Intimité

Chapitre 17: Amitiés

Malika : Hé cas am neu !, c'est comment là ? Raconte-nous qui est ce Cheikh ? dit-elle, curieuse comme pas deux. "Et n'oublie pas les détails, hein !

Régina : Attends d'abord, laisse-moi juste prévenir Biba qu'Alioune Badara Faye, le mari de Fat Kiné, c'est mon propre frère. Donc si tu veux le gérer, il faudra passer par moi ! Mais, ce qui m'étonne, c'est qu'Alioune est complètement amoureux de sa femme. Fais gaffe, copine !

Aïda et Biba échangent un regard, puis elles rient doucement, effaçant leurs sourires peu à peu.

Biba : Laylaaaaahhh ! Mais j'avais oublié que c'était ton frère, copine. Mais t'inquiète pas, tu vas quand même m'aider, parce que moi aussi je suis carrément folle de ton frère.

Régina : Eh bien, bats-toi et ne te décourage jamais, dit-elle en souriant.

Malika : Sheut ! Biba, t'inquiète pas pour ça. Régina va te donner son frère in sha Allah, sans problème. Mais là, on veut surtout savoir, c'est qui ce Cheikh Tidiane ? On est toutes curieuses, hein les filles ?

Souzane : Grave, dis-nous ! Est-ce qu'il est marié au moins ? Histoire de savoir si tu seras la première ou la deuxième épouse. Mais bon, être la première dame, c'est pas forcément top dans ce pays.

Régina les regarde toutes, et elle peut lire la curiosité sur leurs visages souriants.

Régina : Ah, quelle bande de curieuses ! Bon, Cheikh Tidiane, c'est mon amoureux. Ça fait quatre ans qu'on est ensemble. Une partie de sa famille vit à Paris, et d'ailleurs, on a passé un moment là-bas. Mais sa mère et ses sœurs sont ici, au Sénégal. Cheikh, il est beau, galant, charmant, et surtout, c'est un homme pieux. Le plus beau dans tout ça, c'est que Cheikh Tidiane est le fils de Oustaz Modou Fall. Ma sha Allah, c'est un vrai talibé cheikh.

Biba : Héééé ! Oustaz Modou Fall, le grand maître religieux ? Non mais c'est pas vrai ! Mais, euh... est-ce que tu lui as dit que t'es pas musulmane ? dit-elle, hésitante avec une voix mesquine.

Aïda lui donne un coup de pied discret pour qu'elle se taise avec ses remarques déplacées. Régina, quant à elle, baisse la tête, visiblement gênée.

Biba : Mais qu'est-ce qu'il y a ? Je pose juste une question. Je veux pas que notre fidèle copine Régina souffre.

Souzane : Non, c'est bon. On change de sujet. Régina, on te souhaite tout le bonheur du monde avec ton Cheikh. Ce qui compte, c'est l'amour qu'il a pour toi. Je suis sûre qu'il sera ton mari. Souzane tente de calmer la situation.

Régina : Merci beaucoup, répond-elle, reconnaissante.

Malika : Et dis-nous, il est marié ou célibataire ?

Régina esquisse un petit sourire timide avant de répondre.

Régina : Non, il est célibataire.

Malika : Ah, donc tu seras la première dame ! Eh ben, copine, t'as de la chance. Pas de souci de polygamie, toi. Bonne chance !

Un silence pesant s'installe quelques minutes avant que Régina ne décide de se lever pour partir, en lançant un au revoir sans conviction. Ensuite, Souzane et Malika quittent la table à cause de la batterie faible de leurs téléphones, laissant Biba et Aïda seules, plongées dans une ambiance morose.

Aïda : "Hum Diank tay mom Dioum gueu" Aujourd'hui, t'as vraiment touché le fond ! Comment t'as pu poser cette question à Régina ?

Biba : "weuh ! Lima wakh loussi nékk ? Darra nekou si nakk dama done lathié dongg. Bouma kén todiall. Régina mi molla guena kham ni Dou massa am djeukeeurou musulman téh lolou sou naré am sakh may nieukeu Bokk si opposant yi" ( Mais qu'est-ce que j'ai dit de mal ? J'ai juste rappelé à Régina qu'elle sait très bien qu'elle ne pourra jamais se marier avec un musulman, c'est tout. Je n'ai rien dit de méchant.)