Le dernier enfant d'Alma

Chapitre n° 16 : Le poids du passé

Le combat entre Ethan et K dans la forteresse abandonnée était l'aboutissement de tensions longtemps enfouies, un affrontement non seulement physique mais aussi émotionnel, ancré dans leur passé commun de soldats d'Alma. La salle où se déroula le combat était immense, ses murs de pierre froids et austères, éclairés seulement par quelques torches vacillantes accrochées aux murs. L'endroit, autrefois une grande salle de guerre, portait encore les stigmates de batailles passées : des armures rouillées, des épées brisées, et des boucliers éparpillés sur le sol. Le silence régnait, seulement perturbé par le bruit des pas échos des deux combattants, leurs respirations lourdes et le léger crépitement des torches.

V et K se faisaient face, chacun mesurant l'autre du regard, anticipant le moindre mouvement. K, la capuche de son manteau noir encore sur la tête, ne dévoilait qu'une fraction de son visage, mais son regard était chargé de haine et de douleur.

« — Tu aurais dû mourir avec les autres, V, cracha K, sa voix tremblante d'émotion. Nous étions censés rester unis dans la mort, pas trahir notre cause. »

Ethan ne répondit pas immédiatement, cherchant à calmer le tourbillon d'émotions qui bouillait en lui. K, de tous ses camarades, avait été l'un des plus proches. Mais maintenant, ce lien était déformé, corrompu par la colère et la vengeance.

« — Je n'ai jamais trahi personne, répondit finalement Ethan, sa voix dure. C'est la guerre qui nous a trahis, qui nous a brisés. J'ai mené la mission à terme, K. La guerre est fini ».

Sans avertissement, K se lança en avant, son poing armé d'une dague visant directement la gorge d'Ethan. Ce dernier esquiva de justesse, se jetant sur le côté. La dague se planta dans le mur de pierre avec un son métallique, envoyant des éclats voler dans les airs. Ethan riposta immédiatement avec une série de coups rapides, mais K para chacun d'eux avec une précision glaciale. Leurs mouvements étaient un ballet de violence contrôlée, chaque attaque et contre-attaque exécutée avec une précision mortelle, fruits de leur entraînement de soldats d'élite.

À mesure que le combat se poursuivait, l'intensité montait en flèche. K abandonna sa dague plantée dans le mur pour saisir une épée rouillée au sol, qu'il balança vers Ethan avec une force brutale. Ethan, à mains nues, se déplaçait avec agilité, utilisant son environnement pour éviter les coups de l'épée et riposter. Le son du métal heurtant la pierre et les grognements d'effort résonnaient dans la salle, créant une cacophonie violente. Ethan parvint à désarmer K d'un coup bien placé, envoyant l'épée glisser sur le sol, mais avant qu'il ne puisse capitaliser sur son avantage, K attrapa une chaîne pendante d'un mur et la balança avec force. La chaîne s'enroula autour du bras d'Ethan, l'immobilisant momentanément.

K tira violemment sur la chaîne, forçant Ethan à tomber à genoux. Avec une agilité déconcertante, K se jeta sur lui, prêt à lui porter un coup fatal. Mais Ethan, malgré la douleur irradiant de son bras, pivota brusquement et parvint à faire perdre l'équilibre à K. Les deux hommes roulèrent au sol, se battant maintenant comme des bêtes sauvages, sans aucune retenue. Ethan réussit enfin à se libérer de la chaîne, et d'un coup de pied puissant, il repoussa K contre un mur. Essoufflés et blessés, ils se relevèrent tous deux, leurs poitrines se soulevant rapidement sous l'effort. Le regard de K se fit plus intense, presque désespéré, tandis qu'Ethan essayait de comprendre ce qui avait conduit son ancien camarade à une telle haine.

« — C'est fini, K, dit Ethan, cherchant encore une dernière fois à raisonner avec lui. Nous n'avons plus besoin de nous battre. La guerre est terminée, et nous pouvons trouver un autre chemin.

— Non ! Hurla K, sa voix résonnant dans la salle vide. Tu ne comprends rien ! Pour nous, la guerre ne finit jamais. Ils nous ont façonnés pour tuer, et c'est ce que nous sommes. Rien de plus. »