Chapitre 20

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Je suis Changbin dans les escaliers en mode pilote automatique, mon corps bougeant un pied après l'autre sans même y penser. Mon esprit est fixé sur ce qui se passe au rez-de-chaussée. Pourquoi son père est-il apparu comme ça ? Pourquoi personne ne m'a prévenue avant de monter dans l'avion ? Il n'est pas apparu à la maison, à la campagne, de nulle part. Quelqu'un devait savoir qu'il venait. Ils n'auraient pas dû prendre Chan par surprise comme ça.

« Non, je n'ai pas besoin d'aide, Juliette. Je m'en sors », tente de plaisanter Changbin.

Je cligne des yeux et me concentre à nouveau sur lui, devant moi. Ses bras sont tendus et tremblent sous le poids de ma valise et de celle de Chan.

« Désolé. », je murmure alors qu'il les pose par terre au deuxième étage.

Il observe mon expression tandis qu'il soulève les poignées des valises. Il n'en dit pas plus et commence à les pousser vers la porte de Chan. Je le suis à nouveau.

« Bin ? » je l'interpelle lorsqu'il s'arrête à la porte. « Que se passe-t-il ? »

« Je ne suis pas vraiment sûr. », répond-il en se tournant vers moi.

« Mais tu as une idée, n'est-ce pas ? »

J'observe attentivement son visage. Il sourit généralement toujours ou plaisante à propos de quelque chose, mais pour l'instant, il n'y a aucune trace de l'un ou l'autre.

« Est-ce que sa famille va bien ? Personne n'est blessé ? », je continue.

« Oui, ils vont bien. », me rassure-t-il.

Je ressens un certain soulagement, mais il est presque immédiatement remplacé par un sentiment de terreur au creux de l'estomac. Si sa famille va bien et que son père est toujours là, deux jours après Noël...

Je repense au comportement de Chan dans l'avion en direction de Miami et après avoir parlé avec sa famille au téléphone la veille de Noël. Il savait déjà que quelque chose n'allait pas. Quoi qu'il en soit, il ne s'attendait clairement pas à ce que son père se présente à cause de cela. Je ne veux pas croire que cela a quelque chose à voir avec moi, mais mon instinct me dit le contraire.

« Changbin... », lui dis-je en le suppliant, les yeux au bord des larmes. Je ne veux pas penser que je suis la cause de tout ça. Si je n'avais pas insisté autant pour que Chan brise ses barrières, peut-être que tout ça ne se passerait pas maintenant. Je ne lui aurais même pas demandé de venir en voyage, il serait rentré chez lui et n'aurait pas à affronter la colère de son père deux étages en dessous de moi.

« Ce n'est pas à moi de dire quoi que ce soit. Je suis désolé. », dit-il sincèrement.

Ses paroles me rappellent mon rôle dans cette maison. Même si j'ai pu me rapprocher de chacun des membres, je reste une étrangère. Il y a certaines choses que je n'ai pas le privilège de savoir.

Changbin ouvre la porte de la chambre de Chan et pousse les bagages à l'intérieur. Je passe devant lui et entre ; il ferme la porte et me laisse seule à l'intérieur. Je résiste à l'envie de m'effondrer sur le sol et je m'assieds plutôt sur le bord du lit de Chan. J'attendrai qu'il vienne et je pourrai alors obtenir des réponses, je pourrai m'assurer qu'il va bien.

Un certain temps passe et il ne revient pas. Lorsque je ressors de la pièce et redescends pour le retrouver, on m'informe qu'il a quitté la maison avec son père. Je me demande depuis combien de temps ils sont partis et pourquoi il ne m'a pas envoyé de message pour me prévenir.

Je sais déjà pourquoi il ne l'a pas fait. Ce ne sont pas mes affaires. Je ne peux pas l'oublier.

Chan ne revient pas du tout cette nuit-là.

The ƩKZ HouseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant