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J'étais dans une forêt, sous forme humaine, avec une étrange sensation de déjà-vu mêlée à une profonde désorientation. Les arbres se dressaient autour de moi, leurs silhouettes sombres se découpant sur un ciel nocturne où la lune brillait d'un éclat surnaturel. Je cherchais quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Un sentiment d'urgence m'envahissait.

Je m'arrêtai, scrutant les alentours. La nuit était noire, mais tout semblait étrangement clair. Les ombres dansaient au gré du vent, et je me mis à observer la forêt. Soudain, mes sens se mirent en alerte. Il y avait quelque chose derrière moi. Mon cœur s'accéléra alors que je fis un pas en avant, sans oser me retourner.

Un craquement résonna dans le silence, suivi d'un autre pas. Je m'arrêtai, pétrifiée par la peur. Malgré cette terreur, je me retournai lentement, ne voyant que de grands arbres et quelques buissons. Mais, au moment où je clignai des yeux, la créature de mes cauchemars se matérialisa devant moi.

Massive, elle avait des yeux rouge sang qui brillaient dans l'obscurité. Son pelage roux scintillait sous la lumière lunaire, et sa gueule béante, pleine de crocs acérés, semblait prête à se refermer sur moi.

Je n'hésitai pas une seconde. Instinctivement, je me mis à courir, le cœur battant à tout rompre. Chaque battement résonnait dans mes oreilles, amplifiant ma peur. Les branches fouettaient mon visage, mais je ne pouvais pas m'arrêter. La bête derrière moi était rapide, trop rapide. Ses pattes s'écrasaient au sol, produisant un bruit sourd qui me glaçait le sang.

Je zigzaguai entre les arbres, cherchant désespérément une issue, mais la forêt semblait se refermer autour de moi. Je sentis son souffle chaud dans mon cou, et un cri m'échappa

Je me réveillai en sursaut, le cœur battant à tout rompre. Rosalia se tenait devant moi, silhouette familière dans l’obscurité de notre chambre commune avec Maya et Stéphanie. La sueur perlait sur mon front, et je savais que le bruit de mon cœur résonnait comme un tambour dans la pièce silencieuse.

Rosalia, l'air inquiet, me regarda intensément. « Ça va ? »

« Euh, oui... c'était juste un cauchemar sur mon âme sœur, » dis-je, ma voix brisée par l'angoisse.

Elle haussait un sourcil, visiblement préoccupée. Stéphanie et Maya, encore allongées dans leurs lits, s'éveillèrent lentement, les yeux plissés par la lumière tamisée qui filtrait par les rideaux.

« Tu veux nous en parler ? » proposa Stéphanie en s'asseyant sur son lit, les cheveux en désordre.

« Ce n'est rien de fou, vraiment. Juste qu'après la cérémonie de révélation, vous savez ce que c'est, non ? »

Elles hochèrent la tête, reconnaissant l'importance de ce moment dans nos vies.

« Depuis, j'arrête pas de voir un loup immense aux yeux rouges. Soit je le cours, soit il me court après, » expliquai-je en tentant de calmer les battements de mon cœur.

Maya, toujours pragmatique, se redressa et croisa les bras. « Ah, je vois. Tu ne l'as pas encore rencontré, mais vos parties surnaturelles se cherchent. »

Je l'observai, intriguée par son assurance. « Ça veut dire quoi, exactement ? »

« C’est simple. Tu vas rêver de lui comme ça jusqu’à ce que tu le trouves. Tu as dit les yeux rouges, non ? »

« Oui, les yeux… » Je m'arrêtai un instant, réalisant qu'il n'y avait qu'une meute où les loups avaient les yeux rouges.

« Oh, mais c'est génial ! » s'exclama Stéphanie, un sourire rayonnant sur le visage. « Il est ici, dans cette meute ! »

Rosalia se pencha en avant, son expression se transformant en curiosité vive. « Et maintenant, on fait comment ? »

Un frisson d'excitation parcourut mon échine, mais je répondis avec hésitation. « Je ne sais pas. Si nous devons nous rencontrer, nous le ferons, non ? »

Maya, toujours pragmatique, jeta un coup d'œil à l'horloge. « Pas faux. Entre-temps, il est déjà 5h09. Tu nous as servi de réveil, le pire jour ! »

« Notre premier jour de repos, un samedi où je devais faire ma grasse matinée, » grogna Stéphanie, feignant de se replonger sous les couvertures.

Je ne pus m'empêcher de rire, l'angoisse de mon rêve s'évanouissant peu à peu dans la chaleur de l'amitié. Même si je me sentais encore un peu perdue, l'idée de rencontrer ce loup mystérieux me donnait une étrange excitation. Peut-être que ce cauchemar n'était qu'un prélude à quelque chose de bien plus grand...

En arrivant au réfectoire, je ne trouvai que Raven, un garçon plutôt calme. Il était grand, avec les cheveux coupés très court, comme à l’armée, ce qui lui allait plutôt bien. Sa stature imposante et ses muscles saillants étaient typiques des loups. Je ne le connaissais que de nom, mais je lui souris en prenant un rapide petit-déjeuner : un pain aux œufs et un jus de pomme.

Le soleil se levait doucement, et j’appréciais la chaleur de ses rayons sur ma peau. En marchant vers le marché, je remarquai la vie qui s'éveillait autour de moi. Les étals commençaient à s’installer, et l’air était empli des senteurs envoûtantes des fleurs fraîchement coupées et d’épices exotiques.

Je m’approchai d’un stand où deux vendeuses disposaient avec soin leurs fruits colorés.

« Bonjour ! Ces pommes ont l’air délicieuses, » dis-je en pointant un panier rempli de pommes rouges éclatantes.

« Elles viennent tout juste d'être récoltées, » répondit l'une des vendeuses, avec un sourire chaleureux. « Tu ne peux pas te tromper avec celles-ci ! »

L’autre vendeuse, plus âgée, ajouta avec un clin d'œil : « Et n’oublie pas de goûter les pêches ! Elles sont juteuses et sucrées. C’est le meilleur moment de l’année pour en profiter ! »

Je pris une pêche dans ma main, la peau veloutée sous mes doigts. « Je vais en prendre une, alors ! »

« Excellente décision ! » s’exclama la première vendeuse en la mettant dans un petit sac. « Tu peux également essayer nos confitures faites maison. Elles sont très populaires parmi les membres de la meute. »

Je remerchai les vendeuses et poursuivis mon exploration, le sac à la main, en savourant l'atmosphère animée du marché. Les rires et les discussions des autres acheteurs se mêlaient aux odeurs alléchantes des produits frais.

Chaque instant ici me rappelait que, malgré les cauchemars, la vie continuait. Peut-être que ce jour serait le début d'une nouvelle aventure.

Malkia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant