Chapitre 37

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"Parfois, on a l'impression que le monde ne voit que nos erreurs, incapable de croire qu'on puisse être quelqu'un de bien, malgré nos tentatives pour le prouver."

Pablo

- Et ton père, hein ? Pourquoi ne m'as tu jamais parlé de lui ? Qu'est ce que tu me caches encore ? C'est quoi ? Demain je vais apprendre qu'il aide Théo et Ethan a sortir de prison ? Tu ferai mieux d'écouter les conseils de ton « père » et de partir de cette ville je ne veux plus te voir ! cracha Yasmine , la voix étranglée par l'émotion

- Je n'arrive pas à y croire..

Je fixe Yasmine, cherchant un semblant de regret dans son regard mai je n'y vois pas le moindre soupçon. Elle pense ce qu'elle vient de me dire. Ce n'était pas juste sur le coup de la colère. S'en est trop pour moi, je sors de la maison avec précipitation, laissant derrière moi le chaos de la soirée et la dispute avec Yasmine. Chaque pas que je fais est une tentative désespérée pour mettre de la distance entre moi et cette douleur lancinante. Je prends ma moto, enfile mon casque et démarre en trombe, le rugissement du moteur couvrant les pensées tourmentées qui se bousculent dans ma tête.

En quelques minutes, j'arrive à la salle de boxe. Elle est déserte à cette heure tardive, les lumières tamisées créant des ombres mouvantes sur les murs. C'est exactement ce dont j'ai besoin : un endroit où je peux me défouler sans être dérangé.

Je dépose mes affaires dans le vestiaire, enfile rapidement mes gants et me dirige vers le ring. Les souvenirs de ma conversation avec Yasmine tournent en boucle, chaque mot résonnant comme un coup de poing. Elle pense que je suis de mèche avec Théo. Cette accusation me brûle plus que je ne l'aurais cru possible. L'idée qu'elle puisse penser ça de moi, après tout ce que nous avons traversé, est insupportable.

Je commence à frapper le sac de frappe avec une intensité furieuse. Chaque coup est une tentative d'exorciser la douleur, de transformer la colère en quelque chose de tangible. Mes poings s'abattent sur le cuir avec une régularité mécanique, le bruit sourd remplissant l'espace vide de la salle. Je ne peux pas croire qu'elle me pense complice avec lui. Et puis mon père... Elle m'a mit dans le même panier que lui sans même chercher à savoir quoi que se soit de plus sur moi. C'est toujours la même histoire. On ne cherche pas à savoir si j'ai bon fond, on me blâme et condamne directement. Le simple fait de penser à lui me fait serrer les dents. Il m'a abandonné, tout comme elle l'a fait ce soir.

Je me redresse, les poings serrés et je recommence à frapper le sac. Mais cette fois, c'est différent. La douleur physique ne suffit plus à noyer la douleur émotionnelle. Je me revois, face à lui dans ce restaurant miteux, à écouter ses paroles venimeuses.

***

- Bonsoir, Pablo.

Le simple son de mon nom sur ses lèvres fait ressurgir une myriade d'émotions en moi.

- Bonsoir. réponds je avec une légère hésitation, laissant planer un instant le poids de notre passé entre nous.

Il soupire, comme si cette rencontre était une corvée pour lui.

- Pourquoi es-tu revenu ? Je pensais avoir été clair.

- J'ai des raisons d'être ici, dis-je, essayant de rester calme.

- J'ai des responsabilités, des gens qui comptent sur moi.

Il secoue la tête, exaspéré.

- Des responsabilités? Ne me fais pas rire. Tu n'es bon qu'à fuir tes problèmes.

La colère monte en moi, mais je la réprime. 

El GolpeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant