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Le temps passé avec mes amis avait filé à toute allure, comme un souffle léger. C'était déjà l'après-midi, et je me retrouvais seule dans ma chambre, plongée dans ma lecture. Les triplés dormaient, épuisés par une journée bien remplie avec papa, leurs petits visages paisibles illuminés par la lumière douce qui filtrait à travers les rideaux.

Pourtant, moi, je n'arrêtais pas de penser à ce qui m'attendait. L'idée de m'éloigner de ma famille, de quitter ce cocon chaleureux, me pesait sur le cœur. Parfois, j'avais l'impression d'être coincée dans un labyrinthe dont les murs étaient faits d'attentes et de responsabilités. C’était comme si je n'avais d'autre choix que de suivre un chemin que je n'avais pas choisi, de vivre uniquement pour mes parents et de répondre aux désirs des autres.

Les responsabilités futures semblaient tracer des routes précises que je devais impérativement emprunter, comme des flèches pointant vers un destin que je ne contrôlais pas. J'avoue qu'à cet instant, une envie de fuguer me traversait l'esprit, comme u7n vent de rébellion qui soufflait en moi. L'idée de briser ces chaînes invisibles me séduisait.

Quand je lisais mes romans à l'eau de rose, comme celui que je tenais entre les mains, je ressentais une irrésistible envie de me téléporter à l'intérieur de ces histoires. Je rêvais de vivre une existence où l'amour et la simplicité suffisaient, où les journées étaient remplies de rires et de douceurs. Une vie pleine de naïveté et de légèreté, loin des contraintes qui m'accablaient.

Mais au fond de moi, je sentais le poids de mes responsabilités peser de plus en plus lourd, tel un nuage noir qui obscurcissait mon ciel. Chaque page tournée me rappelait ce que je laissais derrière, et cette lutte intérieure me creusait le ventre. Je voulais être libre, mais cette liberté semblait toujours hors de portée.

— Chérie, tu descends ? On veut te montrer quelque chose !

Je sursautai un peu, ne l’ayant pas entendue. Maman se tenait là, devant la porte de ma chambre, magnifique comme toujours. Le temps n'avait jamais eu d'effet sur elle. Bien qu'elle paraisse assez timide et moins bavarde, je l'aimais énormément. C'était une maman en or, qui se battait de toutes ses forces pour le bonheur des siens.

— Moi : Oui, maman, j'arrive !

Je me levai, étirai un peu mon corps, puis suivis les pas de maman. À peine avais-je quitté ma chambre que je constatai qu'il sentait bon dans la maison. Mon bon vieux ventre de louve se réveillait.

— Kia : Viande !

Ma louve et moi étions impatientes de découvrir ce qui se passait dans cette baraque, même si nous avions déjà une petite idée.

J'arrivai rapidement à l'extérieur de la maison, dans le jardin, et, les larmes aux yeux, je constatai avec émerveillement que toute la meute était là ! Même le plus vieux loup, Bruce, se tenait au centre du groupe, regardant tout le monde avec une tendresse infinie. Je n'arrivais même pas à contenir mes larmes de joie.

— Maman : Surprise !

Elle s'approcha de moi, un sourire radieux illuminant son visage. Ses yeux brillaient d'émotion, et je pouvais sentir tout l'amour qu'elle avait mis dans cette fête.

— Floyd : On t’a préparé une petite fête pour célébrer ton anniversaire !

Il brandit un ballon coloré avec enthousiasme, son sourire large et sincère.

— Parker : Oui, on voulait que tu te sentes spéciale aujourd'hui. Regarde tous les efforts qu’on a fournis !

Je balayai le jardin du regard. Des guirlandes de fleurs et de feuillage décoraient les arbres, et une grande table était dressée avec des plats savoureux : des samoussas dorés, des brochettes de viande grillée, et un immense gâteau à la vanille, décoré de crème et de fruits frais.

Malkia Où les histoires vivent. Découvrez maintenant