Il était à peine 5h lorsque je me réveillai, le sommeil encore collé à mes yeux. J'avais fixé mon réveil à cette heure pour ne pas rater l'arrivée de tout le monde. Mes yeux, encore embués, s'ouvraient doucement. Je bâillai, mes muscles se détendant lentement alors que je sortais de mon lit. En me dirigeant vers la douche, je pris un moment pour jeter un dernier regard en arrière sur ma chambre, ma nouvelle chambre.
Elle était plutôt luxueuse, très différente de celle que j'avais chez mes parents. Les murs étaient peints d'un doux bleu ciel, et la lumière du matin filtrait à travers les rideaux en voile blanc, créant des ombres délicates sur le sol en bois clair. Mon lit à baldaquin, drapé de couettes moelleuses et de coussins colorés, m’invitait à plonger dans un monde de rêve. Pourtant, malgré cette beauté, une douleur sourde me tiraillait en repensant à ma séparation avec ma famille.
La veille, j'avais dormi tard, hantée par des pensées de départ et d’inconnues. Je me rappelai la froideur des gardes de l'alpha suprême, leur regard sérieux me glacerait encore les os. Aujourd'hui, nous allions rencontrer tous les nouveaux, tous les futurs alphas, et même l'alpha suprême en personne. J'avais un mélange d'excitation et d'anxiété, une sorte de frisson à l'idée de croiser sa magnifique femme. Quelle chance elle avait, après tout !
Je me réjouissais aussi de rencontrer leurs enfants, le futur alpha suprême. Ça ne me disait pas grand-chose pour l’instant, mais l'impatience me rongeait. Ce dont j'avais le plus hâte, c'était de participer aux exercices, de devenir plus forte. L'envie de courir, de me battre, de m’entraîner me pulsait dans les veines.
Sous le jet d'eau de la douche, l'eau chaude me réchauffa et chassa mes pensées mélancoliques. Je fermai les yeux, savourant ce moment de répit avant d'affronter la journée. Quand je sortis de la douche, je pris une profonde respiration, déterminée à plonger dans cette nouvelle aventure.
En sortant de ma chambre, je me sentais un peu désorientée. Je ne savais pas où aller, malgré le fait qu'un lieu de rendez-vous avait été donné : le réfectoire. En marchant le long du couloir, je me rappelai que j'étais entrée par là la veille, mais tout semblait différent sous cette lumière matinale. Mes pas résonnaient sur le sol, et un mélange de timidité et d’appréhension m’envahissait.
Ce n'était pas vraiment de la peur, mais plutôt une sorte de nervosité. Je ne connaissais pas encore cet endroit, et chaque coin du couloir semblait étranger. À mesure que j'avançais, je me demandais si je croiserais d'autres personnes, si quelqu'un pourrait m'indiquer le chemin.
C'est alors que je rencontrai une fille aux cheveux si blonds qu'ils en avaient l'air presque blancs. Elle était jolie, un peu plus grande que moi, et je me demandai bien à quelle meute elle pouvait appartenir.
« Bonjour, comment tu vas ? » dis-je, tentant de cacher ma nervosité.
« Bonjour ! Je vais bien, et toi ? » répondit-elle avec un sourire chaleureux. « Je parie que toi aussi tu es perdue comme moi. »
Je lui souris timidement, et elle éclata de rire, une sonorité joyeuse qui me mit un peu plus à l’aise. « Oui, c'est vrai ! » répondis-je, soulagée de ne pas être la seule.
« Alors on est deux ! Faisons le chemin ensemble, » proposa-t-elle avec enthousiasme.
« Je m'appelle Malkia, et toi ? » demandai-je, curieuse.
« Je m'appelle Rosalia, de la meute d'Ambre, » répondit-elle.
« Enchantée, Rosalia ! » dis-je. Sa présence amicale me réchauffait le cœur, et ensemble, nous reprîmes notre chemin, mes inquiétudes commençant lentement à s’évanouir.
