Le dernier enfant d'Alma

Chapitre n°28 : Larmes du Passé, Promesses du Futur

Les années avaient filé depuis l'époque où Ethan Gray et Tanya Lucy franchissaient ensemble les portes de leur lycée. Aujourd'hui, Ethan n'était plus seulement l'enfant d'Alma qui avait ramené la paix entre le Nord et le Sud, mais un astronome éminent, reconnu pour ses recherches audacieuses sur les galaxies lointaines et l'évolution stellaire. Sa renommée s'était étendue bien au-delà des frontières de leur nation, faisant de lui une figure incontournable dans le domaine de l'astrophysique. L'université qui l'employait comptait parmi les institutions les plus prestigieuses de la région. Aujourd'hui, dans un amphithéâtre rempli d'étudiants, Ethan donnait l'un de ses cours avancés sur les mystères de l'univers. Les murs de la salle, peints de teintes sombres et décorés de cartes célestes, semblaient absorber chaque mot qu'il prononçait, plongeant la salle dans une atmosphère presque mystique. Les étudiants étaient captivés, et à mesure qu'Ethan expliquait les concepts complexes des formations stellaires et des trous noirs, des mains se levaient timidement. Un jeune homme aux lunettes rondes prit la parole en premier.

« — Dr. Gray, vous parlez souvent de la matière noire. Pourriez-vous nous expliquer pourquoi elle est aussi difficile à détecter et ce qui vous pousse à poursuivre des recherches sur un sujet encore si... insaisissable ? »

Ethan inclina légèrement la tête, un sourire discret aux lèvres.

« — Excellente question, Monsieur Johnson, répondit-il en se rapprochant légèrement de l'étudiant. La matière noire, comme vous le savez, constitue une part importante de l'univers, mais elle ne produit ni n'absorbe de lumière. C'est ce qui la rend aussi difficile à détecter. Cependant, ses effets gravitationnels sur la matière visible sont bien réels, et en étudiant les mouvements des galaxies et des amas d'étoiles, nous pouvons observer son influence, comme une présence invisible qui sculpte le cosmos, expliqua-t-il avant de faire une pause, laissant ses paroles résonner. Quant à ce qui me pousse... Dit-il, son regard se perdant légèrement comme s'il sondait les profondeurs de sa propre motivation. Peut-être que l'invisible nous attire parce qu'il contient des vérités essentielles. La matière noire, bien que cachée, nous rappelle que l'essentiel de l'univers reste à découvrir, à explorer... Et n'est-ce pas, après tout, une merveilleuse perspective ? »

Les étudiants échangèrent des regards impressionnés, fascinés par cette vision de l'univers qui leur apparaissait comme une énigme à déchiffrer. Une autre main se leva, celle d'une étudiante avec un sourire malicieux qui semblait prête à poser une question déconcertante.

« — Dr. Gray, j'ai entendu dire que vous avez travaillé sur des modèles de formation galactique. Est-ce que vous croyez que des galaxies en collision pourraient former de nouveaux systèmes de vie ? Demanda-t-elle.

— C'est une idée intrigante, Mademoiselle Elizaki, répondit Ethan en hochant la tête, appréciant l'originalité de la question. Lorsque deux galaxies entrent en collision, leurs étoiles et systèmes stellaires sont souvent épargnés, car la distance entre elles est immense. Cependant, ces collisions peuvent déclencher des vagues de formation stellaire, créant de nouvelles étoiles et potentiellement de nouvelles planètes. Si la vie peut se développer sur ces nouveaux mondes, c'est une possibilité, bien que très éloignée. Mais dans l'univers, où chaque seconde peut être une naissance, tout est envisageable. »

La salle murmurait, impressionnée par cette vision d'un univers toujours en mouvement, toujours en transformation. Le cours continuait, ponctué de questions passionnées qui reflétaient non seulement l'intérêt des étudiants pour l'astronomie, mais aussi leur curiosité pour le parcours de cet homme dont la légende dépassait la salle de classe.

« — Professeur Gray, dans vos recherches, avez-vous observé des phénomènes stellaires qui vous ont personnellement marqué ? »

Ethan marqua une légère pause, comme pour se remémorer. Il repensait à cette époque où, isolé sous le ciel étoilé, il trouvait dans les astres un semblant de paix, une échappatoire à la guerre.