Là où tout a commencé...

Quotidienne 20

Vendredi 24 novembre 2023

Studio 217

9h21

Le bus s'arrêta, signe que nous venions d'arriver au studio 217 pour répéter le prime de demain. Je me réveillai gentillement avant de m'étirer. Je laissai passer tout le monde avant de quitter mon siège et descendre du bus.

J'avais très mal dormis cette nuit, ressassant ma dernière conversation avec Pierre.

Depuis ce matin, on ne s'était pas adressé un mot. On s'est croisé plusieurs fois, non pas sans se jeter des regards furtifs. Mais je pense qu'aucun d'entre nous ne savait comment engager la conversation et si cela valait le coup de le faire.

Lénie passa son bras autour du mien et nous nous dirigeâmes comme d'habitude, vers l'entrée du studio 217, dans un froid de canard.

Moi : Ah ça fait du bien de venir ici !

Lénie : C'est clair, à chaque fois j'ai comme des papillons dans le ventre quand je viens ici. Pas besoin d'un mec, je crois que je suis amoureuse de la scène !

Je lui souris avant de lui déposer un baiser sur le haut de son crâne sur lequel était posé sa casquette beige. On entra dans le studio et nous dirigèrent directement dans les coulisses pour déposer nos affaires.

Tout le monde était déjà installé et discutait tous ensemble dans ce brouhaha que j'aime tant. Axel arriva vers moi et je touchai le bout de son nez avec mon index.

Bon, je sais, ça n'a aucun sens, mais j'adore faire ça aux personnes que j'aime. C'est une façon très étrange pour moi de montrer mon affection. Sans commentaire.

Il me prit dans ses bras en riant légèrement avant de poser son menton sur la tête et me demander :

Axel : Comment tu vas toi ?

Moi : Bien. Mais je veux pas que quelqu'un partes demain soir...

Je mens, je ne vais pas bien. Et il n'y a pas que le fait que quelqu'un partira ce soir, même si ça me tracasse aussi énormément. Mais ce qui me tracasse aussi, c'est ma dernière conversation avec Pierre. Je ne lui ai pas adressé la parole depuis hier soir.

Maintenant il le sait. Et j'ai du mal à le réaliser.

Je sentis Axel sourire et il se défait de mon étreinte avant de passer son bras par dessus mon épaule et je m'empressai de poser ma tête sur celle-ci.

Axel : Moi non plus, ils sont trop talentueux. J'arrive pas à me dire qu'un des quatre partira demain...

Cette phrase m'arracha le cœur. Je le savais déjà mais ne l'avais pas encore réellement réalisé jusque là. J'aimais beaucoup Louis et Lola, mais cette semaine, c'était vraiment particulier.

J'étais énormément attaché à tout le monde et savait très bien que dans tous les cas, demain, on allait m'enlever une partie de moi.

En plus, ils ne sont même pas avec nous aujourd'hui, je n'ai pas eu le temps de leur dire au revoir ce matin car on était en retard. Ils me manquent déjà.

Pendant que Marlène essayait de capter notre attention à tous, Lucie passa son bras par dessus mon épaule pour me murmurer discrètement :

Lucie : Ça va pas toi ?

J'hochai faiblement la tête avant de répondre, peu convaincante :

Moi : Si, je suis juste un peu fatiguée.

Je m'en voulais de ne pas lui dire la vérité. Non ça ne va pas. Je suis totalement paumée et j'ai l'impression d'être entrain de perdre la personne dont je suis plus proche que je ne l'ai jamais été avec personne. Et en même temps, je ne peux rien y faire.