Le coup du destin - Antoine Dupont

CHAPITRE 16

27 juillet 2024

Agnes, Anthony et Grégory étaient arrivés au Stade de France de justesse pour voir les hymnes de la demi-finale des Bleus, après de nombreux problèmes de train. L'excitation était à son comble, déjà à l'extérieur du stade. Les trois amis prirent place dans la tribune présidentielle en bord du terrain, là où les familles des joueurs étaient assis.

Agnes sourit pendant que la Marseillaise résonnait. Près de 100 000 personnes chantaient et son coeur semblait battre plus fort, comme à chaque hymne national auquel elle assistait dans un stade. Pourtant, elle pouvait clairement entendre la voix d'Antoine en le regardant. Sa mâchoire tendue exprimait son immense concentration mais ses yeux étaient remplis d'une émotion qu'elle ne lui avait jamais connu.

La première mi-temps avait été stérile. Les Bleus étaient dominateurs mais ni eux, ni les Sud-Africains, n'avait marqué le moindre point. Tout était à faire alors qu'Antoine Dupont faisait son entrée pour les 7 minutes de jeu de la deuxième mi-temps. Le reste du match passa en un éclair. L'essai de l'Afrique du Sud lança une révolte chez les Français, qui marquèrent finalement 3 essais pour remporter le match.

Agnes était euphorique, tout comme Anthony et Greg. Le 7 de France était assuré d'avoir une médaille, et ils joueraient une finale olympique dans quelques heures, chez eux, devant leur public et leurs proches. Après quelques célébrations avec les spectateurs, les joueurs rentrèrent dans les vestiaires. Quelques temps plus tard, toutes les familles s'éclipsèrent de la tribune pour les rejoindre. Ils avaient droit à une quinzaine de minutes pour voir les joueurs dans une loge, avant que ceux-ci ne rentrent dans la concentration du match suivant qui aurait lieu 4 heures plus tard.

Antoine vit d'abord ses deux amis de Auch, qu'il salua en les prenant dans ses bras. Il savait qu'ils devaient venir, et il n'était pas étonné de ne pas voir Romain, qui l'avait prévenu qu'il resterait avec Lili et son bébé, ce que le demi de mêlée compris de suite.

« Comme on était sûrs que vous arriveriez en finale, on t'a ramené un petit cadeau, histoire de finir de te motiver à gagner cette médaille d'or. »

Agnes était cachée derrière Anthony et Greg qui, avec leur imposante carrure de rugbymen, et étant plus grands qu'Antoine, dissimulaient facilement la Lyonnaise des yeux de leur ami. Ils se reculèrent finalement pour laisser apparaitre la blonde. Revoir Antoine fit directement monter le rouge à ses joues. Il avait eu le temps de prendre une douche et il portait le polo blanc coq sportif des athlètes français pour Paris 2024, ainsi qu'un short blanc. Elle ne manqua pas de noter les quelques boutons ouverts sur son torse. La joie sur son visage se transforma en surprise, puis en joie de nouveau, avant qu'il ne fonde sur la jeune femme. Il enveloppa tout son corps dans ses bras et la serra plus que de raison. Il soupira de bien être en la sentant là, tout contre lui.

A côté d'eux, Anthony et Greg échangèrent un regard malicieux. Oui, la venue d'Agnes était définitivement la bienvenue pour leur ami. Antoine relâcha finalement son emprise, s'attardant quelque peu au niveau de son visage pour déposer un doux mais rapide baiser à la commissure de ses lèvres. Il prit le temps de la détailler, son visage qu'il connaissait par coeur, avec les tâches de rousseur réveillées par le soleil qui étaient partiellement camouflées par du maquillage bleu, blanc, rouge, son short bleu marine et son chemisier blanc assez transparent pour qu'il se rappelle de son corps nu.

« Ehhhh mais c'est la supportrice du LOU ! » Un homme, qu'Agnes identifia rapidement comme Nelson Epée, coéquipier d'Antoine en équipe de France à 7 et au Stade Toulousain, venait d'interrompre leur contemplation en passant un bras autour des épaules du demi-de-mêlée. « Va falloir que tu changes de camp maintenant, d'après ce que j'ai entendu dire on devrait te voir bien plus souvent en rouge et noir ! »