𝐓𝐰𝐞𝐧𝐭𝐲 𝐧𝐢𝐧𝐞𝐭𝐡

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Une fois leur valse terminée, Yeonjun et Soobin s'étaient aimés. D'un amour brûlant, fiévreux, haletant.
Ils avaient dansé, encore. Deux enfants de la nuit.
Ils avaient perdu leur souffle, repris leurs esprit, plongé dans le noir.
Mais jamais ils n'avaient cessé de se regarder, de se toucher, de se sentir.
À peine s'ils avaient pensé à la suite.
Ou du moins, à peine s'ils en avaient parlé entre eux.
Car il y avait bien un secret, que Soobin gardait.
Un secret, encore un autre.
Mais pour une fois, il n'allait pas les détruire.
C'était du moins ce qu'il espérait, Soobin, en pianotant furieusement sur le clavier de son ordinateur, comme s'il n'avait plus le temps.
Ce qui était le cas, mais il évitait d'y penser.
Bientôt Yeonjun reviendrait, et il ne devait pas être au courant.
Personne n'avait à savoir.
Mais à savoir quoi ?
Rien. Puisque c'était un secret.

Après quatre soupirs et autant d'onglets fermés, le Saule fit craquer ses phalanges et se balança sur sa chaise. On lui avait dit, des milliers de fois, de ne pas le faire. Que c'était dangereux. Qu'au moindre moment d'inattention il basculerait et se crasherait sur le sol. On lui avait dit. Mais ça ne l'empêchait pas de continuer.
Ses peurs le maintenaient en vie.
Les courts instants de liberté, sans gravité, sans futur, sans passé. Des secondes perdues à tout jamais, des échos, des murmures, des frissons.
Il vivait pour ces temps hors du temps, pour ces joies pleines de peur, pour les fois où tout pouvait basculer.
Il n'était plus vraiment question de la chaise et de lui.
C'était l'entièreté de son monde qui se jouait au hasard.
Un gramme de plus en arrière et c'était fini.
Un de plus en avant et il recommencerait encore.
Jusqu'à tomber.
Quel jeu stupide.
Aurait dit Yeonjun.

Après quatre soupirs et autant de regards vers la porte close, le Monstre se leva. Il était sorti acheter... Il ne savait même plus quoi. Les rues étaient vide, seuls les lampadaires l'avaient salué, sa tête était encore pleine des souvenirs de la nuit précédente.
Il avait erré dans le caniveau, avait souri tristement aux arbres morts du parc, s'était un peu oublié dans le cuir noir de sa veste.
Il ne faisait que se demander pourquoi.
Pourquoi était-ce ce monde ci qui s'écroulait ?
Pourquoi le sien ?
Pourquoi le leur ?
Il avait passé tellement de temps à construire ce bout de rêve.
Tellement de temps à trouver les bons mots, les bons sourires.
Tellement de temps à apprivoiser ces êtres humains, un peu bizarres, qui étaient devenus indispensables.
Tellement de temps réduit à néant.
Parfois il se demandait aussi ce que ça aurait fait, de vivre avant. D'avoir la chance de s'éteindre avant tout ça. Toute la connerie humaine en quatre mots. La fin du monde.
Et s'il avait pu choisir ?
Un autre monde, d'autres gens ?
Pourquoi n'aurait-il rien changé ?
Quelles pensées dérisoires.
Aurait dit Soobin.

||𝗕𝗼𝘂𝗻𝗰𝗲𝗿𝘀||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant