𝐈𝐥𝐲𝐞̀𝐬 & 𝐈𝐬𝐫𝐚𝐚- 𝑑𝑒𝑠𝑡𝑖𝑛𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑙𝑎𝑐𝑒́𝑠 [2]

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚝𝚎𝚛 [22]

𝑆𝑎𝑙𝑎𝑚 𝐴𝑙𝑒𝑦𝑘𝑢̀𝑚🤍

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Pas en avant

Israa

LENDEMAIN

Je venais de me réveiller, étendue sur Ilyès dans le salon. La lumière douce du matin perçait à travers les rideaux, inondant la pièce d'une lueur paisible. En ouvrant les yeux, je remarquai qu'il était toujours là, dans la même position, immobile, sa respiration calme et régulière. Pourtant, quelque chose clochait. Son corps était de travers, son cou plié dans une position inconfortable. Je me redressai lentement, faisant attention à ne pas le réveiller. Il n'avait pas bougé de peur de me déranger, et un élan de tendresse m'envahit.

Je pris délicatement son bras pour le repositionner correctement sur le canapé. Il grogna légèrement mais ne se réveilla pas complètement, son visage apaisé dans le sommeil. Je déposai un baiser léger sur son front avant de me lever silencieusement.

Le silence régnait dans la maison. Une sensation étrange, presque étouffante, alourdissait l'atmosphère. Je me dirigeai machinalement vers l'escalier, consciente de ce que j'avais à faire. Je montai à l'étage, chaque marche me rapprochant de ce moment inévitable.

Dans la salle de bain, je laissai l'eau chaude couler, la vapeur envahissant l'air autour de moi. Une douche, oui, ça m'aiderait à remettre de l'ordre dans mes pensées. Mais même sous l'eau, l'idée ne me quittait pas. Ce bracelet, ce souvenir attaché à une partie de ma vie dont je devais me libérer.

Je restai un moment à fixer ce bijou, hésitant. Mais je savais que pour avancer avec Ilyès, pour tourner définitivement une page, il fallait que je m'en débarrasse. Sans trop réfléchir, je le glissai dans la poche de ma veste.

Je descendis les escaliers, mon cœur battant plus fort à chaque pas. La porte d'entrée s'ouvrit avec un léger grincement, et l'air frais du matin me frappa doucement le visage. Je sortis dans le jardin, cherchant un endroit où je pourrais m'en débarrasser sans trop y réfléchir.

Je pris les clés de la voiture sur la petite étagère près de la porte. Ilyès dormait encore profondément sur le canapé, et je sortis en silence. La fraîcheur matinale me saisit, mais je n'y prêtai pas attention. Je montai dans la voiture et démarrai, l'esprit encore embrouillé par le poids du bracelet dans ma poche.

Je roulai sans vraiment savoir où j'allais. Le soleil montait doucement dans le ciel, et la ville commençait à s'éveiller. Après avoir traversé plusieurs quartiers, j'aperçus un parc isolé en périphérie. Parfait. Il fallait que ce soit un endroit où je ne reviendrai jamais.

Je me garai, puis sortis de la voiture. Le parc était désert, paisible. Je marchai jusqu'à un petit pont au-dessus d'un ruisseau qui serpentait en contrebas. C'était là. L'eau était claire et calme, et je savais que cet endroit serait mon adieu définitif à ce passé.