CHAPITRE 9

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8 septembre 2023

Vêtue de son maillot bleu floqué Petite Sirène rentré dans un jean taille haute, Agnes lâcha une expiration pour se motiver. Elle était prête à affronter le Stade de France.

« Allez Agnes, t'as dit qu'il y avait pas de malaise entre toi et Antoine ? Même si Lili sera là ça sera super dur pour moi d'être dans les tribunes pour ce match, alors ça me ferait du bien que tu sois là aussi. » Agnes avait soupiré et acquiescé à la requête de son ami. Oui, elle l'accompagnerait au Stade de France pour le match d'ouverture de la Coupe du Monde.

Voilà où elle se trouvait ce jour là. France - Nouvelle-Zélande. En loges. Elle était tiraillée entre l'euphorie de participer à un tel événement et de revoir tout ce groupe avec lequel elle avait vécu pendant plusieurs semaines, et l'angoisse de le croiser. Lui. Celui qui hantait ses pensées depuis son départ d'Hawaï.

Le retour en France avait été brutal. Un blues post-Hawaï, post XV de France et post Antoine Dupont assez intense. Heureusement, son travail l'occupait bien. Elle revenait tout juste d'un déplacement sur le circuit de Monza, en Italie. Elle avait continué à communiquer avec certains joueurs, y compris Antoine, qui réagissaient à ses photos sur les réseaux sociaux. C'est avec Romain qu'elle était le plus en contact. Il faut dire qu'il avait du temps à tuer, et son moral était au plus bas à cause de sa blessure. Voilà pourquoi elle n'avait pas pu lui dire non. Aller voir un match auquel il devrait participer était un supplice pour lui, il le faisait surtout pour l'image. Mais il avait grandement besoin de soutien, et Lili commençait à être démunie.

Elle retrouva Romain à l'intérieur du stade et rencontra Lili, enfin. Elle était légèrement plus petite qu'elle mais aussi gentille qu'elle le paraissait au téléphone.

« Tu m'accompagnes voir les gars ? J'aimerais bien esquiver mais j'ai pas le choix. Fabien m'a demandé de passer, et je préfère le faire maintenant plutôt à la fin du match. Je ne sais pas si j'aurais la force de rester jusqu'au bout. Et puis, ils seront tous contents de te voir, ça détournera un peu leur attention de moi. » Un regard vers Lili et la blonde comprit qu'elle ne pouvait pas le lui refuser. L'état psychologique de Romain ne tenait qu'à un fil.

Le trajet jusqu'aux vestiaires paru interminable pour tous les deux. Romain avait toute la jambe gauche bloquée dans une attelle, limitant grandement ses mouvements. Une fois qu'ils furent devant la porte du vestiaire des Bleus, le demi d'ouverture était incapable de bouger. Tétanisé. Agnes passa un bras encourageant derrière son dos et frappa à la porte à sa place, le laissant toutefois rentrer en premier.

« Oh Romain ! » les exclamations de joies retentirent et Agnes sourit. Leur bienveillance était plus que la bienvenue aujourd'hui. Une larme coula sur la joue de Romain devant l'amour que lui portaient tous ses coéquipiers et le staff.

« Les gars je suis pas venue les mains vide, j'ai une surprise pour vous. »

Il ouvrit d'avantage la porte pour laisser apparaitre Agnes. Les cris de joie retentirent de nouveau et ils accueillirent la jeune femme de la même manière qu'ils avaient accueilli leur coéquipier quelques secondes plus tôt. Ils étaient déjà vêtus de leur tenue d'échauffement, le planning était un peu chamboulé à cause de la cérémonie d'ouverture. Ils devaient donc s'échauffer plus tôt qu'habituellement.

« Oh mais t'as mis ton maillot Petite Sirène ! Incroyable, ça y est t'es vraiment des nôtres ! » s'exclama Damian sous les rires d'Agnes. Il la fit tournoyer pour que tout le monde puisse voir l'inscription dans son dos, mais lorsqu'il lâcha sa main elle perdit l'équilibre. Elle reconnu facilement les bras dans lesquels elle était tombée. Le destin fait parfois un peu trop bien les choses.

Le coup du destin - Antoine DupontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant