Chapitre n°13 : Nouvelle mission

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Ethan Gray se tenait devant les immenses portes de bois sombre qui marquaient l'entrée du bureau du Général des Armées. Le bâtiment, imposant et austère, se dressait comme un monument au passé, à une époque où le pays était en guerre, une époque où Ethan lui-même n'était qu'un outil forgé pour le combat. Le marbre froid du sol et les colonnes massives, ornées de bas-reliefs représentant d'anciennes batailles, ajoutaient à l'aura intimidante du lieu. C'était un endroit conçu pour inspirer le respect et rappeler la puissance militaire de la nation, mais pour Ethan, c'était aussi un rappel douloureux de la guerre qu'il essayait désespérément de laisser derrière lui.

Les gardes en uniforme, rigides et formels, se tenaient comme des statues à l'entrée, scrutant Ethan avec une méfiance à peine dissimulée. Il n'était pas un inconnu ici, mais son passé de soldat, de simple outil de guerre, le plaçait en marge des élites militaires qui fréquentaient ces lieux. Après une vérification méticuleuse de son identité, ils le laissèrent finalement passer. La porte s'ouvrit dans un grincement lourd, révélant un corridor au tapis épais qui étouffait les pas, menant au bureau du Général. En pénétrant dans la pièce, Ethan fut aussitôt frappé par le contraste entre l'élégance des lieux et la gravité de la situation qui l'y avait amené. Le Général des Armées, un homme d'âge mûr aux cheveux grisonnants soigneusement peignés en arrière, se tenait derrière son bureau massif en acajou. Ses traits étaient sévères, sculptés par des années de décisions difficiles, et ses yeux, bien que fatigués, observaient Ethan avec une acuité perçante. Les murs étaient décorés de portraits de généraux et de scènes de batailles glorieuses, chaque détail renforçant l'impression d'être dans un sanctuaire dédié à l'art de la guerre.

Le Général posa un dossier qu'il était en train de consulter, ses mouvements précis et mesurés.

« — V, déclara-t-il d'une voix grave et autoritaire, en faisant un léger signe de la main pour inviter Ethan à s'asseoir. Que puis-je faire pour toi ? »

Ethan s'assit, mais malgré son apparente tranquillité, une tension palpable émanait de lui. Ses mains étaient posées sur ses genoux, mais ses doigts se crispaient légèrement. Il n'avait jamais été à l'aise avec l'autorité, surtout celle qui représentait l'institution qui l'avait façonné en soldat. Les souvenirs de l'entraînement brutal, des missions impossibles, et des décisions inhumaines prenaient une nouvelle vie dans ce bureau, où chaque détail lui rappelait ce qu'il avait enduré. Mais il savait que cette rencontre était nécessaire. Il prit une profonde inspiration, essayant de chasser les images de son esprit.

« — Merci de m'accorder cette audience, Général, commença-t-il, tentant de contrôler sa voix, qui trahissait à peine son agitation intérieure. Je suis ici parce que je pense que la guerre n'est pas vraiment terminée. Il y a des signes, des tensions dans le nord du pays, et... une ombre. »

Le Général haussa un sourcil, intrigué mais manifestement sceptique. Son regard, qui jusqu'à présent était resté distant, se concentra désormais sur Ethan avec une intensité accrue.

« — Une ombre, dis-tu ? Répéta-t-il, son ton oscillant entre curiosité et doute.

— Oui, monsieur, acquiesça Ethan, le visage grave. Quelqu'un, ou quelque chose, me suit depuis des semaines. Cette présence, cette ombre, est furtive mais constante. C'est un adversaire entraîné, méthodique, et il a failli me tuer. Pire encore, il a blessé une innocente en tentant de m'atteindre. »

Ethan marqua une pause, ses poings se serrant malgré lui. Il pouvait presque sentir le poids de la culpabilité sur ses épaules, le fardeau d'avoir mis en danger la vie de Tanya.

« — Je pense que cette ombre est liée à la guerre, à ceux qui refusent d'accepter la paix, à ceux qui veulent la relancer. »

Le Général resta silencieux pendant un long moment, son regard scrutant Ethan avec une intensité qui aurait fait flancher n'importe qui d'autre. Mais Ethan, malgré son passé et son jeune âge, avait été forgé dans le feu de la guerre, et il savait comment affronter un regard aussi perçant. Il se tenait droit, le visage fermé, mais à l'intérieur, il était en ébullition. Chaque seconde de silence du Général semblait ajouter à la tension qui régnait dans la pièce. Enfin, le Général soupira profondément, rompant le silence pesant. Il se leva lentement, contournant son bureau pour se tenir devant la grande fenêtre qui donnait sur la ville. La lumière du jour filtrait à travers les rideaux épais, projetant des ombres longues sur le parquet poli. Les mains du Général étaient jointes derrière son dos, et lorsqu'il parla, sa voix était calme mais empreinte de gravité.

Le dernier enfant d'AlmaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant