CHAPITRE 1

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« Et tu es bien Antoine Dupont. » conclut-elle.

« C'est bien moi. » elle perçu l'accent toulousain du rugbyman.

La jeune femme fit signe de vouloir se redresser et Antoine agrippa son bras pour l'aider. Elle était en léger déséquilibre et s'appuya contre son torse pour rester debout. Elle réalisa enfin l'attroupement qui s'était constitué autour d'eux. Une dizaine d'hommes. Son regard se posa sur chacun de leur visage, et elle semblait prise de nouveaux vertiges à chaque personne balayée. Elle les connaissait tous. Certains elle connaissait le nom, d'autres seulement le visage. Romain Ntamack, Melvyn Jaminet, Cameron Woki, Anthony Jelonch, Gabin Villière, Peato Mauvaka, Gaël Fickou... L'équipe de France de rugby à XV.

« T'es sûre que tu tiens debout ? » Antoine sentait qu'il supportait de plus en plus le poids de la jeune femme et posa une main sur sa hanche pour la maintenir.

Elle déglutit. « Je pense qu'un peu d'eau ne me ferait pas de mal... » Son regard continuait de divaguer entre chaque rugbyman autour d'elle et elle se sentait si petite, si menue, si frêle.

« J'ai ! » à sa droite, Melvyn Jaminet lui tendit une gourde qu'il venait d'ouvrir. Sa main tremblante l'attrapa pour boire quelques gorgées. Elle était totalement déshydratée. Glissant sa main dans ses cheveux, la jeune femme fit une grimace de douleur. « Outch. » L'arrière de sa tête était particulièrement sensible et douloureux. Antoine s'approcha instinctivement pour vérifier qu'elle n'avait pas de plaie ouverte dû au coup de la planche, mais sembla vite rassuré.

« On va t'emmener à l'hôpital, tu n'as pas de plaie mais il vaut mieux faire vérifier ton état » dit-il, certains de ses coéquipiers acquiesçant de la tête.

« Non, ça va aller. Je me sens mieux, ça va. Le choc le plus violent c'est pas la planche, c'est d'avoir l'équipe de France de rugby face à moi. » elle rit nerveusement, sa phrase faisant sourire tout le groupe. Elle savait donc bien qui ils étaient.

« Tu rigoles, tu ne tiendrais pas debout si je ne te tenais pas. » De nouveau, Antoine fronça ses sourcils. Agnes réalisa à cet instant que la main du demi de mêlée français agrippait toujours sa hanche et elle cru défaillir de nouveau à cette pensée. Il n'en fallait pas plus à Antoine pour réitérer son inquiétude. « Allez, on t'emmène à l'hôpital. »

« Franchement, je ne suis pas sûre que mon assurance couvre les frais d'hôpital, et j'aimerais beaucoup rentrer de vacances sans être ruinée. Vraiment, ça va, je vais m'assoir un peu et ensuite tout ira bien. »

« Tu as pris un coup sur la tête. Tu pourrais avoir une commotion. »

« Et crois moi on s'y connait en commotion » s'exclama Romain Ntamack, passant sa tête derrière Antoine pour être dans le champs de vision d'Agnes.

« Si tu ne veux pas aller à l'hôpital, laisse nous au moins t'emmener voir le médecin de l'équipe. Il fera un premier diagnostic et, s'il donne son feu vert, pas besoin d'aller à l'hôpital. C'est un bon deal, non ? » Le demi de mêlée offrit un sourire en coin à Agnes, tel un enfant qui essayait d'avoir gain de cause.

« Tu sais, on ne peut rien refuser rien au capitaine. » lança Grégory Alldritt en voyant l'hésitation de la jeune femme.

« Et on ne te laissera pas seule sans un avis médical de toute manière, donc tu n'as pas vraiment le choix. »

Sans même attendre une réponse, l'équipe se mit en route vers leur hôtel situé à environ 1km, en remontant la plage vers Waikiki, après avoir attrapé le sac de la jeune femme et sa planche. Agnes était toujours soutenue par Antoine, ses pas lents et fébriles.

Le coup du destin - Antoine DupontOù les histoires vivent. Découvrez maintenant