El Golpe

Chapitre 46

"Réussir à tenir tête à celui qui nous a harcelés pendant des années, c'est trouver la force de se libérer de l'ombre et de revendiquer enfin sa propre lumière."

Yasmine

- Je l'aurais fait pour n'importe qui, Yasmine. C'est tout, répondit-il froidement, sans la moindre trace de l'homme protecteur que j'avais appris à connaître.

Cette réponse me blessa profondément.

- Vraiment ? Pour n'importe qui ?

- Oui, alors arrête de te poser des questions inutiles.

Ma colère et ma frustration débordèrent.

- Tu es vraiment.. incroyable, Pablo. Tu joues les héros puis tu redeviens ce connard insensible. J'en ai assez de tes jeux.

Sans attendre sa réponse, je fis volte-face et retournai à l'intérieur. Chaque pas que je faisais resonnait comme un coup de marteau sur mes émotions. Comment pouvait-il être si froid après tout ce qu'il avait fait ? Comment pouvait-il se soucier de moi un instant et m'éloigner le suivant ?

En entrant dans la salle principale, je sentis les larmes monter. Je ne voulais pas pleurer, pas ici, pas devant tout le monde. Je cherchai Max du regard, espérant trouver un visage familier et réconfortant.

Mais tout ce que je vis, c'était des gens qui s'amusaient, inconscients de la tempête qui faisait rage en moi. Pourquoi continuais-je à m'accrocher à l'idée que Pablo pouvait être plus qu'un simple connard froid et distant ? J'essayais de comprendre ses motivations, de voir à travers ses actions. Mais chaque fois que je pensais avoir percé sa carapace, il la renforçait, me laissant blessée et désorientée.

Je ne savais pas quoi penser. Son geste de renverser mon verre était protecteur, mais sa justification m'avait brisé. "N'importe qui." Vraiment ? Était-ce vraiment tout ce que j'étais pour lui ?

J'essayais de me convaincre que ce n'était pas important, que je n'avais pas besoin de sa validation.

Mais au fond de moi, une part de moi voulait croire qu'il se souciait vraiment de moi, qu'il y avait quelque chose de plus derrière ses actions.

Mais pour l'instant, tout ce que je pouvais faire, c'était essayer de penser à autre chose. Je me dirigeai vers le bar, mes pas lourds de colère et de confusion. La musique et les voix des gens semblaient lointaines, presque étouffées par le tourbillon de pensées dans ma tête. Je m'assis sur un tabouret, tentant de me reprendre, mais les émotions étaient trop fortes. J'étais fatiguée de ce jeu constant avec Pablo, de ses changements de comportement imprévisibles.

Alors que je m'efforçais de ne pas laisser les larmes couler, je sentis une présence à mes côtés. Max, avec son sourire chaleureux et son regard plein de sollicitude, s'approcha de moi. Il posa un bras réconfortant autour de mes épaules, me tirant doucement contre lui.

- Hey, ça va pas trop ? me demanda-t-il doucement, son ton sérieux et inquiet contrastant avec l'ambiance festive de la soirée.

Je secouai légèrement la tête, incapable de formuler une réponse. La présence rassurante de Max m'aidait à tenir le coup, mais les émotions restaient à fleur de peau.

- Je suis là, Yasmine. Parle-moi, insista-t-il, sa voix douce mais ferme.

Je pris une profonde inspiration, tentant de trouver les mots pour expliquer ce que je ressentais.

- C'est juste... Pablo. Il est tellement... compliqué, réussis-je à dire, ma voix se brisant légèrement. Max hocha la tête, comprenant immédiatement.