𝐓𝐰𝐞𝐧𝐭𝐲 𝐞𝐢𝐠𝐡𝐭𝐡

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Il faisait froid. Et le froid doit atténuer la douleur, mais dans le cas présent, il faisait seulement froid, et c'était le blizzard dans sa tête.
Mitsuba allait de rue en rue, sans se repérer réellement, alors qu'auparavant il semblait qu'elle savait tout.
Elle regrettait un peu, regrettait ses départs, ses arrivées, ses révélations, ses choix, tout ce qui faisait son existence.
En allant de trottoir en trottoir, en fredonnant des vieilles chansons de boysbands abîmés par le temps.
La notion abstraite de ce dernier avait fini de l'étonner. Finalement que des rouages, à l'infini.
Où étaient les mots de ceux qui comptaient quand elle en avait le plus besoin ?
À la lueur de la lune, elle se demanda une fois pour toutes quand cela se terminerait-il.
Car la fin approchait, à petits pas. Tous petits pas qui devenaient grands, à mesure qu'elle s'éloignait de l'océan.
Elle était retournée en arrière, parce que c'était injuste que la fin commence sans qu'ils soient ensemble pour le voir.
Il fallait à nouveau rendre visite à cette fille impulsive avec laquelle elle était liée bien contre son gré.
À nouveau, essayer de sauver ce qui pourrait l'être.
Pour Taehyun, au moins.

À plusieurs kilomètres de là, les paupières de Kai se soulevaient sur un monde en gris.

Le numéro 8 n'avait jamais été autant sous tension, et pourtant eux seuls savaient combien de drames s'y étaient déroulés.
Combien de promesses étouffées dans l'oeuf n'avaient pu se retisser.
Combien d'eux, au fil des ans, s'étaient trompés de chemin.
Combien de temps restait il avant qu'il ne puisse y avoir de lendemain.

Sunghoon s'était endormi, dans la chambre de Soobin, désertée depuis bien des semaines par son occupant, qui préférait retourner à ses racines, au lit de Yeonjun.

Taehyun détestait ce silence entre les murs blancs. Il haïssait la façon dont tout filait entre ses doigts, outrageusement volatile, comme si toute sa vie n'était que du putain de sable. Il était tout seul, maintenant. Seul avec sa misère, ses jours noirs, la vitesse à laquelle le temps fuyait.

Espérer, comme seul droit, devenait un devoir. Et n'était plus alors qu'une corvée.
Attendre, il ne faisait que ça. Comptait les heures comme les voitures qui passaient devant la maison.
Penser, une liberté qui emprisonne. Donne libre cours aux insomnies.

Il voyait danser les aiguilles sur la pendule jetée au sol. Les voyait, mouvantes, coupantes, febrile, tic-tacant à tout va.

Personne ne reviendrait, qui pour se souvenir de lui ? Qui irait le récupérer au fond du trou, si cela signifiait risquer d'y tomber à son tour ? À bien l'avouer, c'était inconfortable d'être prisonnier de sa propre tête. Faire semblant ne servait à rien si l'on était indéniablement seul. Il en avait sa claque de se mentir à lui-même, parce qu'au final il en était perdu, et ne se rappelait plus très bien de ce qui s'était passé. Y avait-il eu des morts ? Est-ce qu'il avait rêvé toute son histoire ? Peut-être bien, mais peut-être également que rien n'avait jamais été plus réel que le gris.

||𝗕𝗼𝘂𝗻𝗰𝗲𝗿𝘀||Où les histoires vivent. Découvrez maintenant