« Je suis de la meute des Malachites, » ajoutai-je avec un sourire, un peu gênée. « Désolée de ne pas t’en avoir parlé plus tôt. »
« Pas de souci ! C’est génial de rencontrer quelqu’un d’une autre meute, » répondit-elle.
Nous continuâmes à marcher, et bientôt, nous arrivâmes à la fin du couloir, découvrant une immense salle de séjour. En entrant, je fus émerveillée par la beauté du lieu. Le plafond d’un blanc éclatant était orné de lustres somptueux qui pendaient avec grâce.
Ces lustres illuminaient la salle de plusieurs rayons de couleur, créant une atmosphère magique. Les reflets dansaient sur les murs, ajoutant une touche de vie à cet espace déjà si impressionnant. Le soleil, filtrant par de grandes fenêtres, faisait briller le sol en bois, ajoutant une simplicité élégante à l’ensemble.
« Waouh, c’est magnifique ! » m’écriai-je, les yeux grands ouverts.
Rosalia hocha la tête, visiblement tout aussi émerveillée. « Oui, c’est comme dans un rêve, n’est-ce pas ? On dirait un endroit où l’on pourrait vivre des aventures incroyables. »
Chaque détail de la pièce m’enveloppait d’un sentiment d’émerveillement, comme si cet endroit avait été créé pour accueillir des histoires épiques. Je pouvais déjà sentir l'excitation de ce qui allait venir, et je me sentais prête à embrasser cette nouvelle vie.
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Finalement, un garde s’approcha de nous, son uniforme impeccable contrastant avec l’atmosphère détendue du jardin. « La réunion est dehors, » annonça-t-il d’un ton neutre. J’avoue que l’atmosphère n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. Je pensais que les premiers jours seraient pleins d’action et d’excitation, mais là, tout semblait si calme, presque trop silencieux. Cinq ans… Cette idée me pesait déjà.
Rosalia et moi sortîmes de la bâtisse. En la regardant, je remarquai son expression rêveuse, perdue dans ses pensées. Je me demandais si elle savait déjà qu’elle serait une Alpha de sa meute. Elle semblait si à l’aise, tandis que je me sentais comme une étrangère dans ce monde. Peut-être que mes parents étaient trop stricts avec moi, me maintenant dans une bulle, alors qu’elle semblait si libre et confiante.
Dehors, le soleil brillait faiblement, enveloppé dans une lumière dorée, tandis que des nuages flottaient paresseusement dans le ciel, comme s’ils assistaient à ce nouveau départ. En avançant, je remarquai un groupe d’une vingtaine de personnes au fond du jardin. La plupart étaient des hommes, grands et massifs, taillés comme des armoires à glace. Leur stature imposante me fit sentir si petite, si insignifiante à côté d’eux.
Une vague d’insécurité me submergea, mes mains devenant moites. Mon corps frémit, et ma louve émergea, un instinct primitif qui me promettait du courage. Je pouvais presque sentir sa force vibrer en moi, me poussant à avancer.
Rosalia s’était aussi figée, son regard fixé sur le groupe. Je tapotai doucement son dos, un geste réconfortant. « Allez, on ne va pas se faire désirer ici, » murmurai-je, essayant d’afficher un sourire encourageant, même si mon cœur battait la chamade.
Elle me répondit par un hochement de tête, mais je pouvais voir l’inquiétude dans ses yeux. Ensemble, nous prîmes une profonde inspiration, nos regards se croisèrent, et je sentis une connexion. Nous étions dans le même bateau, prêtes à affronter ce qui nous attendait.
En nous dirigeant vers le groupe, chaque pas semblait résonner comme un tambour dans mon cœur. J’étais déterminée à affronter ce nouveau commencement, main dans la main avec une nouvelle amie.
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Malkia
Loup-garou.." C'est un privilège d'être une alpha ! Dans notre meute, on ne t'impose pas de trouver ton âme sœur pour que ce dernier prenne la place d'alpha. Regarde les autres meutes : elles marient leurs filles à n'importe quel alpha, juste parce qu'il n'es...