El Golpe

Chapitre 28

"Il est parfois plus difficile de comprendre ses propres sentiments que de les ressentir, comme un puzzle dont les pièces refusent de s'emboîter."

Pablo

Je me tiens seul dans ma chambre, près de la fenêtre, observant le paysage nocturne qui s'étend devant moi. Les lumières de la ville scintillent comme des étoiles lointaines dans l'obscurité, une toile brillante qui s'étend à perte de vue. Mes pensées sont monopolisées par une seule personne, Yasmine...

Elle hante mes pensées, son visage, son sourire, son regard, ne cessant de réapparaître dans mon esprit de façon obsédante. Et pourtant, chaque fois que je pense à elle, un sentiment de frustration et de confusion m'envahit. Je suis en colère contre moi-même pour laisser mes pensées aller dans une direction aussi dangereuse. Je m'étais juré de ne pas laisser qui que se soit entrer dans ma vie. J'ai déjà Marcus et Livio et c'est amplement suffisant. Pourquoi je donnerai l'occasion à quelqu'un de me faire souffrir? Et pourtant, malgré tous mes efforts pour réprimer ces émotions indésirables, je ne peux pas m'empêcher de ressentir quelque chose de plus fort que moi envers elle.

C'est cette sensation de vouloir la protéger à tout prix qui me trouble le plus. Je sais que je devrais me tenir à distance, garder mes distances pour éviter de m'impliquer davantage dans sa vie. Mais chaque fois que je la vois, vulnérable et déterminée en même temps, mon instinct protecteur prend le dessus, me poussant à vouloir être là pour elle, peu importe les circonstances. Ce soir là, quand je l'ai retrouvé assise dans la salle de bain, complètement désorientée, inconsciemment je me suis fais la promesse de ne pas la laisser tomber. J'ai l'impression qu'en l'abandonnant, j'échouerai une nouvelle fois dans mon rôle de fils. Je n'ai pas pu sauver ma mère. Je le regrette chaque minute de ma vie. Pas un soir ne passe sans que je pense à elle. Elle était tout ce que j'avais de plus cher. Mes parents se sont séparés quand je n'avais que deux ans. Je vivais avec mon frère et mon père mais ils m'ont abandonné quand j'avais 8 ans. Ma mère a été ma seule famille pendant ces trois années. Elle est partie bien trop tôt. Je n'étais qu'un enfant de onze ans, j'avais besoin d'elle, j'avais besoin d'une famille mais je me suis retrouvé seul face aux démons qui hantaient chacune de mes nuits . Puis j'ai rencontré Marcus, il est bien plus qu'un simple ami, je le considère comme mon propre frère.

Je soupire profondément, la frustration me tenant fermement dans ses griffes alors que je lutte pour trouver un moyen de concilier mes sentiments contradictoires. Yasmine est un mystère que je ne parviens pas à résoudre, une énigme qui défie toute logique.

Et pourtant, malgré toutes les raisons de rester à l'écart, je sais au fond de moi que je ne pourrai jamais laisser tomber. Parce qu'il y a quelque chose en elle qui m'attire irrésistiblement, quelque chose que je ne peux pas ignorer, même si je le voulais.

Alors que je me perds dans mes pensées tourmentées, une certitude se fraye un chemin dans mon esprit troublé. Peu importe les obstacles qui se dressent sur notre chemin, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour protéger Yasmine, même si cela signifie me perdre moi-même dans le processus. Car même si nos chemins semblent destinés à se croiser dans le chaos, je refuse de laisser l'obscurité l'emporter sur sa lumière. Et c'est cette conviction qui guide chacun de mes actes, chacune de mes décisions, alors que je me prépare à affronter l'inconnu qui nous attend.

Avant-hier, ses parents m'ont proposé de rester pour le dîner, mais ça faisait trop longtemps que Yasmine ne les avais pas vu, je ne voulais pas m'immiscer dans leur retrouvaille. Et puis elle avait vraiment l'air remonté contre moi quand elle m'a demandé de partir. Mais la voir ainsi m'amuse. Je me laisse tomber sur mon lit, un sourire malicieux étirant mes lèvres alors que je repense à la scène absurde qui s'était déroulée. Faire croire aux parents de Yasmine que nous sommes ensemble.. qui aurait cru que je serais capable d'une telle audace ?