Chapitre 9

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"Les regrets ne suffisent pas à effacer les blessures, car le pardon demande plus que des mots, il exige des actes."

Yasmine

Seulement vêtue d'un t-shirt, je m'empresse d'enfiler un short avant d'ouvrir ma porte. En l'ouvrant, mon cœur rate un battement.

— Qu'est-ce que... ?

— Désolé de venir aussi tard. Je... Je peux entrer ?

Yassin. Yassin se tient debout devant moi. Il veut rentrer chez moi. Je n'en reviens pas. Est-ce un rêve ? Oui, je suis en train de rêver, ce n'est pas possible. Voyant que je ne réponds pas, il continue, hésitant.

— Laisse tomber, je ne sais pas ce qui m'a pris. Je ferais mieux d'y aller.

Il a l'air tellement vulnérable, comme le Yassin d'il y a quelques années. Je me rappelle du garçon timide et introverti que j'avais connu, celui qui cachait ses sentiments derrière un sourire forcé. Ses yeux, ce soir-là, sont remplis de doute et de peur. Cette vision me bouleverse.

— Non, non, je t'en prie, entre, dis-je en m'écartant pour le laisser passer.

Il me fait un sourire timide et baisse les yeux avant d'enlever ses chaussures. Nous nous dirigeons vers ma chambre. Très rapidement, mes souvenirs se ravivent.

**

— Yassin, tu prends toute la couette ! Si tu continues comme ça, je te fais dormir dehors ! m'exclamais-je en riant, tiraillant désespérément sur un coin de la couverture.

— Arrête de râler, il y en a qui veulent dormir ici... répliqua-t-il, les yeux mi-clos, un sourire moqueur flottant sur ses lèvres.

— Oui, et c'est également mon cas, mais pour ça, donne-moi ma couette ! insistai-je en poussant légèrement contre son épaule.

Il soupira, à moitié amusé, à moitié exaspéré, puis d'un geste résigné, il relâcha la prise ferme qu'il avait sur la couverture. Je réussis enfin à récupérer ma part du précieux tissu, mais avant que je ne puisse savourer ma victoire, Yassin passa son bras sous mon cou et m'attira contre lui. Son torse était chaud et rassurant, et sans hésitation, je posai ma tête sur sa poitrine. Le battement régulier de son cœur résonnait dans mon oreille, une mélodie apaisante.

Il commença à passer ses doigts doucement dans mes cheveux, un geste tendre et réconfortant. Ses mouvements étaient lents, presque hypnotiques, et je sentis immédiatement la tension de la journée se dissiper.

— Voilà, comme ça, c'est mieux, murmura-t-il, sa voix douce et rassurante, presque un murmure dans le silence de la nuit.

Il déposa un baiser léger sur mon front, un simple contact qui fit naître une chaleur douce et familière dans ma poitrine. Tout autour de nous, la nuit était paisible, le monde extérieur se résumait aux ombres dans la pièce et au léger souffle du vent contre les fenêtres. Dans cette bulle de sérénité, enveloppée par sa présence, je me sentais en sécurité, aimée.

Les bruits extérieurs, le tic-tac de l'horloge, tout devenait secondaire, noyé par la proximité réconfortante de Yassin. Ses caresses répétées et le rythme apaisant de sa respiration finirent par m'entraîner doucement vers le sommeil. Mes paupières devenaient de plus en plus lourdes, et avant de sombrer complètement, je laissai échapper un soupir de contentement.

— Bonne nuit, Yassin, murmurai-je, à moitié endormie, ma voix à peine audible.

— Bonne nuit, mon coeur, répondit-il doucement, son souffle chaud contre mes cheveux.

El GolpeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant