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Une semaine s'était écoulée depuis l'attaque avortée de Maître Vladisco. La meute avait eu le temps de respirer, de panser ses plaies et de renforcer ses défenses. L'agitation initiale s'était calmée, mais une étrange quiétude flottait dans l'air, comme le calme avant une nouvelle tempête.

Zaël se sentait différent depuis cet événement, un mélange de peur et de découverte planait dans son esprit. Depuis le jour où ses pouvoirs s'étaient réveillés dans les bois, il n'avait pas cherché à en savoir plus. Il préférait ignorer ce qu'il avait ressenti à ce moment-là. Ses yeux étaient redevenus normaux, et il essayait de ne plus y penser. 

De plus, la silhouette mystérieuse qui était apparue dans les bois avait disparu. Il avait d'abord été inquiet, mais désormais il n'en tenait plus rigueur, convaincu qu'il s'agissait d'une illusion, peut-être une projection due à l'épuisement.

Anaq et Gabriel, toujours fiancés, semblaient coincés dans un jeu silencieux. Anaq tentait de maintenir une façade de contrôle, mais elle voyait bien que Gabriel l'ignorait de plus en plus souvent. Leurs rares conversations n'étaient que des échanges cordiaux et sans profondeur. Ca l'agaçait de plus en plus et elle avait besoin d'en parler.

Gabriel croisa les bras, son visage tendu tandis qu'il fixait Anaq. Elle, de son côté, se tenait droite, sa posture trahissant un mélange de fierté et de frustration. La pièce dans laquelle ils se trouvaient était spacieuse, mais l'atmosphère, elle, était étouffante.


— Pourquoi tu continues avec ce jeu ? demanda Anaq d'une voix tranchante. Tu penses que je ne vois pas ce que tu fais ?

Gabriel haussa un sourcil, essayant de maintenir une attitude décontractée.

— Quel jeu, Anaq ? Je ne sais pas de quoi tu parles.

Anaq serra les dents, ses yeux lançant des éclairs.

— Ne joue pas à l'idiot avec moi, Gabriel. Ton comportement avec Zaël... Je ne suis pas aveugle.

Gabriel poussa un soupir, passant une main dans ses cheveux.

— Ce n'est pas ce que tu crois. Zaël est juste... compliqué. Et puis, qu'est-ce que ça change pour toi ? Tu n'as jamais voulu de ce mariage non plus.

Anaq se rapprocha de lui, son regard brûlant de colère.

— Ce n'est pas la question. Tu es censé être mon partenaire, mon fiancé. Peu importe ce qu'on ressent, c'est toi qui es venu vers moi avec cette alliance pour protéger nos meutes. Maintenant, tu te comportes comme un adolescent en chaleur, incapable de faire un choix.

Gabriel détourna les yeux, mal à l'aise. Il ne pouvait nier qu'il ressentait quelque chose de profond pour Zaël, mais il n'était pas prêt à admettre que cela interférait avec sa relation avec Anaq.

— Ce mariage est une farce, Anaq. Tu le sais aussi bien que moi.

Anaq éclata d'un rire froid.

— Une farce ? Peut-être pour toi, mais pour nos meutes, c'est une alliance vitale. Crois-moi, Gabriel, je me fiche de tes sentiments pour Zaël. Mais si tu laisses cela compromettre ce que nous avons construit, tu ne t'en sortiras pas indemne.

Gabriel serra les poings, tentant de contenir sa frustration. Anaq avait raison sur une chose : cette alliance avec la meute russe était cruciale, et il ne pouvait pas tout mettre en péril à cause de ses émotions. Mais en même temps, il ne pouvait ignorer l'attirance qu'il ressentait pour Zaël. C'était plus fort que lui.

— Je sais ce qui est en jeu, dit Gabriel, la voix plus calme. Je ne ferai rien pour ruiner ça.

Anaq le fixa un instant, cherchant à déceler s'il disait la vérité. Finalement, elle hocha la tête, mais son regard restait dur.

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