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La nuit tombait rapidement, plongeant les bois dans une obscurité épaisse et inquiétante. Le vent soufflait doucement à travers les branches, produisant un murmure sinistre qui se mêlait à l'ambiance lourde de la forêt. Anaq avançait avec une détermination implacable, son regard froid fixé sur le chemin devant elle. Elle transportait le corps inerte de Zaël, ses pas ne faisant presque aucun bruit sur le sol recouvert de feuilles mortes.

Elle avait réussi à convaincre Saneer de l'emmener quelques part près de la demeure pour mieux s'occuper de lui, sans que personne le sache car sinon cela la déconcentrerait et Zaël mourra. Bien évidement elle avait menti.

Ses pensées tourbillonnaient dans son esprit comme une tempête, mêlant haine, jalousie et un étrange sentiment de devoir. Elle détestait Zaël de toutes ses forces, cet oméga qui, malgré sa faiblesse apparente, avait réussi à s'accaparer le cœur de Gabriel. Son fiancé. Son bien.

Mais elle savait aussi que la situation dans laquelle elle se trouvait était complexe. Vladisco était en fuite, blessé, se cachant quelque part dans le monde. Il ne constituait pas une menace immédiate, mais elle n'avait pas le luxe d'attendre qu'il revienne en force. Elle devait agir maintenant.

Anaq savait que le temps jouait contre elle. Zaël, même inconscient, représentait un danger. Sa lignée mêlée de loup-garou et de vampire, bien que latente, pouvait se réveiller à tout moment, surtout dans cet état de faiblesse. La tentation de le tuer ici, dans ces bois, loin des regards indiscrets, était trop forte pour qu'elle l'ignore.
Pendant ce temps, Saneer, qui était revenu à la maison après avoir préparé un véhicule pour Anaq, commençait à douter de plus en plus des véritables intentions de l'Alpha. Quelque chose dans son comportement, dans la façon dont elle parlait de Zaël, le mettait mal à l'aise. Elle semblait plus... possessive qu'à l'accoutumée, plus froide aussi.

Il tenta de joindre Gabriel, mais la situation avec Vladisco avait mobilisé toutes les ressources de la meute. Gabriel était en plein milieu des préparatifs pour une attaque éventuelle, bien qu'aucune confrontation directe avec Vladisco ne semblait imminente. Néanmoins, Saneer ne pouvait secouer ce sentiment d'urgence qui l'étreignait.

Il monta dans un autre véhicule, décidé à suivre Anaq discrètement, juste pour s'assurer que tout se déroulait comme prévu. Il devait en avoir le cœur net.

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Alors qu'Anaq s'enfonçait de plus en plus profondément dans la forêt, les premières traces de conscience commencèrent à revenir à Zaël. Ses paupières tremblaient légèrement, ses muscles douloureux se contractant sous l'effet de la fièvre et de la fatigue. Son esprit, encore embrumé par la douleur, flottait entre la réalité et le cauchemar. Il pouvait sentir le mouvement autour de lui, comme si son corps était transporté. Mais il était trop faible pour comprendre immédiatement ce qui se passait.

Il tenta d'ouvrir les yeux, mais la lumière était trop agressive, même à travers les arbres obscurcis. Il percevait des sons étouffés, le craquement des feuilles sous des pas pressés, le murmure du vent... et quelque chose d'autre. Quelque chose de plus sinistre, de plus palpable.Une voix.

— Ça va aller, chuchotait Anaq, bien que ses mots soient vides de toute sincérité. Juste un peu plus loin...

À ces mots, une nouvelle vague de conscience submergea Zaël. Il comprit soudainement où il était et avec qui. Anaq. Elle l'emmenait quelque part, et il n'avait aucun doute que ce n'était pas pour lui offrir de l'aide. Ses instincts de survie prirent le dessus, mais son corps était encore trop faible pour bouger. Tout ce qu'il pouvait faire, c'était essayer de maintenir sa conscience éveillée, de se préparer à agir au moment opportun.

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