante et la plus grande cheffe que la meute ait jamais connue. Dans l'intervalle, elle devait aller raconter à Malkia les histoires que sa propre mère lui contait lorsqu'elle était petite. Ces récits, pleins de sagesse et de courage, seraient une source d'inspiration pour sa fille, lui montrant que la grandeur ne se mesurait pas seulement à la force, mais aussi à la détermination et à la bonté.

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J'aimais particulièrement ce coin de la forêt ; il semblait sortir tout droit d'un décor enchanteur. Assise sur cette grosse racine depuis un moment déjà, l'envie de plonger dans cette eau si familière ne me quittait toujours pas. Je pris une grande respiration, fermai les yeux pour ressentir une fois de plus ce qui m'entourait. L'air frais caressait délicieusement mon visage, et le doux murmure des feuilles se mêlait à l'odeur apaisante de la nature. Quoi de mieux pour être heureuse, n'est-ce pas ?

Mais des moments comme celui-ci ne durent généralement pas. Je savais que je devais déjà retourner à la maison pour me changer en vue de l'entraînement de ce soir avec papa.

Je me levai, fis quelques étirements. Comme j'étais seule dans ce coin, je ne me fis pas prier et me déshabillai pour commencer ma transformation, qui n'était plus si douloureuse et ne prenait plus beaucoup de temps. Je fermai les yeux et imaginai ma louve noire, avec une patte et une queue blanches. Puis je sentis ma transformation se faire, comme au ralenti, bien que cela ne durât qu'une minute.

J'arrivai devant la maison et refis ma transformation dans le sens inverse, enfilant un peignoir jaune canari qui traînait sur le pas de la porte. Je me précipitai vers la chambre des triplés, impatiente de passer quelques minutes à m'amuser avec eux avant l'heure de l'entraînement. Maman devait sûrement se trouver dans la cuisine à cette heure, mais je n'avais pas le temps de faire un détour.

Je montai les marches à grandes enjambées, presque en courant. Si maman me voyait, elle ne serait pas contente. D'ailleurs, elle devait sûrement m'entendre, mais c'était étrange, elle ne disait rien ! Avec précaution, j'entrai dans la chambre des triplés.

Kaël, Kaïda et Kieran étaient là, sur le sol en bois recouvert d'un tapis des plus moelleux. Ils s'amusaient.

Moi : Alors, on s'amuse sans moi ?

Kaïda : Malkiaaaaa !
Elle me sauta dessus, tandis que les autres la rejoignaient. Je tombai à la renverse, tant ils ne m'avaient pas ménagée.

Kieran : Maman t'a cherchée partout, me dit-il avec sa bouille d'ange à croquer.

Je savais que maman avait fait semblant pour me laisser un peu de répit. Bien qu'ils soient adorables, ils pouvaient parfois être très embêtants. Je souris à cette pensée.

Kaël : Viens, on joue à la bagarre avec ton loup !

Moi : Mon loup a un nom, petit bonhomme !

Kaël : Le petit bonhomme aussi !

On rit tous en chœur.

Kaïda : Malkia, demain c'est ton anniversaire !

Nous étions assis en cercle sur le lit cette fois, je leur lisais mon histoire préférée qu'ils pouvaient entendre mille fois. Ah, et en parlant de mon anniversaire, je ne sais pas ce que mes amis me réservent, vu que l'année passée c'était plutôt catastrophique ! J'avais un crush et les filles ont fait en sorte qu'il vienne à la maison alors qu'il ne faisait pas partie de ma bande d'amis. Il avait deux ans de plus que nous, et quand maman a compris que j'en pinçais pour lui, elle m'a prise de côté pour me raconter l'histoire de Colombe, la louve dorée qui n'avait pas attendu son âme sœur. Juste après ça, j'avais comme le cœur lourd, je m'étais promis d'attendre.

Avant même que je ne dise autre chose, la voix de papa résonna de là où nous étions.

- Jayden : Malkia, on y va, c'est l'heure !

Les triplés crièrent tous en chœur leur mécontentement, mais je sortis de leur chambre en riant pour rejoindre la mienne. J'entrai, jetai un coup d'œil vers mon dressing et fis quelques pas pour attraper ma tenue de sport, composée d'un legging et d'une brassière. Je les enfilai rapidement, attachai mes cheveux en prenant soin de faire une tresse que j'enroulai, puis je chaussai mes baskets.

En un éclair, je courus rejoindre papa. C'était l'heure de la souffrance !