Gabriel serrait toujours fermement le volant, le corps raidi par l'adrénaline et l'inquiétude. Il n'osait pas détourner les yeux de la route, mais son esprit était complètement envahi par la présence de Zaël, inconscient sur le siège passager.
La lumière du crépuscule s'évanouissait lentement, plongeant le paysage dans un voile de grisaille, et la voiture fendait l'obscurité naissante comme un éclat de lucidité dans une nuit de chaos. Le silence dans l'habitacle était lourd, presque oppressant, seulement interrompu par le bruit constant du moteur et le souffle à peine perceptible de Zaël.
Zaël, l'oméga qui avait tant d'importance pour les meute deux meutes, gisait là, vulnérable, dans un état de faiblesse inquiétant. Gabriel sentit son cœur se serrer à cette pensée. Il n'avait jamais ressenti quelque chose de pareil pour un autre être. Ce n'était pas simplement la nécessité de le sauver en tant que membre de la meute, c'était plus profond, plus viscéral. L'air entre eux semblait chargé de quelque chose qu'il ne comprenait pas encore totalement.
Un frisson d'inquiétude parcourut son dos. Depuis qu'ils avaient échappé à Maître Vladisco, un malaise ne le quittait plus. Le vampire, bien qu'en fuite, représentait toujours une menace. Gabriel le savait : la guerre n'était pas finie. Pire encore, elle n'avait même pas encore commencé. Vladisco ne renoncerait pas à Zaël aussi facilement, pas après ce qu'il avait vu, pas après cette humiliation. Mais pour l'instant, il devait se concentrer sur une chose à la fois : ramener Zaël sain et sauf à la meute.
Après plusieurs kilomètres de route sinueuse, les premières silhouettes familières de la forêt apparurent à l'horizon. Gabriel accéléra légèrement, le cœur battant plus fort à l'idée de rejoindre enfin la sécurité de la meute. Les arbres formaient un mur imposant autour de leur territoire, une protection naturelle contre les intrus. Mais ce soir, même cette barrière familière ne suffisait pas à apaiser ses craintes. Gabriel pouvait presque sentir la tension dans l'air, comme si le monde entier retenait son souffle.
Quand il arriva enfin près de la la demeure principale, il distingua des silhouettes se détacher de l'obscurité. Natan fut le premier à apparaître, courant presque jusqu'à la voiture avant qu'elle ne s'immobilise totalement. Son visage exprimait une profonde inquiétude.
— Comment va-t-il ?
Demanda Natan d'une voix tendue, les yeux fixés sur Zaël.
Gabriel sortit précipitamment de la voiture, son regard passant de son ami à l'oméga toujours immobile.
— Il est toujours inconscient.
Répondit il en ouvrant la portière passager pour soulever Zaël. Puis il continua.
— Aide-moi à le porter.
Natan hocha la tête et s'approcha pour soutenir l'autre côté du corps inerte de Zaël. Ensemble, ils le transportèrent à l'intérieur de la cabane, où Anaq, Max et Saneer les attendaient déjà. L'atmosphère était lourde, empreinte d'une angoisse palpable. Anaq s'approcha la première, ses yeux noirs observant attentivement chaque geste de Gabriel.
Son visage était plus impassible que d'habitude, mais son regard trahissait une certaine nervosité.
— Il faut l'emmener à l'intérieur rapidement.
Dit Anaq, sa voix tranchante brisant le silence.
Saneer a préparé une pièce où il pourra récupérer. Discret comme à son habitude, il se tenait déjà à l'entrée de la grande maison, ses traits marqués par la fatigue. Il avait anticipé la situation, comme toujours, et préparé tout ce qui était nécessaire pour stabiliser Zaël. Gabriel sentit un bref élan de gratitude à son égard, mais la peur persistante dans sa poitrine lui rappelait que tout n'était pas encore terminé.
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Omega Free
Paranormal- Je contrôle rien...je comprends pas-...je..j'ai peur. L'alpha ne faisait que le fixer. Lui aussi ne comprenait pas. Cet Omega n'était pas comme tous les autres, il était différent. Et il le savait, c'était également son âme sœur. - Je suis là.