19. Comédie

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Le lendemain matin
La piste

JAIRO:

J'enfonce de plus en plus mon pied sur la pédale de l'hélicoptère et tire la manche vers le haut. Je vois l'hélico de ma sœur juste devant moi, me narguant presque.

Je pousse de plus en plus la manche alors que l'engin ne cesse de prendre de l'ampleur. Je sors ma tête de l'hélicoptère. Le vent fouette violemment mon visage alors que je peine à garder les yeux ouverts.

Je tourne ma tête et remarque l'hélico de mon frère quelques mètres plus loin. Je vois à son visage frustré qu'il fait tout ce qui est en son pouvoir pour  arriver à notre niveau, mais en vain.

Je rentre ma tête dans l'engin. Ma mâchoire se contracte alors que je remarque que Sav a creusé une plus grande distance entre nos deux hélicos.

Saviola, Fabio et moi avons l'habitude de faire des courses en hélicoptère. Elles nous permettent de nous défier mutuellement ,«sans danger», là où les armes et la drogue dépasseraient les limites de l'entendement.

Je remarque à quelques mètres plus loin la piste, me signifiant que nous allons bientôt franchir la ligne d'arrivée. Le bruit des hélices me broie littéralement les oreilles alors que je ne cesse d'augmenter la vitesse de l'appareil qui a déjà franchi la limite normale.

Je vois ma sœur sortir sa tête de l'encadrement de la porte de l'engin et tourner sa tête en arrière, dans notre direction. Un sourire en coin orne ces lèvres alors qu'elle me fait un clin d'œil. Ses longs cheveux bouclés virevoltent au gré du vent tandis qu'elle peine également à maintenir le contact visuel.

Elle lève son index et son majeur et les posent sur son front avant de les lever dans ma direction pour me narguer. Elle rentre ensuite dans son hélico et franchit la ligne d'arrivée. Je souffle de frustration alors que mon hélicoptère succède le tien quelques secondes après.

Je décélère la manche et relâche lentement la pédale. L'engin commence à perdre de plus en plus d'hauteur avant de finalement se poser. J'enlève ensuite mon casque à bruit et le jette sur le siège arrière de l'engin avant de m'en extirper.

Je remarque que Fabio est entrain d'atterrir. Quant-à Sav, elle se tient fièrement devant son hélico, les bras croisés et un sourire moqueur sur son visage. Je me dirige vers elle alors que Fabio atterrit finalement.

Non mais vous avez pas honte que je gagne à chaque course. Faudrait vous entraîner pour arriver à ma hauteur me lance t-elle sur un ton narquois.

Je lève les yeux au ciel alors que Fabio nous rejoint. Ma sœur commence à enlever son gilet de sécurité lorsqu'elle est soudainement prise de vertiges. Elle se tient douloureusement la tête et allait s'effondrer au sol lorsque je la rattrape de justesse. Ces yeux papillonnent lentement alors qu'elle peine à les garder ouverts.

On se pose sur le sol tandis qu'elle est secouée de violents tremblements. Après quelques instants qui semblent durer des siècles, son état se stabilise enfin. Elle se relève péniblement alors que moi et Fabio l'encerclons. Mon frère et moi nous lançons un regard qui veut tout dire avant de le concentrer sur notre sœur.

Sav est-ce tu prends toujours tes médicaments questionne Fabio sur un ton inquiétant.

Saviola regarde Fabio puis moi avant d'hausser simplement ses épaules et de se diriger vers la sortie d'un pas chancelant. Je tourne la tête et mon regard croise un corps identique au mien, des pensées identiques aux miennes et la même conclusion que la mienne. Et ça c'est mauvais signe.

The CercleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant