Je commence à te comprendre,
Ton non respect des règles,
Peut-être somme nous pareil,
Oh, non, ça jamais.Le réveil strident me tire violemment de mon sommeil, m'arrachant à la tranquillité des rêves pour me replonger dans la réalité cauchemardesque de cette nouvelle journée. Mes paupières luttent contre les éclats du soleil qui perce à travers les rideaux, me rappelant cruellement que je ne suis plus dans ma chambre à Seattle. La pression monte dans ma poitrine, une boule d'angoisse qui grossit au fur et à mesure que la réalité s'impose.
Je grogne contre l'injustice du destin qui m'oblige à affronter cette nouvelle école, ce monde de riches que je ne comprends pas. Mes doigts caressent nerveusement le drap, témoins muets de mes tourments intérieurs. Je ne veux pas sortir de ce cocon de sécurité, m'aventurer dans l'inconnu, affronter des visages hostiles et des conversations vides de sens.
Chaque seconde qui s'écoule me rapproche inexorablement de cette épreuve. Mes pensées se bousculent, tentant de trouver un échappatoire à cette réalité qui me déplaît tant. Mais le tic-tac implacable de l'horloge s'impose. Mon regard fuit vers le plafond, réprimant un soupir résigné. La crainte de devenir le centre d'attention me hante, une sensation familière que je préférerais oublier. La richesse et ses démons m'ont déjà tourmentée par le passé, et cette nouvelle école promet de raviver des souvenirs que je voudrais laisser derrière moi.
Ce monde de richesse... que je ne comprends pas, mais que, malgré moi, je connais. Du moins connaissais...
Je m'extirpe du lit, résignée à affronter cette nouvelle journée qui se profile. Mon regard se pose sur les vêtements étalés sur une chaise, attendant patiemment d'être revêtus. Un jean taille basse et ample, symbole de ma rébellion contre les conventions imposées. Un tee-shirt blanc, classique et épuré, se marie à la perfection avec mes intentions minimalistes en matière de maquillage.
Je m'approche du miroir, seule interface entre la réalité et la façade que je choisis d'exposer au monde. Un peu de mascara souligne mes yeux, ajoutant une touche de mystère à mon regard. Mes lèvres s'ornent d'un rouge à lèvres orangé, discret mais suffisant pour rappeler que je ne me plie pas aux normes imposées. Les accessoires font leur entrée, mes fidèles bracelets et colliers colorés qui rythment mon quotidien.
Puis, la pièce maîtresse : ma casquette rouge. Je l'ajuste avec nonchalance sur ma tête, laissant mes cheveux bruns tomber librement. C'est ma petite rébellion quotidienne, un coup de pied discret à la banalité ambiante. Un dernier coup d'œil dans le miroir et me voilà prête. Mes vieilles Adidas Campus grises complètent le tableau, garantissant un confort familier à mes pas incertains dans cette nouvelle aventure.
Le parfum alléchant du café et des viennoiseries m'accueille dans la cuisine. Ma mère, toujours matinale, s'affaire déjà entre la cafetière et la table dressée. Un petit déjeuner réconfortant m'attend, mais rien ne peut apaiser complètement les picotements d'angoisse dans mon ventre.
— Bonjour, ma chérie. Bien dormi ?
— Salut, maman. Ouais, ça va. Le café est prêt ?
— Bien sûr, ma puce. Installe-toi, je t'ai préparé ton petit déjeuner préféré.
— Merci beaucoup, Maman. T'as prévu quoi pour aujourd'hui ?
Installée à table, je m'apprête à entamer un échange banal lorsque ma mère, d'un ton presque nonchalant, m'annonce la particularité du jour.
— Ah, justement, il y a quelque chose que je dois te dire. Les Winslow ont insisté pour que je t'amène à l'école afin que tu ne sois pas dans la même voiture que leur fils.C'est une façon subtile de me rappeler ma place dans ce monde doré où les apparences prévalent sur tout le reste. L'ironie de la situation ne m'échappe pas. Le privilège de me conduire à l'école devient une permission exceptionnelle, juste pour éviter toute association indésirable entre leur héritier et moi.
— Ah, vraiment ? Ils ont peur que ma pauvreté contaminante salisse leur précieux héritier ?
— Maxime, essaie de ne pas rendre les choses plus difficiles. C'est leur condition, et je ne veux pas créer de problèmes dès le premier jour.
— Pas de soucis, maman. On va jouer à leur petit jeu. Ça pourrait presque être amusant.
Ma mère, habituée à naviguer dans ces eaux troubles, semble peu affectée par cette condition. Pourtant, elle ne peut masquer complètement le soupçon d'inconfort qui flotte dans ses yeux. Nous vivons déjà les prémisses de cette comédie sociale, et je me demande combien d'autres règles absurdes m'attendent au détour de cette journée qui commence.
VOUS LISEZ
Intrépide
RomanceDans l'effervescente ville californienne de San Madenas, où les privilèges des riches dictent les règles. Maxime Thompson, une jeune femme au passé mystérieux, débarque avec sa mère Olivia, femme de ménage, dans l'ombre de la prestigieuse famille Wi...