𝐈𝐥𝐲𝐞̀𝐬 & 𝐈𝐬𝐫𝐚𝐚- 𝑑𝑒𝑠𝑡𝑖𝑛𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒𝑙𝑎𝑐𝑒́𝑠 [2]

𝙲𝚑𝚊𝚙𝚝𝚎𝚛 [25]

𝑆𝑎𝑙𝑎𝑚 𝐴𝑙𝑒𝑦𝑘𝑢̀𝑚🤍

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Les secrets du coeur

Ilyès

La journée commence à peine, mais mon esprit est encore embrouillé par les souvenirs d'hier soir. Mon uniforme de policier, pourtant si familier, me semble étrangement étriqué ce matin, comme si quelque chose en moi avait changé, une partie de moi que je ne reconnais plus vraiment.

Je relis les rapports de la veille, mais les mots se brouillent sous mes yeux. Ce n'est pas faute d'essayer. Pourtant, chaque ligne, chaque phrase, me ramène à elle. À Israa. À ce moment suspendu sur la plage, où tout semblait disparaître autour de nous. C'est fou de penser que je n'arrive pas à me concentrer pour un simple baiser.

Je me passe une main sur le visage, comme pour chasser ce sourire idiot qui ne veut pas quitter mes lèvres. Mais rien à faire. Je suis incapable de penser à autre chose. La douceur de sa peau sous mes doigts, la chaleur de son souffle, son hésitation juste avant que nos lèvres ne se rejoignent... Je peux presque encore sentir sa présence.

Ça me rend fou.

Je jette un coup d'œil autour de moi, un peu nerveux. Mes collègues passent près de moi sans se douter de ce qui me traverse l'esprit. Si seulement ils savaient... Moi, Ilyès, incapable de me concentrer au travail à cause d'une femme. C'est bien la première fois que ça m'arrive.

Je finis par attraper mon téléphone, mes doigts hésitants au-dessus de l'écran. Devrais-je lui envoyer un message ? Juste pour... je ne sais pas, m'assurer qu'elle ressent la même chose ? Mais je me reprends. Je ne peux pas paraître si faible, si accro, alors que ça ne fait que quelques heures. Et pourtant... l'envie est là, comme une pulsation qui ne me quitte pas.

Je me redresse brusquement sur ma chaise, comme pour me réveiller de ce rêve éveillé. Je dois me concentrer, j'ai des responsabilités, des gens comptent sur moi. Mais même en me répétant ces mots, je sais qu'à la première seconde de libre, mes pensées reviendront à elle, à la douceur de ce moment partagé.

Mon cœur bat plus vite rien qu'en y repensant, et je sens cette chaleur qui m'envahit de nouveau. Je crois que je suis fichu.

Le bruit des touches de mon clavier résonne dans le silence de mon bureau, mais je ne suis même pas sûr de ce que je tape. Les mots n'ont plus de sens ; ils ne sont que des lettres éparpillées. Chaque tentative de me concentrer me ramène inévitablement au même point de départ : hier soir, cette plage, et elle.

Qu'as tu bien pu me faire Israa ?

Je me frotte les tempes, frustré. Jamais une simple soirée ne m'avait hanté de la sorte. C'est comme si elle avait laissé une empreinte invisible sur moi, une trace indélébile, mais douce, qui persiste malgré tous mes efforts pour l'ignorer. C'est ridicule. Je suis censé être concentré, rigoureux, discipliné. Je suis un agent, après tout. On ne laisse pas des sentiments interférer avec le travail, n'est-ce pas ? Pourtant, la vérité est là, et je ne peux pas la nier : depuis ce baiser, quelque chose en moi vacille.